Le Festival des Arts de Saint-Sauveur

Par Martine Laval

Prédictions réalisées!

Avec des titres tels que « Une programmation éblouissante pour la 25e édition » et « Il est à prédire que la 25e édition sera grandiose! », j’avoue qu’il n’y avait place à rien d’autre, au Festival des Arts de Saint-Sauveur, qu’à la grandeur de l’art sous toutes ses formes… Et c’est ce que le public a reçu. Tout parfait? L’art n’est pas créé pour être parfait et faire l’unanimité, mais pour toucher, d’une façon ou d’une autre. Les impressions récoltées dans les coulisses comme dans la salle baignent toutefois dans le positif. Voici donc, en résumé, l’accomplissement d’un quart de siècle d’existence d’un festival qui mérite toute l’attention et toute l’admiration, et auquel on ne peut qu’offrir des bons vœux de longue vie et un hommage de reconnaissance au fondateur Lou Gordon!

Une pluie d’étoiles… chagrinante

Les nuits des perséides à leurs plus « filantes » performances n’ont pu être observées à travers le ciel lourd de nuages gorgés d’eau vendredi et samedi, mais sur la scène du Grand Chapiteau, la pluie d’étoiles de la danse a par contre offert des performances mémorables des plus grands artistes de leur milieu.
Un bien regrettable accident est survenu à quelques minutes de la fin de la soirée et du festival samedi, mais que le public qui a assisté à la chute malencontreuse du danseur Nehemiah Kish du Royal Ballet soit informé que l’artiste est entre les mains de spécialistes qui tenteront de « réparer » ce genou abîmé pour cause d’un atterrissage de grand saut qui a dévié, et probablement déchiré des ligaments.
Bien que la désolation et la solidarité entre eux aient fait en sorte que les artistes n’aient pas voulu se présenter pour un salut final, le public compréhensible, mais désolé de ne pouvoir leur manifester par applaudissements, transmettent toute leur admiration et tous leurs remerciements pour cette soirée de performances exceptionnelles, malgré les conditions difficiles où, entre chaque pièce, nous avons eu droit au « ballet de la moppe et du chiffon » pour assécher les endroits mouillés sur la scène et sécuriser les performances.

Le tournant audacieux, un grand jeté vers son futur!

D’autres titres tels que « Le tournant audacieux de la 25e édition! » et « Un grand jeté vers son futur pour ses 25 ans! » ont porté leurs fruits et se sont avérés donner le ton à la suite des intentions du duo artistique et général Guillaume Côté-Etienne Lavigne. Ce à quoi le public a assisté est une nouvelle mouture qui méritera d’être développée avec les années, mais qui sans conteste ouvrira encore plus grands les horizons de la danse présentée au FASS.

Un petit mot sur chaque spectacle

Le prochain album de Martha Wainwright est de toute beauté, autant dans sa recherche musicale que dans le registre de voix de la chanteuse qui démontre le grand talent de l’auteure-compositrice et de ses trois musiciens hallucinants!
Et en deuxième partie, les chorégraphes et danseurs étaient fabuleux d’ingéniosité à danser sur ses chansons.
Flamenco et hip-hop scandant physiquement sur les mêmes rythmes musicaux furent à mon avis un mariage heureux et prometteur.
Bien qu’ils ne furent pas parmi mes préférés, j’avoue toutefois avoir admiré toute l’ingéniosité physique des danseurs d’Arias Company.
La technique de haut calibre offrant des mouvements, des contorsions et une souplesse rares de LEV Dance Company fut époustouflante.
La complicité et la confiance entre le chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin et ses musiciens étaient palpables et visibles, si bien qu’on était littéralement suspendus à la baguette du maestro tout le long du concert.
La soirée Guillaume Côté était éblouissante, avec un boléro de Ravel dansé de façon magistrale par une Greta Hodgkinson solide, équilibrée et inébranlable au milieu des quatre danseurs qui l’ont « manipulée » sans retenue pendant un quart d’heure, et par la découverte des danseurs de très haut niveau du Ballet National du Canada, notamment le soliste Dylan Tedaldi, un nom à retenir.
Louise Lecavalier, de façon prévisible, m’a scotchée sur ma chaise pendant l’heure qu’a duré So Blue, afin de ne manquer, ne serait-ce que le temps d’un battement de cils, aucun de ses mouvements, et apprécier sa maîtrise en même temps que sa « folie » dansée de façon impeccable et inimitable.
Le FASS est un événement unique et assurément grandiose, dont Saint-Sauveur peut se féliciter d’avoir sur son territoire.
Chaque artiste et chaque compagnie invités étaient à la hauteur des standards de qualité auxquels on s’attend d’un tel événement, et le public, chaque année, répond de plus en plus et de mieux en mieux, conscient d’assister à un moment mémorable.

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