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Maturité progressive

Par Jean-Claude Tremblay

Mario Jean

Il a déjà fait l’ascension du Kilimandjaro, joué dans des films, des séries télé, animé des émissions, et j’en passe… mais l’homme respectueux avec qui je me suis entretenu, s’apprête à retourner faire ce qui lui donne le plus d’adrénaline : performer seul sur scène, avec son 6e spectacle d’humour présentement en rodage ! Rencontre avec l’attachant Mario Jean.

L’homme a beau évoluer constamment, ses valeurs, elles, n’ont jamais changé. C’est un être simple, intègre, qui a compris il y a longtemps où était sa place et pourquoi il voulait pratiquer ce métier : pour les gens et avec les gens.

Quand expérience rime avec augmentation des attentes

« C’est Yvon Deschamps qui me disait que plus il avançait, plus la nervosité augmentait – je comprenais pas ce qu’il voulait dire à l’époque. Là… je comprends! , m’a-t-il lancé. Plus tu avances, plus les attentes sont élevées, à commencer par les tiennes, alors tu te mets beaucoup de pression ! » Sa philosophie dans tout ça ? « Il faut rester soi-même… moi je suis proche du monde, je suis pas à l’aise dans le veston de vedette. La scène c’est un gros miroir… je pense que si les gens apprécient le show, c’est parce qu’ils se reconnaissent. »

L’amour des Laurentides

Lorsque j’ai questionné Mario Jean sur sa relation avec la majestueuse région, celui qui a personnifié Pit Caribou, le cuisinier dans l’émission Les Pays-d’en-Haut, a tout de suite eu des bons mots. « J’aime beaucoup la région, les Laurentides et moi c’est une histoire de longue date! J’ai tellement des beaux souvenirs, entre autres au chapiteau de toile de Piedmont–Saint-Sauveur, je me souviens, on passait tout l’été là, je devais faire quatre shows par semaine, et j’ai même ouvert le chapiteau fixe! À part ça avec le dernier spectacle je pense que j’ai dû passer un mois à Sainte-Agathe-des Monts, j’ai toujours aimé faire le circuit dans ce beau coin », a-t-il conclut.

Les secrets de ses succès

Timide, poli, délicat, même dans l’irrévérence des travers de sociétés qu’il aime dénoncer, Mario Jean incarne le « nous » public, et on l’apprécie parce qu’il exprime un point de vue que la majorité partage dans sa chaumière respective. Il ose dénoncer, mais de manière unique et utilisant un langage qui nous rejoint – on est en terrain familier. Mais à le regarder aller, ça va bien au-delà de ça – c’est dans sa livraison, dans sa présence tant verbale que non verbale, que l’on se reconnaît. Si dans l’Habitant y’a un petit peu de nous-autres là-dedans, eh bien y’a beaucoup de nous autres dans Mario Jean!
Parfois on choisit et apprécie une personnalité publique parce qu’elle représente un vouloir inespéré, voire inatteignable, à hauteur d’un petit pain qui trop souvent, nous sert de lutrin. Parfois, et c’est le cas avec celui que l’on veut appeler simplement « Mario », on adopte ceux qui nous ressemblent, car c’est sans prétention, sans complexité et ça fait tellement du bien. Si Guylaine Tremblay est devenue la force matriarcale à l’image de ses concitoyennes, Mario Jean est l’archétype du pendant masculin d’un Québec en devenir. L’homme qui exprime depuis le début sa vulnérabilité par le biais de numéros touchants et parfois cabotins, a su prendre du galon et de l’assurance tout comme ses concitoyens.
L’homme au cœur d’or sera en rodage de son prochain spectacle au Théâtre du Marais les 6, 7, 20 et 21 juillets prochains, en plus de jouer dans une pièce de théâtre cet automne. Cordiales salutations Mario, et meilleurs vœux pour le nouveau spectacle !
www.mariojean.com
www.theatredumarais.com

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