Sur les traces de Klô Pelgag

Par Jean-Patrice Desjardins

Le métier de parolier dans les Laurentides

Tout auteur de chansons souhaiterait atteindre le niveau de Klô Pelgag, auteure de l’année au dernier Gala de l’ADISQ. La plupart travaillent dans l’ombre, se nourrissant de l’espoir de voir leurs textes se faufiler vers la tête des palmarès. Nous avons déniché deux paroliers dans les Laurentides : Nath Farley et Robert Rivest.

Quand il a entendu son texte chanté par les Haut-parleurs au Happening émergent en septembre dernier, l’auteur Robert Rivest a revu dans sa tête le long chemin que peut prendre un texte avant d’être chanté, lui qui a commencé à écrire des poèmes dans son garde-robe. « J’avais une lumière au plafond, je faisais semblant de dormir et dès que les parents étaient couchés, je me levais pour écrire. Plus tard, j’ai mis mes souffrances sur papier pour mieux me libérer et j’ai compris que je devais écrire pour ceux qui ne le peuvent pas », explique le Donatien.
La Piedmontaise Nath Farley a écrit ses premières chansons pour un groupe au cégep. Elle a suivi des cours d’écriture de chansons avec Gaëlle et Robert Léger. Puis, elle est devenue membre de la SPACQ (association d’auteurs). Sa rampe de lancement vers le métier de parolière est venue quand un de ses textes a été choisi parmi les trois textes finalistes au Festival de la chanson de Petite-Vallée en 2015. Au début de 2017, elle a remporté un prix de la chanson SOCAN grâce à un texte, L’inverse.

Une question de réseautage

Nath Farley, qui écrit autant en français qu’en anglais, mise beaucoup sur le réseautage. « J’approche des compositeurs et des interprètes, comme Kerry Bullis avec lequel une quinzaine de chansons sont en chantier. »
Elle écrit pour de nombreux interprètes des Laurentides, dont Roxanne Garceau, Jordan Desjardins, Lili-Ann De Francesco et Louise Selby. Elle commence à recevoir des commandes.
Contrairement à la plupart des paroliers, Robert compose aussi de la musique. Nath Farley gratte un peu la guitare, mais ne compose pas. Elle a cependant une salle de travail à la maison avec des instruments de musique sur lesquels sont nées des chansons, lorsqu’elle montre ses textes à des compositeurs.
« Avec Félix Leroux, j’écrivais directement à ses côtés, en faisant les corrections live. Avec les Haut-Parleurs, c’est différent. J’envoie mes textes à Martin Perreault (guitariste du groupe) et il fait la musique », explique Robert Rivest.

Comment est-on rémunéré?

« On est rémunéré au pourcentage. Habituellement, en comptant la production, les montages, les associations, il reste 12 % au parolier », affirme Robert Rivest.
Une fois le texte remis au compositeur, le parolier espère que la chanson chemine vers le succès. « J’ai participé à l’écriture de quelques chansons avec La Chicane lors d’une tentative de retour, mais non, pas de succès. Il suffit pourtant qu’une chanson ait du succès… puis ça part! »
« Je ne le fais pas pour gagner ma vie, ma paie c’est d’entendre une de mes chansons sur scène applaudie par le public. C’est de réussir à toucher les gens », conclut Nath Farley.

Robert Rivest compose aussi pour lui et joue parfois ses chansons sur scène.

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