24 juin
Par Rédaction
À l’automne 1926, devant faire face à de nouvelles obligations monétaires en regard de l’augmentation du coût de la vie, et n’ayant pas demandé d’augmentation de son salaire de professeur d’université depuis six ans, l’abbé Lionel Groulx demanda un rajustement d’honoraires.
Les seigneurs de l’université comme il les décrit,lui répondent ainsi par voie de procès-verbal de leurs délibérations:
«Un rajustement d’honoraires soit, mais à la condition qu’il s’engage sous sa signature:
1. À prêcher à ses étudiants la loyauté à la Constitution du Canada.
2. À ne rien dire ni rien écrire qui puisse blesser les légitimes susceptibilités de nos compatriotes anglo-canadiens.
Évidemment l’abbé Groulx refusa de signer et s’apprêtait à quitter l’université lorsqu’après de nombreuses tractations et l’intervention de Mgr Georges Gauthier verra-t-il en 1927, ses honoraires augmentés sans avoir à signer l’infâme document.
«Les historiens des idées auront beaucoup à faire pour expliquer les courbes étranges du sentiment national au Canada français : ces ressauts énergiques si tôt suivis d’affaissements.
Une cause toutefois émerge, ce semble, qu’on ne pourra écarter, cause plus agissante, à mon sens, que bien d’autres, et c’est, en notre histoire, la défection trop fréquente et trop rapide des chefs, de tous ceux-là qui, un moment, avaient soulevé la pâte humaine et qui, avec elle et souvent avant elle, se sont affaissés.»
Consultez le guide des activités de la Saint-Jean dans la région, aux pages 26 à 28 de cette édition-ci d’Accès…