Abraham Martin dit l’Écossais

Par Rédaction

Les récents événements relatifs à la commémoration de la bataille des Plaines d’Abraham, à Québec, ne sont pas sans rappeler un autre événement aux réminescences historiques omniprésent l’an dernier: le 400e de Québec…

L’événement, présent pendant toute l’année, n’a été compris ni dans son message ni par ses messagers: le 400e anniversaire de l’asservissement culturel du Québec… Je corrige: le 400e anniversaire de la présence Française en Amérique. À l’occasion de cette dite fête, je n’ai pu que revoir la reconstitution de la bataille des Plaines d’Abraham, saveur moderne. Tout d’abord, une participation financière du gouvernement fédéral, mais conditionnelle à la plus grande visibilité des deux gouvernements, afin d’établir le pouvoir du maître, ainsi que l’ouverture officielle des fêtes du 400e en France, par la vice reine, gouverneure-générale de son métier, et non le premier ministre du Québec, le tout assaisonné d’anglomanie pour souligner la présence Française en Amérique, du grand guignol.

Ajouter à la soupe des deux peuples fondateurs… un certain Marc Lacroix, président de l’agence LXB Communications et l’époux de la ministre fédéral du Patrimoine Josée Verner

Ce curieux personnage fut le créateur d’une publicité pour le compte de Choix-FM où un personnage vomit en annonçant que le 400e (anniversaire de la fondation de Québec) disait «ça va être malade», et d’une autre publicité ou un autre farfelu de son cru, faisait un doigt d’honneur à la ville de Montréal. Mme Verner, son épouse, et ministre du Patrimoine avait accordé au préalable une somme de 40 millions de $ pour la tenue des festivités de ce 400e…

Pressée de questions par les journalistes sur ce mauvais goût, la ministre afficha un ton méprisant en disant «de prendre son gaz égal». Bref, côté histoire et célébrations c’était plutôt mal engagé.

De démissions en démissions tous gens partis à la rencontre de nouveaux défis… advint la bataille des plaines d’Abraham la suite 2, avec l’ennemi numéro un des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine, Paul McCartney, ci-devant Sir, venu faire un spectacle en anglais sur les Plaines d’Abraham, baragouinant quelques mots de français pour les indigènes bien sûr.

La foule en délire et les nouveaux dirigeants de la fête clamèrent victoire, la fête débutait, l’argent, celle qui n’a pas d’odeur, foisonnait.

Montcalm à nouveau battu, nous n’avions pas toutefois brûlé nos drapeaux, puisque Céline la magnifique s’approchait de ses pas de biche, précédée de ce rusé René Angelil qui s’empressa d’annoncer que Céline y était venu, non pas pour faire concurrence à Sir McCartney mais pour participer à la fête et il advint qu’elle vola le générique dans un magnifique spectacle aux couleurs des gens de ce pays.

Il y a une constante dans l’Histoire du Québec et depuis le tout début, ce sont ses forces d’opposition interne. Quand les cent-trente-cinq navires de la flotte britannique s’installèrent en rade devant Québec en 1758, ils n’avaient pu y parvenir qu’avec l’aide d’un nommé De Vitré un pilote Français qui avait négocié sa trahison pour guider les navires dans le fleuve Saint-Laurent.

La plus grande flotte navale de cette époque n’aurait jamais pu y pénétrer n’eut été du transfuge de l’un des nôtres, devenu l‘un des leurs, mais dont les Britanniques refusèrent de payer une pension à sa veuve devenu indigente, les Britanniques méprisent aussi les salauds, même ceux qui leur sont utiles.

Et ces plaines d’Abraham nommés ainsi en souvenir du pilote et cultivateur Abraham Martin dit l’Écossais qui y possédait quelques terres et qui s’y déplaçait avec ses animaux, combien de ceux qui ont assisté aux deux spectacles savaient cela, petite anecdote sans doute, mais ce que les fêtes auraient dû souligner c’est qu’il fut un jour où nous étions l’Amérique, elle était Française.

Alors que la Louisiane fut fondée par Pierre Lemoyne d’Iberville, et qu’a cette époque elle comprenait la moitié des États-Unis actuel, vendu par ce triste individu qu’était Napoléon Bonaparte, pour financer ses guerres.

Auguste Chouteau fondateur de Saint-Louis, Missouri. Antoine de Lamothe Cadillac qui fonde le Fort Pontchartrain en 1701, qui allait devenir Détroit puis Detroit à la Conquête.

En 1902, lors du bicentenaire de la ville on nomma une automobile en son honneur, ce sera la Cadillac. Marie-Ange-Marie Duqesne marquis de Mennonville, qui établit un fort en 1754 au confluent des rivières Alleghany et Monongahela qui se déversaient dans l’Ohio où de nos jours est la ville de Pittsburgh, Pennsylvanie. Los Angeles dont le premier maire fut Prudent Beaudry.

Chicago dont le premier habitant Blanc fut Alexandre Beaubien qui y naquit en 1822, il n’y avait que 20 personnes à sa naissance à l’endroit devenu l’intersection South Water et Michigan, à sa mort en 1907, il y avait deux millions de personnes à Chicago. L’Amérique Française c’est aussi Pomme de Terre au Missouri. Marais des Cygnes au Kansas. Bottineau au Dakota Nord. Lac à la Loutre au Minnesota. Maringouin en Lousiane…

Lorsque vous quitterez ces lignes souvenez-vous qu’à une époque nous fûmes comme peuple,des conquérants et des découvreurs, des bâtisseurs, gens de génie, mais que l’ennemi intérieur nous a conduits à l’asservissement culturel et monétaire, peuple à genoux,plutôt que peuple debout.

Les dites fêtes du 400e ne furent qu’un carnaval,une fête foraine, un grand rassemblement de spectateurs, mais jamais un événement historique.

Lionel Groulx disait «Qu’il était inconcevable que la jeunesse ignore l’héritage que l’Histoire de son pays lui avait légué.»

Les dirigeants des fêtes du 400e ont ignoré cet héritage; d‘ailleurs le connaissaient-ils?

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