(Photo : CRi Musique)
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CRi : Entre les foules et les tournées, un refuge à Saint-Adolphe-d’Howard

Par Marie-Catherine Goudreau

Christophe Dubé, alias CRi, a trouvé refuge à Saint-Adolphe-d’Howard lors de la pandémie. À cet endroit, il peut se ressourcer et trouver un équilibre à travers les festivals de musique électronique qu’il parcourt partout dans le monde.

Connu entres autres pour sa reprise de Fous n’importe où de Daniel Bélanger avec Charlotte Cardin, le DJ de renommée internationale a maintenant des millions d’écoute sur les plateformes de musique. Son dernier album, Juvenile, lui a d’ailleurs valu le Félix Album de l’année en musique électronique en 2021 à l’ADISQ. Récemment, il a performé devant une foule de 2 000 personnes dans son village à Saint-Adolphe-d’Howard lors de l’évènement PENTAPIC.

CRi a perfomé à Saint-Adolphe-d’Howard lors de l’évènement PENTAPIC en avril. Photo : PENTAPIC

Entre les week-ends de festival, de tournées et de spectacles, Christophe dépose ses valises à sa maison à Saint-Adolphe-d’Howard. C’est là qu’il crée sa musique et qu’il se ressource. « Je n’ai jamais été aussi productif ! J’ai beaucoup de temps pour penser, étant loin de toutes les stimulations », confie-t-il.

Entre les tournées, le paddle board et le ski de fond

« Je ne connaissais pas du tout ce village. On regardait où il était le moins cher d’habiter dans les Laurentides à environ une heure de Montréal. C’est comme ça qu’on a choisi Saint-Adolphe. On est définitivement tombé en amour avec la place », dit-il à l’autre bout du fil.

Selon lui, le fait d’habiter en nature n’a pas d’influence directe sur sa musique. « Mais c’est sûr que le fait de vivre à l’écart de l’action, des stimulations que Montréal ou une grande ville peut amener, me permet de vraiment me concentrer sur la création de musique », indique Christophe.

Depuis qu’il habite dans les Laurentides, CRi passe tout son temps à faire de la musique, des rénovations sur sa maison, du paddle board ou du ski de fond. « Sortir dans les bars, je l’ai déjà fait assez quand j’étais plus jeune. Je dirais que c’est plus une vie introspective. Je veux prendre soin de mon environnement », explique l’artiste.

« C’est immense comme clash chaque fois, entre les festivals et la nature. Mais ça m’amène un équilibre aussi. Sinon, mon mode de vie de tournée serait malsain ! C’est vraiment intense : tu ne dors pas, tu vas à des partys et tu rencontres beaucoup de gens. […] Habiter à Saint-Adolphe me permet de me concentrer sur moi à travers tout ça. »

D’ailleurs, depuis qu’il habite dans les Laurentides, CRi s’est découvert une passion pour le ski de fond. « On peut partir pour 15 à 20 kilomètres dans une journée, et on ne rencontre pas une personne sur les pistes ! »

Un succès ici et ailleurs

C’est vers l’âge de 16 ans que Christophe a commencé à s’intéresser à la musique. Il aimait surtout les rassemblements créés par la musique. Au départ, il faisait partie d’un groupe de rap, mais il a vite découvert un amour pour les beats. « C’est ce qui m’a amené à faire de la musique électronique. J’ai eu une illumination en découvrant toute la scène de house anglophone », indique-t-il.

Il a ensuite quitté la ville de Québec pour s’installer à Montréal et y étudier la musique numérique. Là, avoue-t-il, il n’a pas appris grand-chose. « Mais j’ai fait des rencontres extrêmement importantes et fondamentales dans mon développement artistique. »

Celui qui signe avec le label Anjunadeep en Angleterre affirme que, malgré son succès à l’international, son plus grand public est au Québec. C’est là qu’il fait ses plus gros spectacles. Il tient d’ailleurs à s’associer à sa province en collaborant par exemple avec des artistes d’ici, comme Daniel Bélanger, Jean-Michel Blais ou Jesse Mac Cormack.

« Ça faisait partie de mes objectifs d’ouvrir une certaine porte au Québec. J’ai fait une démarche – consciemment – pour attirer une attention sur la musique électronique », souligne Christophe.

La richesse des autres artistes

On peut écouter la musique de CRi autant pour danser durant toute une soirée que pour se détendre. La communion entre l’artiste et le public est ce qu’il tente de reproduire à chaque spectacle.

Plusieurs de ses morceaux sont d’ailleurs des collaborations avec d’autres artistes. Celles-ci débutent généralement avec des amitiés avant tout, explique-t-il. « Je collabore souvent avec des amis, mon entourage et tous ceux qui gravitent autour de moi. C’est naturel pour moi de faire de la musique avec eux », explique-t-il. « Puis, ça amène une dimension vraiment intéressante à mon projet. »

« Seul, je suis capable d’en faire un petit bout, mais d’avoir accès à l’univers et les idées d’autres artistes, ça amplifie tellement. Ces gens-là maintenant font partie de l’univers CRi. » Il nomme entre autres Sophia Bel et Jesse Mac Cormack qui sont souvent présents sur scène avec le DJ.

Si les DJ d’aujourd’hui ne créent pas d’albums, CRi croit que ce format est très important pour entrer en contact avec un artiste, quelque soit son genre musical. « Selon moi, si tu as le goût de te définir comme un artiste, d’amener les gens dans ton univers, l’album est le meilleur moyen de le faire. C’est une carte de visite à ton univers. Je ne pense pas qu’il faut changer ce format de musique. Je pense que c’est fondamental de faire des albums – encore plus en ce moment – pour se démarquer, pour avoir une oeuvre claire et cohérente », soutient-il.

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