(Photo : François Léger-Savard)
La passion d’Emmanuel Daigle a commencé lorsqu’il avait 14 ans.

Bien se renseigner pour mieux escalader

Par Alec Brideau

Voyant l’industrie des fabricants s’inquiéter quant à la désinformation grandissante sur les réseaux sociaux, Emmanuel Daigle a décidé de lancer la communauté Trek & Altitude.

« Sur les réseaux sociaux, des groupes de discussions se créent et des gens, sans certification, partagent des informations qui sont parfois fausses sur la randonnée et le trek en haute montagne, explique Emmanuel. Avec une communauté, où on a 100 % le contrôle sur ce qui se dit, ça devient intéressant. Nous avons donc décidé de créer un espace où l’information est vérifiée et vérifiable, par des experts certifiés. »

Au Québec, une certification pour être guide de plein air n’est pas obligatoire. Ainsi, n’importe qui peut s’auto-proclamer un expert dans le domaine.

De son côté, Emmanuel, qui habite Sainte-Adèle et s’implique dans le monde du plein air et de la montagne depuis près de 30 ans, est une source fiable. Celui-ci est guide de trek en haute altitude, certifié par l’association des guides de montagne canadiens (ACMG). Il est aussi instructeur en premiers soins, formateur, conférencier, chroniqueur et testeur d’équipement spécialisé.

Emmanuel aidait déjà la communauté grâce à son Académie Haute Montagne, avec laquelle il offre des formations de haute altitude et d’équipements. Trek & Altitude permettra d’en faire encore plus.

Être membre

La plateforme web de la communauté de Trek & Altitude est déjà accessible. Les adhésions commencent d’ailleurs déjà à se vendre. En adhérant, un membre obtient différents avantages et exclusivités.

« Tu recevras quatre infolettres par année, dans lesquelles je ferai des guides d’achats, indique le Emmanuel. Je ferai plusieurs choses que je faisais dans les magazines depuis des années, mais à ma façon cette fois. »

Le prix d’un abonnement est de 70 $ / an. L’adhésion inclut des rabais chez les partenaires de Trek & Altitude.

Un balado

Un balado est aussi en préparation. La journaliste Sandra Mathieu s’occupera de faire les balados, alors qu’Emmanuel y participera parfois.

« Les livres que j’ai écrits sur l’altitude et sur la préparation d’une aventure en montagne nous serviront de base pour le balado, explique Emmanuel. On va inviter des nutritionnistes spécialisés, des gens pour l’équipement, des gens pour l’entraînement, bref, tous les grands spécialistes avec qui j’ai eu la chance de travailler. »

Le balado de Trek & Altitude ne sera pas comme les balados habituels, dans lesquels les animateurs discutent sur un sujet pendant 30 minutes, voire une heure. Au contraire, il prévoit plusieurs segments de 15 à 20 minutes environ.

« Disons qu’on fait un balado sur la nutrition, contextualise Emmanuel. Il y aura un 20 minutes avec un nutritionniste spécialisé. Ensuite, il y aura un 15 minutes avec une entreprise québécoise qui fait de la nourriture lyophilisée, que j’adore. Puis suivra un autre segment sur une entreprise québécoise qui produit, entre autres, des bouchées et des bars énergétiques top niveau. »

Emmanuel a bien beau s’impliquer dans le domaine depuis près de 30 ans, le défi de lancer cette communauté représente quand même un défi pour lui.

La haute montagne

Créer une telle communauté prend tout son sens lorsqu’on réalise que beaucoup ne différencient pas le trek de la randonnée. En fait, le trek n’est même pas praticable au Québec.

« N’importe quelle randonnée que tu vas faire ici, c’est simplement une randonnée, dit Emmanuel. Quand on parle de trek, on parle d’une longue randonnée, en haute altitude, et tu dois atteindre un minimum de 2 500 mètres de hauteur. »

Au Canada, la plus haute montagne est le mont Logan, qui se trouve au Yukon. Elle atteint 5 959 m. Sur la côte est de l’Amérique du Nord, la montagne la plus haute ne permet pas de pratiquer du trek en haute altitude. Il s’agit du mont Mitchell, en Caroline du Nord, qui s’arrête à 2 037 m.

Emmanuel a beaucoup voyagé pour vivre sa passion. Il a d’ailleurs une grande affection pour le Népal.

« Peu importe où sur la planète, toutes les montagnes qui touchent à la haute altitude, ça vient me chercher. Particulièrement le Népal, c’est comme mon pays d’adoption. J’ai ma deuxième famille là-bas. J’y suis retourné tellement souvent. »

Il faut savoir que 8 des 10 plus hautes montagnes au monde sont au Népal ou traversent une partie du territoire. À titre indicatif, chacune de ces montagnes est à plus de 8 000 m d’altitude !

Un défi

Emmanuel a bien beau s’impliquer dans le domaine depuis près de 30 ans, le défi de lancer cette communauté représente quand même un défi pour lui.

« Oui, ça me fait peur, admet-il. Tu ne sais pas, quand tu te lances là-dedans, s’il va y avoir une réponse positive, si les gens vont embarquer, etc. Mais moi, je fais toujours les choses par passion. Mon but, ce n’est pas de devenir gigantesque. C’est de renseigner le plus de gens possible pour qu’ils aient le plus de plaisir possible. »

Voyages marquants

La passion d’Emmanuel a commencé lorsqu’il avait 14 ans. Ce dernier est parti en expédition de canot-camping, et à partir de ce moment, son amour pour le plein air et la montagne n’a cessé de grandir.

« C’était un genre de camp d’été durant lequel nous partions 7 ou 8 jours, en totale autonomie, se rappelle-t-il. Pour cet âge-là, c’est fou quand tu y penses. J’ai adoré l’expérience. Après l’expédition, je me souviens que je disais à mes amis d’école comment ça serait fou d’être payé pour faire ça dans la vie ! Je ne savais pas que ça existait pour vrai. »

Emmanuel a goûté à sa première expérience de haute montagne au Chili, pays où il a même habité. « Depuis, la haute montagne fait partie de ma vie. »

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