Lonely sad girl on the dark beach

Confronté à l’impermanence de la vie

Par Journal Accès

Un deuil, c’est dire… « plus jamais »

 
Diane Baignée, collaboration spéciale – Deuil signifie douleur. Du latin dolere qui se traduit par « souffrir ». Qui dit deuil, dit un « au revoir » définitif à cette personne, cette chose et, j’ajouterais, cette capacité. Et plus on avance en âge, plus les deuils s’additionnent.
Traverser des deuils requiert une bonne dose de résilience qui se définit par « l’aptitude à affronter un stress intense et à s’y adapter » (Antidote).
En fait, la perte d’une personne proche, d’une amitié et même d’un animal de compagnie secoue, rend triste, insuffle une douleur vive qui, aux premiers abords, apparaît insurmontable. La perte nous confronte donc à l’impermanence de la vie, du monde matériel. Ça fait peur, car l’image de la mort fait peur. Or, la mort, même redoutable, est inévitable et fait partie de la vie.

Oublier ou vivre avec?

Tout laisse croire qu’un deuil s’apprivoise avec le temps, mais la mémoire affective demeure. Une odeur, une chanson, une expression, un quartier, une photo. Tout ça ravive des mémoires. Abdiquer avec mélancolie parce qu’il devient impossible de revoir cette personne, de la toucher, de la serrer dans ses bras. Certes, des sentiments douloureux à surmonter si, par exemple, la personne disparue est son enfant, son amoureux ou son ami de longue date.
Certains auteurs expliquent le deuil en sept ou huit étapes, dans l’ordre ou dans le désordre. On dit qu’au moment où le deuil est « terminé », une sorte de paix intérieure est retrouvée. Pour ma part, j’ajouterais qu’au moment où les émotions sont moins vives, le deuil est apaisé.

Les deuils ne se comparent pas

« Perdre un enfant est pire que de perdre son parent âgé de 93 ans », me dit-on. En fait, la proximité et la qualité du lien entretenu avec la personne, avant son décès, détermineraient en grande partie l’intensité du deuil. De plus, les circonstances entourant le décès, nos croyances, notre personnalité peuvent influencer nos réactions face à une perte. Sommes-nous positif ou défaitiste de nature? Est-ce que le deuil est soudain ou s’est installé progressivement? Quelle est notre histoire de deuils? Y a-t-il un bon réseau de soutien autour de nous?
La perte d’un cousin âgé vivant aux États-Unis, que vous avez croisé trois fois dans votre vie, ne sera pas vécue de la même manière que celle de votre amie de toujours qui était votre confidente, une sœur presque. Donc, rien ne peut se comparer et personne ne peut avancer la date de péremption de votre deuil!

Combien de temps pour guérir d’un deuil?

Un deuil peut être vécu en montagnes russes. Il s’atténue et revient en force la journée d’un anniversaire marquant. Rien n’est plus normal que de vivre une grimpette de tristesse, deux ou plusieurs minutes, assortie de quelques larmes qui l’accompagnent. Et le nuage passe. En revanche, si la peine perdure et que des symptômes de détresse s’installent après plusieurs semaines voire s’intensifient, il serait alors tout indiqué de consulter un professionnel psychosocial ou de la santé.

Le regard des autres

« Je n’en parle plus… On dirait qu’après cinq mois, les autres ont oublié, pas moi! », me confiait une dame devenue veuve après 40 ans de mariage heureux. La réaction des autres peut être très différente par rapport à la mort selon le niveau de confort à aborder le sujet et à accueillir la peine de l’autre. Dans le cas d’un malaise, rien de mieux que de signifier son inconfort à la personne endeuillée. C’est suffisant et c’est préférable que de prendre la poudre d’escampette. Pour certaines personnes, il est difficile de se mettre en contact avec la douleur générée par un décès. La mort de l’un rappelle sa propre et éventuelle mort, n’est-ce pas?
Si possible, tendre une oreille, sans juger ou donner « sa » recette du bonheur, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Des « ça va passer », ou « il est mieux parti », ne réconfortent pas toujours. Parler à l’occasion de la personne décédée, c’est la garder vivante en soi et assurer la pérennité des souvenirs. Mais, n’oublions pas que même endeuillé, la vie existe et qu’elle mérite d’être vécue à fond!
Un prochain article présentera les renoncements en âge avancé, deuil d’une fonction physique ainsi que ceux liés au patrimoine.
N’hésitez surtout pas à contacter un service de première ligne : Info-Santé (conseils et ressources) : 8-1-1, le CLSC de votre municipalité.
Diane Baignée est travailleuse sociale en pratique autonome.
Adressez vos commentaires, questions ou suggestions de sujets à diane.baignee@gmail.com

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