Assagi Jean-Michel Anctil? Voyons voir…

Par Martine Laval

Jean-Michel Anctil présentera son tout nouveau spectacle les 25 et 26 août, 1er et 2 septembre au Patriote de Sainte-Agathe. Passé le cap de la cinquantaine, il partagera avec son public la notion de changements, ceux que l’on fait pour soi comme ceux que l’on apporte à son environnement… modifications bénéfiques pour soi… mais pas toujours heureuses pour les autres avec ses revirements insoupçonnés! Idéalisation, recherche de perfection, notre Jean-Michel deviendrait-il philosophe? Peut-être… mais à la saveur Anctil, assurément!

Il me semble que ça fait longtemps qu’on ne vous a pas vu dans le nord ou même sur scène Jean-Michel!

Oui, c’est vrai! Ma dernière venue dans les Laurentides date de six ou sept ans avec mon spectacle Tel quel! Quant à la pause, elle était volontaire. Entre le dernier et le prochain show, je voulais prendre au moins deux ou trois ans d’arrêt pour mijoter et me renouveler. Je ne voulais ni me répéter ni offrir du réchauffé en présentant les mêmes vieilles affaires.
L’humour change beaucoup au Québec. J’ai donc commencé à écrire, mais je n’avais pas d’fun! J’me mettais d’la pression. J’ai donc repoussé d’un an la sortie du spectacle et ça a été très bénéfique. Je suis allé entendre des jeunes humoristes, j’ai fait des soirées d’humour dans des bars avec des humoristes qui avaient des numéros rodés au quart de tour, j’ai testé les miens pour voir si ça allait fonctionner, bref j’ai refait mes classes et suis reparti à zéro. Je suis très content de ça. J’ai atteint mon but.

En quoi l’humour a changé Jean-Michel, et en quoi avez-vous changé à travers ça?

L’humour a changé dans la façon de présenter les spectacles. Je fais encore mes personnages, mais je les fais sans costumes et je raconte une histoire de presque deux heures d’un bout à l’autre, sans entracte. Je garde l’attention du public.
Mon frère Dominic, qui fait ma mise en scène, m’a fait sortir de ma zone de confort. Il me répétait sans cesse : « Va dans la vérité! C’est là que tu vas aller chercher les gens, et c’est là que tu nous fais le plus rire aussi. Triche pas! ». Au début, je n’étais pas à l’aise avec certains numéros où je parle beaucoup de moi… pas sûr d’avoir envie de faire découvrir certaines choses, mais j’ai appris à les adapter pour faire rire et ça fonctionne bien.

On s’attend à quoi quand on parle des vraies affaires dans ce nouveau spectacle?

Je parle des moments parfaits, des petits moments de la vie dont on ne profite pas assez ou à côté desquels on passe. Je parle des saboteurs de moments parfaits. Des défauts. Rateau parle de la différence qui dérange plus les autres que lui.
Jean-Michel, vous avez passé le cap de la cinquantaine. Est-ce que ça a été un moteur de changement?
Pas vraiment! Je parle que je vieillis, mais ça ne me dérange pas. Ce sont les gens autour qui te font comprendre que tu vieillis. Quand j’ai écrit ce spectacle, je ne cherchais pas à passer des messages, mais les spectateurs me racontent qu’ils apprécient le « p’tit message » qui les a touchés dans tel ou tel sketch.
Alors que ma crainte était de devoir me limiter à écrire pour un public de 30 ans et plus, je constate qu’il y a beaucoup d’ados qui viennent pour la première fois. Je trouve ça flatteur puisque c’est leur choix, leur premier show d’humour pour certains, et ils ont autant de fun que leurs parents. J’ai même rencontré une grand-mère avec sa fille et sa petite-fille et les trois ont eu autant de plaisir l’une que l’autre. Pour moi, c’est signe que j’ai remporté mon pari d’avoir des thèmes assez larges pour aller rejoindre toutes les générations.

Vos filles ont grandi Jean-Michel – 19, 16 et 13 ans – il doit y avoir de quoi sur le sujet?

(Rire) Je fais un numéro sur mon ado qui roule des yeux! Les parents se reconnaissent… les ados aussi! Ça rit!

Avez-vous une petite rigolote qui marche dans vos pas?

J’ai un p’tit clown, mais elle n’est pas fan du spotlight. Elle préfère l’ombre, l’humour en famille et entre amis.

Un petit mot de la fin pour votre public après plusieurs années d’absence?

Je vous annonce que ça va être ma dernière tournée de spectacles! Si on veut me voir sur scène, c’est le moment! Pourquoi? Parce que je trouve que c’est le meilleur de mes quatre shows et je préfère finir au sommet plutôt que de me faire montrer la sortie ou me dire que j’aurais dû arrêter avant.
Un an et demi à rouler ce spectacle et une pause de trois ou quatre ans m’amèneraient à 55 ans. Je ne suis pas sûr d’avoir encore envie de passer à travers la pression, le stress et l’angoisse de réécrire un show. Je ne mets pas de côté l’humour! C’est une passion que je veux continuer de nourrir. Je ferai encore des numéros, mais j’élimine les tournées de spectacles.

Et votre vie d’acteur?

J’aime jouer et tourner dans des séries et des films et s’il y a d’autres propositions, je vais les étudier avec plaisir et intérêt. L’automne prochain, le film Nous sommes les autres, dont je fais partie, va sortir. J’ai hâte de voir l’impact et la réception du public.

Est-ce qu’à travers tout ça j’entends un Jean-Michel Anctil très… réfléchi?

(Rire) Ben peut-être plus posé, plus sage…

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