Enemy de Denis Villeneuve
Par Thomas Gallenne
Un film intriguant qui laisse perplexe
Imaginez-vous un soir: alors que vous regardez un film, vous vous apercevez que l’un des acteurs est votre alter-ego, vous à l’identique.
C’est ce qui arrive à Adam (Jake Gyllenhaal), prof terne dans la trentaine qui tente de découvrir cet « autre », Anthony, dont la carrière ne semble pas plus prometteuse.
Le film nous interpelle sur l’identité, la dualité, les fantasmes, sur ce que l’on est, ce que l’on n’est pas ou que l’on aurait souhaité être.
Au-delà d’un scénario somme toute assez basique, va se construire une atmosphère à la fois étouffante dans un Toronto saturé en souffre, et d’apparitions métaphoriques. Au fur et à mesure que l’on avance dans la proposition du réalisateur, le malaise laisse place à une certaine perplexité: où nous emmène-t-il?
La finale n’apportera pas nécessairement plus de réponse, mais le film a au moins le mérite de laisser libre cours à l’interprétation du spectateur. Ce qui fait changement avec la production américaine qui appuie souvent à gros trait la signification de ce qu’on a sous le nez. À voir à plusieurs pour partager les différentes interprétations.
Tiré du roman de l’espagnol José Saramago
Avec Jake Gyllenhaal, Mélanie Laurent, Sarah Gadon et Isabella Rosselini.
Présentement en salle, en anglais sous titré en français au Cinéma Pine à Ste-Adèle.