Qu’est-ce qui bloque l’embauche des 55 ans ou plus?

Par Journal Accès

Suzanne St-Michel, collaboration spéciale

Combien d’entre nous seraient restés au travail après 60-65 ans alors que l’employeur voulait plutôt réduire sa masse salariale? Pour d’autres, le départ à la retraite est un moment attendu, mais après quelques années, la bougeotte s’installe et un emploi deux ou trois jours par semaine ferait bien leur affaire. Il ne devrait pas y avoir de problème parce que la région des Laurentides souffre d’une grande pénurie de main-d’œuvre.

En juin dernier, l’économiste bien connu et respecté, Pierre Fortin – qui a 73 ans, en passant – affirmait que les personnes âgées constituaient un énorme bassin de main-d’œuvre potentielle et qu’une faible augmentation de leur taux d’emploi contribuerait à renverser la tendance actuelle engendrée par la pénurie. La réalité, c’est qu’on a un problème de rétention au travail des gens plus âgés.

Dans ce contexte de pénurie, quels pourraient être les incitatifs sociaux et pécuniaires qui favoriseraient l’embauche des travailleurs de plus de 55 ans? Le travail à la maison – pourquoi pas!

Le bassin de main-d’œuvre existe; celle-ci veut travailler, elle est fiable, assidue, expérimentée, discrète et de bon conseil. On pourrait favoriser sa mobilité en bonifiant le transport collectif et en améliorant le service de taxibus dans l’axe est-ouest puisque la majorité des entreprises exercent leurs activités le long de la 117, soit dans l’axe nord-sud.

Les métiers de la construction offrent des emplois bien rémunérés, mais les écoles ont peine à satisfaire à la demande. Est-ce que les besoins actuels de main-d’œuvre des entreprises seraient vraiment comblés par l’arrivée de travailleurs immigrants? S’il y avait une ouverture et une volonté d’adaptation de la part des employeurs dans le secteur de la restauration et dans celui du tourisme, chacun y trouverait son compte. Avec un nombre d’heures garanties sur deux-trois jours bien respectées et des gens bien traités, le taux de roulement baisserait de manière importante. Je connais deux restaurants qui ont une entente avec des personnes de 50 ans ou plus; l’hiver, elles travaillent trois jours par semaine, et l’été, elles sont remplacées par des jeunes plus ou moins expérimentés. En somme, elles passent l’été avec leur famille et en profitent pour voyager. Les trois parties en sont très satisfaites et leur qualité de vie s’en porte mieux. Finie la réticence! Avec de l’initiative et de l’imagination, chacun y trouvera son compte.

Du côté des plus de 50 ans, les emplois offerts dans les Laurentides sur www.maindoeuvre50plus.com sont surtout des emplois de bureau et du secteur de l’hôtellerie. Si votre salaire antérieur était de 50000$ ou plus, il faudra diminuer vos attentes, sauf exception, surtout pour deux ou trois jours de travail. L’important, c’est la santé, d’être apprécié, revalorisé, de gagner des sous et, qui sait, sky is the limit…

À l’ère de la récupération, les antiquités prennent de la valeur et réutiliser les vieux «schnocks» comme nous ne peut qu’attirer l’admiration envers vous, employeurs. Engagez-en un ou une et la bonne nouvelle se répandra dans notre groupe – que diriez-vous d’en être rendu à refuser de la main-d’œuvre?

Chères «viandes froides», n’ayez pas peur d’aller frapper à la porte du réfrigérateur de votre choix! J’aimerais remercier Jackline Williams, directrice générale de la MRCPDH pour sa collaboration spéciale.

Suzanne St-Michel est membre de la Table des Aînés et de son comité de communication et membre du C.A. de Prévoyance envers les aînés et présidente du C.A. de la Rencontre de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson.

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