30e anniversaire de la tragédie de Polytechnique
Par Rédaction
30 ans plus tard Des changements ?
Le 6 décembre 1989, Marc Lépine faisait irruption à l’École polytechnique de Montréal armé d’une carabine et d’un couteau. Cet attentat antiféministe a coûté la vie à 14 jeunes femmes, simplement parce qu’elles étaient des femmes. À l’époque, la société québécoise a eu du mal à voir la tragédie pour ce qu’elle est : un féminicide. Et pas n’importe quelles femmes, de futures ingénieures, dans un milieu majoritairement masculin. Il aura fallu 30 ans pour nommer ce qui s’est passé.
Le 6 décembre prochain, il y aura les cérémonies, des discours, des silences. Dans notre société où tout va trop vite et où l’on ne prend pas le temps de s’arrêter, le journal Accès et le journal Le Nord ont choisi de donner la parole à 14 femmes de la région. Pour prendre le temps, pour écouter, pour se rappeler et réfléchir. Est-ce que la secousse a créé un électrochoc qui a changé le cours de notre société ? Les femmes sont-elles traitées équitablement dans les domaines où le masculin domine? Après la tuerie comment les couples ont-ils éduqué leurs enfants? Comment les hommes ont-ils trouvé leur place ?
Menée par une entrepreneure qui défonce les plafonds de verre depuis plus de 20 ans, notre équipe, majoritairement féminine, et dont l’âge varie entre 19 et 60 ans, s’est sentie interpellée et inspirée par le sujet. En 1989, certaines de nous n’étaient pas encore nées tandis que d’autres étaient déjà des mères. Preuve que le sujet transcende les générations et les unit, chacun et chacune n’a pas hésité à s’impliquer dans ce projet d’envergure pour nos journaux, qui s’est échelonné sur un mois. Nous sommes très fiers aujourd’hui de vous révéler ce reportage que l’on considère essentiel, révélateur et surtout, inspirant.
On simule donc ici une conversation entre 14 femmes de la région des Laurentides, afin d’honorer la mémoire des 14 étudiantes décédée il y a 30 ans. Il s’agit de 14 femmes fortes, persévérantes, déterminées et ambitieuses; des femmes qui font une différence à travers leurs fonctions, mais surtout, des femmes qui se souviennent de l’évènement du 6 décembre 1989. Du moment du drame à son impact sur leurs ambitions, en passant par l’éducation des enfants et l’évolution de la société, et allant jusqu’au féminisme d’aujourd’hui et aux rêves de demain, ces femmes se replongent dans le passé, se prononcent sur le présent et rêvent pour le futur.
Caroline Bernard
Directrice-adjointe des enquêtes et de la planification stratégique au Service de police de Saint-Jérôme
Marguerite Blais
Députée de Prévost et ministre responsable des Aînés et des Proches aidants
Nadine Brière
Mairesse de Sainte-Adèle
Line Chaloux
Directrice générale de l’organisme Le Coffret
Suzanne Chénier
Présidente du groupe d’Amnistie internationale Saint-Jérôme/Laurentides.
Sophie Desmarais
Coordonatrice de l’organisme l’Ami-e du Quartier
Louise Gallant
Mairesse de Sainte-Sophie
Marie-Hélène Gaudreau
Députée de Laurentides-Labelle
Rachel Lapierre
Présidente et fondatrice du Book Humanitaire
Fabienne Larouche
Scénariste et productrice
Jeanne Maranda
Féministe activiste et engagée
Josée Pilotte
Éditrice et propriétaire du journal Accès
et du journal Le Nord
Hélène Thibault
Ingénieure, étudiante à l’École polytechnique en 1989
Farah Wikarski
Agente de développement et de liaison au Regroupement des organismes communautaires des Laurentides
L’étudiante
Hélène Thibault (H.T) : Le 6 décembre 1989, j’étais étudiante à l’École polytechnique. Je venais de terminer mes cours et de souhaiter “Joyeux Noël et Bonne Année” à mes camarades de classe et je descendais l’escalier roulant quand, au 3e étage, un étudiant arrêtait tout le monde en disant : « il y a un fou avec un fusil en bas. » J’ai alors entendu les coups de feu et les cris des blessés et des gens qui fuyaient.
Farah Wikarski (F.W) : J’avais 11 ans. Je me souviens seulement que j’avais trouvé bizarre qu’on puisse perdre la vie à l’école.
Caroline Bernard (C.B): J’étais une étudiante de première année en techniques policières. En arrivant à la maison, ma mère a pleuré de me savoir en vie. Je ne comprenais pas pourquoi, jusqu’à ce que je réalise que, moi aussi, j’étudiais dans un programme majoritairement masculin, que le tueur avait abattu des femmes tout simplement parce qu’elles étaient des femmes.
Fabienne Larouche (F.L.): J’étais devant la télévision pendant les infos de Radio-Canada. Charles Tisseyre était à l’antenne. J’ai été immédiatement glacée d’horreur. Est-ce que je faisais un cauchemar? Non, malheureusement…
Louise Gallant (L.G.): Tout mon être frémissait de peine, de colère et surtout d’impuissance! Juste en y repensant, ces émotions remontent facilement.
Rachel Lapierre (R.L.) : Une femme sur trois vivra de la violence dans sa vie, mais lorsqu’elle est loin de nous ou cachée derrière les murs, nous oublions parfois qu’elle existe. Cette journée-là, impossible de l’éviter.
Jeanne Maranda (J.M): Montréal était sous le choc, les journaux du lendemain ont multiplié les arguments pour expliquer le geste « d’un fou », mais nous, les femmes, avions instantanément identifié « le premier crime sexiste » comme l’a écrit Pierre Bourgault.
L’ambitieuse
Suzanne Chénier (S.C) : Après avoir réalisé que Lépine avait tué des femmes à l’avenir prometteur du seul fait qu’elles étaient des femmes, la colère a emboîté le pas dans mon cœur et mon esprit. Je pense que c’est à ce moment-là que j’ai vraiment réalisé que j’étais une féministe.
Marie-Hélène Gaudreau (M-H.G) : J’ai ressenti le besoin d’apprendre à me défendre dans un monde d’homme. Ça m’a poussé à me dépasser afin de prouver que j’étais capable de tout faire, toute seule!
H.T.: J’aurais pu tout abandonner, car j’avais une très bonne excuse pour le faire. Mais je me suis dit que c’est justement ce que voulait le tireur alors j’ai décidé de continuer et d’aller chercher mon diplôme d’ingénieure. Je me disais : une autre qu’il n’a pas réussi à détourner de ce métier.
Marguerite Blais (M.B) : Moi j’ai 69 ans; je fais partie de la génération des femmes à qui l’on disait soit belles et tais-toi. Moi j’étais une blonde et les blondes c’était des cocottes. Il fallait prouver qu’on était intelligentes.
Josée Pilotte (J.P.) : Moi j’étais dans la jeune vingtaine quand je me suis lancée en affaires dans une industrie majoritairement masculine. Tout était à faire. J’avais comme l’impression qu’il fallait que je bûche plus fort pour y arriver. On m’a souvent dit en s’adressant à moi : « oui, ma belle, ma grande….» des mots tellement réducteurs et infantilisant quand j’ y pense.
M-H.G.: J’ai débuté ma carrière avec d’importantes responsabilités dans un milieu typiquement masculin, l’industrie forestière! Mais, de par ma nature, je suis parvenue à m’y tailler une place, entre l’arbre et l’écorce.
Nadine Brière (N.B) : Être mairesse à 40 ans, ça ne plait pas à tout le monde. Est-ce que le fait que certains hommes me parlent comme si j’étais leur fille et m’infantilisent serait différent si j’étais un jeune maire masculin? Je vous répondrais que oui.
M.B.: Un jour j’ai obtenu mon doctorat et il y a un homme qui m’avait connu toute ma vie qui m’a dit: « Marguerite t’as réussi à prouver que t’étais intelligente. » Il y en a un autre qui m’a dit à 40 ans que j’étais trop vieille pour faire mon métier. Parce que les femmes à 41 ans c’est trop vieux! Faut qu’elles aient du botox. Les hommes ils peuvent vieillir à
la télévision, mais les femmes c’est plus difficile.
Sophie Desmarais (S.D) : Lorsque j’étais dans la vingtaine je travaillais dans le magasin de vélo de mes parents. Très souvent on me demandait « est ce que tu connais ça? » D’autres personnes moins gênées me demandaient carrément de parler avec un homme.
La mère
N.B.: Aujourd’hui, en 2019, les tueries sont trop nombreuses. Combien de fois en une année entendons-nous qu’un tireur fou tire sur des inconnus? Comment expliquer à nos jeunes enfants une telle situation?
R.L.: J’ai élevé mes enfants en parlant toujours d’égalité. Dans ma vie, comme femme, j’ai changé beaucoup de choses après cette journée, car je crois que le changement doit commencer par nous pour nous.
S.D.: Pour ma part, il est très important d’éduquer nos garçons de façon moins rigide. C’est-à-dire dans des rôles moins stéréotypés et pour les filles, la même chose. Fini le temps où les garçons travaillent dehors et que les filles font la vaisselle. Il faut défaire ces carcans.
F.W.: J’ai deux filles qui sont encore jeunes, 5 et 8 ans. On sait que la socialisation stéréotypée, dès le plus jeune âge, forme les identités. J’ai toujours essayé d’éviter la reproduction des stéréotypes sexuels
et au-delà de toute chose, j’essaie d’apprendre à mes filles à s’affirmer et à s’affranchir des conditionnements imposés.
J.P.: J’ai éduqué mes gars pour qu’ils aient le respect des femmes et je crois qu’ils l’ont en les voyant grandir dans la société. Ils ont eu la chance de voyager et de s’ouvrir au monde et aux conditions de la femme qui sont parfois différentes, voir choquantes comparativement à la nôtre. Cela nous a permis d’avoir des discussions marquantes sur la femme.
Line Chaloux (L.C) : Mes fils étaient très jeunes à l’époque, 12 et 10 ans. Déjà, je militais pour la paix et ils m’accompagnaient dans mes activités et je me suis investie tête baissée dans une dynamique de vivre ensemble. J’ai toujours insisté pour qu’ils puissent exprimer leurs émotions.
M.B.: Moi j’ai adopté des enfants. Je me souviens très bien d’un épisode. Je demandais à mon fils de mettre la table. Il m’a dit « non je ne suis pas une fille ». J’ai dit « pardon? ». Je lui ai dit que je ne voulais plus jamais entendre ça.
La femme
H.T.: Pour avoir parlé à mes collègues masculins après les événements, plusieurs ont réalisé que la “violence ordinaire” : les remarques sexistes, les blagues grivoises, etc. n’étaient plus tolérables. Mais il a fallu un massacre de cette ampleur pour qu’ils puissent le réaliser, car une seule femme tuée par son conjoint de temps en temps ne suscitait pas ce réveil des consciences que la tuerie de Polytechnique a provoqué. En ce sens, pour moi, ces 14 femmes ne sont pas mortes pour rien. Leur sacrifice, bien qu’involontaire, a été à la base d’un changement de société.
L.C.: Depuis 30 ans c’est certain qu’il y a eu une évolution dans l’ouverture d’esprit des hommes, mais il y a aussi chez certains gars, une frustration inconsciente par rapport à l’émancipation des femmes, à leur liberté, leur autonomie et leur indépendance.
F.L.: Il y a un monde entre un homme de 25 ans et un homme de 75 ans. Moins sexistes, plus ouverts aux femmes en général. Par contre, ce qu’ils ont gagné en ouverture, ils l’ont parfois perdu en confiance, en motivation et en audace. Est-ce devenu honteux d’être un homme? On dirait que pour certains jeunes, ça l’est.
J.M.: Quand j’entends aujourd’hui les « moi aussi » qui fusent de toute part, j’entends la voix des filles, de ces mères à qui nous avons appris un jour, à se respecter en refusant le rôle d’objet. Cette génération a intégré le message, et aujourd’hui ces filles osent parler!
C.B.: Ça m’émeut d’entendre ma fille de 16 ans et ses camarades de classe s’exprimer sur la question des droits des individus, de l’égalité des sexes et de l’intégrité des genres. Jeune adulte, je trouvais que les femmes n’osaient pas affirmer qu’elles étaient féministes et, en même temps, certaines étaient jugées quand elles disaient l’être. Aujourd’hui, les femmes s’affichent et ne s’en gênent pas.
J.P.: Ça m’a tellement impressionnée les Lise Payette, les Janette Bertrand, Thérèse Casgrain et toutes ces femmes qui ont pavé la voie. Elles disaient tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Le mouvement féministe pour moi c’est ça, ce sont ces femmes-là qui ont tout défriché devant elles, qui ont dû se battre et malgré tout ça, parfois devoir se tenir dans l’ombre.
F.L.: Le seul féminisme valable à mes yeux n’est pas un féminisme vindicatif ou plaintif, un féminisme exclusif, mais c’est un féminisme audacieux. Prendre sa place, la défendre. Je suis très mitigée à l’égard des réseaux sociaux et des #HastagQuelqueChose. D’une part, les réseaux sociaux ont libéré la parole. Tous peuvent s’exprimer sur n’importe quoi. Par contre, puisque tout le monde peut s’exprimer sur n’importe quoi, chaque individu s’attribue une expertise qu’il n’a pas.
N.B.: Je n’aime pas beaucoup le terme féministe, comment voulons-nous être égales si encore une fois nous nous mettons une étiquette? Aujourd’hui, je pense que chaque femme, comme chaque homme, a son mot à dire, peu importe son sexe. Arrêtons de nous mettre des titres et avançons ensemble.
L.G.: Depuis l’âge de 12 ans, je travaille et j’ai toujours été un « leader » dans mes fonctions! Je crois que la femme prend bien sa place et elle se fait entendre et respecter, et ce, de plus en plus. Croyez-moi!
F.L.: Tout évolue, on souhaite que ce soit dans le bon sens. Les femmes n’ont pas atteint une parité parfaite, mais cette parité est-elle utopique? […] Nous devons apprendre à vivre ensemble, à partager, à se comprendre et à s’accepter.
F.W.: On pense souvent à tort que l’égalité est acquise… On entend de faux discours à l’effet que les femmes prennent trop de place et qu’elles dominent le monde. Mais les inégalités et les discriminations systémiques persistent.
M.B.: Les batailles ne sont pas encore gagnées. La femme, je pense, va toujours devoir se battre pour prendre sa place et pour conserver sa place.
La rêveuse
F.W.: Je souhaite que les générations futures gardent espoir, se solidarisent, prennent la parole, dénoncent, désobéissent et réinventent une société plus juste, plus équitable.
C.B.: Principalement, je souhaite que chaque femme puisse marcher seule la nuit sans avoir peur, que chaque femme puisse voyager seule sans crainte, que chaque femme soit réellement libre de faire ce qu’elle désire, que chaque femme puisse mettre fin à une relation sans redouter des représailles, qu’une femme devienne présidente des États-Unis, que le droit à l’avortement ne soit jamais remis en question.
S.C.: Je souhaite vivre dans une société où les droits de chacun et de chacune soient respectés et où la diversité culturelle vienne l’enrichir et non la diviser.
H.T.: Je souhaite que les hommes et les femmes puissent vivre en harmonie ensemble dans le respect. Qu’ils comprennent qu’ils sont complémentaires et non pas en compétition. Je crois fermement que ce sont les femmes qui changeront le monde pour qu’il devienne plus juste et que l’amour triomphe de tous les obstacles pour que la paix s’installe enfin sur notre belle planète.
J.P.: Je pense que l’avenir appartient aux femmes. Je pense que c’est grâce à la femme que le monde va devenir meilleur.
« Pourquoi sont-elles mortes et pas moi? »
Hélène Thibault se souvient très bien de la tuerie à l’École Polytechnique à Montréal. Elle y était à sa troisième session comme étudiante. Elle nous raconte son histoire:
Le 6 décembre 1989, j’étais étudiante à l’École Polytechnique. Je venais de terminer mes cours et de souhaiter “Joyeux Noël et Bonne Année” à mes camarades de classe et je descendais l’escalier roulant quand, au 3e étage, un étudiant arrêtait tout le monde qui descendait en disant : il y a un fou avec un fusil en bas. J’ai alors entendu les coups de feu et les cris des blessés et des gens qui fuyaient venant du 2e étage.
Sur le coup, j’ai pensé que c’était un étudiant qui tirait à blanc, car qui aurait pu penser, en 1989, qu’il pourrait arriver quelque chose d’aussi terrible à Montréal. Mais la peur s’est installée quand quelqu’un a crié : « il monte! » J’ai alors fui vers les étages supérieurs avec les autres. Mais je voulais revenir au 3e étage prendre mon manteau et mes bottes dans mon casier. Je suis donc redescendue quelques minutes plus tard par un autre escalier et, en regardant de tous les côtés, je me suis rendue à mon casier et j’ai pris mes affaires.
Je tremblais comme une feuille et il m’a fallu plusieurs heures pour sortir de l’état de choc dans lequel j’étais. Je suis demeurée pétrifiée toute la soirée devant le téléviseur donnant des nouvelles de la tragédie. J’avais appelé toutes mes amies et je les avais toutes rejointes sauf une. J’ai vu aux nouvelles qu’elle avait été blessée. Elle était dans la dernière classe, celle où Marc Lépine s’est suicidé. Quatre femmes ont été tuées dans cette classe dont sa collègue Annie Turcotte qui est morte près d’elle. C’est la seule des 14 victimes que je connaissais. Elle avait 20 ans.
Sur le coup, dans l’École, j’ai éprouvé une peur viscérale, le genre de peur qu’on ressent quand on ne se sent plus en sécurité nulle part, car on ne sait pas exactement ce qu’on fuit ni où on peut aller pour être hors d’atteinte. J’ai éprouvé une grande colère contre l’agresseur et les hommes en général. Cela a même fait remonter tous les souvenirs d’abus, d’agressions et de non-respect dont j’avais été victime depuis l’enfance et cela nourrissait ma colère contre le sexe masculin.
J’ai aussi ressenti la « culpabilité du survivant » : pourquoi sont-elles mortes et pas moi? Aurais-je pu faire quelque chose pour l’empêcher de continuer à tirer? Après tout, j’étais tout près. J’ai fini par me convaincre que je n’aurais rien pu changer et que, parce que j’avais de jeunes enfants, j’avais été épargnée.
Pour tenter de donner un sens à cet événement tragique, je me suis impliquée les premières années avec d’autres étudiants de Poly pour faire signer une pétition qui a mené à un meilleur contrôle des armes à feu. J’ai ensuite vécu ma vie d’ingénieure et de mère, mais je suis revenue militer avec Polysesouvient lorsque Harper a parlé de détruire le registre des armes à feu. J’ai trouvé que d’agir pour rendre notre société plus sécuritaire était mieux que de rester seule avec ma tristesse.
Je me considère privilégiée d’avoir réussi à m’échapper de l’école ce jour-là. J’essaie de profiter de la vie et d’avoir un impact positif dans la vie des autres.
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