Tout sur le miel d’ici !
L’entreprise Miel de la Garde propose une vingtaine de produits de la ruche, allant du miel bio pur aux soins corporels, en passant par le pollen et la propolis, tous réputés pour leurs nombreux bienfaits.
Édith Martel et Simon Dutil-Paquette sont les heureux propriétaires – ils préfèrent le terme « gardiens » – d’un rucher comprenant 600 colonies d’abeilles. Une colonie est composée d’environ 60 000 abeilles. Ça fait beaucoup de bourdonnements au mètre carré !
Située à Prévost, l’entreprise Miel de la Garde vend des produits certifiés biologiques (Québec Vrai). Les deux apiculteurs se sont aussi spécialisés dans l’élevage de reines abeilles, un savoir‑faire essentiel pour la préservation des colonies. De concert avec le Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD), le couple est également impliqué dans des projets de recherche.
Une évolution organique

Édith Martel et Simon Dutil-Paquette ne se destinaient pas à devenir apiculteurs. Ayant repris trois ruches laissées par des voisins, ils se sont familiarisés petit à petit avec le monde des abeilles et de la production de miel. La structure de la compagnie a également évolué au fil du temps, passant d’une société en nom collectif à une entreprise incorporée en 2021.
« Nous avons aussi décidé d’élargir notre gamme de produits. Certains apiculteurs se spécialisent uniquement dans la production de miel ou en pollinisation, explique Édith. En ce qui nous concerne, nous avons plutôt choisi de diversifier notre offre en faisant l’élevage de reines qui seront vendues à des apiculteurs professionnels. » Ceux-ci font face à différents problèmes qui affectent les abeilles, dont des parasites, qui les obligent à renouveler leur cheptel.
L’entreprise Miel de la Garde a opté pour des règles sanitaires très strictes dans leurs ruches. En plus, leurs abeilles ont accès à la biodiversité, à des fleurs qui n’ont pas été aspergées de pesticides. « Ces facteurs font en sorte que nous comptons très peu de perte dans nos colonies », indique Édith.
Des milliers de pots de miel

La production de miel est variable d’une année à l’autre et d’une saison à l’autre. Une ruche peut donner trois récoltes par année : une au printemps, une en été et une autre à la fin de la saison (fin août). La production annuelle s’élève à environ 15 tonnes de miel chez Miel de la Garde.
Sur le plan des saveurs, l’entreprise les distingue par saisons et par fleurs dominantes. Ainsi, il existe du miel de printemps, du miel d’été, du miel de fleurs sauvages, de verge d’or et de sarrasin. « Nous offrons aussi une saveur très caractéristique de la flore laurentienne : le miel de tilleul, ajoute l’apicultrice. Nous le produisons environ une année sur deux, selon les conditions météorologiques parfois défavorables au butinage. »
Leurs miels peuvent être bruts – non filtrés et non chauffés – ou filtrés. Ces apiculteurs fabriquent aussi des produits à base de miel, de propolis et d’huiles essentielles mélangés.
Et des centaines de piqûres

On peut se demander si les apiculteurs se font piquer par leurs propres abeilles, même s’ils ont un contact privilégié avec elles. « On se fait piquer, même si on porte des habits de protection, indique Édith. De mon côté, je me fais piquer quatre à cinq fois par jour. Mon conjoint qui travaille presque toujours sans gants se fait piquer entre 30 et 50 fois quotidiennement. »
Est-ce que le corps s’habitue ? « La douleur demeure, mais il y a moins d’enflure et de réactions. La première piqûre de l’année est aussi plus douloureuse. Mais à la longue, ça s’atténue. »
Les vertus de l’apiculture
Si l’on reconnaît de nombreux bienfaits aux produits issus de la ruche, qu’en est-il des avantages du métier d’apiculteur ? « Chaque apiculteur aurait une réponse différente à cette question, répond Édith Martel. En ce qui me concerne, cela me permet de vivre le moment présent et d’apprécier la nature dans ses transformations quotidiennes. C’est aussi un métier qui relie les humains entre eux, autour d’un modèle de société unique et harmonieux qu’est celui des abeilles. Leur façon de communiquer entre elles grâce à des hormones et différentes vibrations est fascinante. » L’apicultrice mentionne aussi que l’abeille est à la nature ce que le canari était autrefois dans la mine : une indicatrice de la santé écologique. À nous de mieux les protéger !
Comment protéger les abeilles ?
Apparues il y a 65 millions d’années, les abeilles jouent un rôle indispensable dans l’équilibre des écosystèmes, notamment dans la reproduction végétale via la pollinisation des fleurs.
Comment mieux les protéger ? Édith Martel de l’entreprise Miel de la Garde reçoit beaucoup de demandes de personnes qui veulent avoir des ruches chez elles pour « sauver les abeilles ». « Même si l’intention est louable, n’est pas apiculteur qui veut ! dit-elle. L’apprentissage est long, coûteux et parfois pénible parce qu’on se fait souvent piquer. Et si ces amateurs négligent la santé de leurs abeilles, celles-ci tombent malades et infectent les colonies environnantes. »
L’apicultrice suggère d’autres actions pour aider les abeilles : laisser les fleurs pousser sur les pelouses et attendre qu’elles aient flétri avant de couper le gazon, réduire l’épandage de pesticides et acheter du miel local certifié biologique.