Un chœur au salon
Par guy-marceau
Musikus Vivace!
En présentant, samedi soir, son programme éclectique d’œuvres vocales classiques chantées en quatre langues, le chœur Musikus Vivace! donne le ton. Après 15 ans d’activités, un nouveau statut indépendant, des chanteurs engagés, et une chef des plus dédiées, Musikus Vivace! entend bien faire sa place au cœur des Laurentides.
Et ils sont motivés. «On veut devenir LE chœur des Laurentides!», lance la soprano Monique Lacoste responsable de la publicité. Toutefois, la chef Johanne Ross nuance: «Évidemment, on veut rehausser le niveau des chanteurs et la qualité des interprétations. Mais loin de nous l’idée de parler de concurrence; il y a de la place pour tout le monde. Le chant choral c’est d’abord et avant tout le plaisir de chanter.»
Musikus Vivace!, maintenant basé à Saint-Sauveur, opérait depuis sa fondation, en 1992, sous la tutelle de la ville de Prévost. En obtenant ses lettres patentes pour sa quinzième année d’existence, Johanne Ross savait que tous les chanteurs devraient investir plus de temps au fonctionnement de l’organisation. «Tous sont bénévoles, et tous ont un métier à plein temps. On a déjà eu plus de 50 chanteurs, mais avec le nouveau statut, le financement et la formation des comités, on a perdu des joueurs, et c’est compréhensible.»
En 15 ans, Musikus Vivace! a cumulé plusieurs faits d’arme, remportant notamment le concours Week End des Chœurs à Mont-Tremblant et lançant aussi un l’album Complètement Spirituals en 1999, sans mentionner ses nombreuses participations à différents festivals de musique sacrée, et comptant aussi Nathalie Choquette parmi ses prestigieux invités. Et l’on peut dire que la chef a fait ses classes: étude du piano, accompagnement de chanteurs et musiciens, direction de chœurs puis d’orchestres. Johanne Ross enseigne présentement la direction chorale à l’Alliance des chorales du Québec (ACQ) et à l’Université de Sherbrooke où elle termine présentement une maîtrise en direction chorale.
Quand on sait que le Québec compte plus de 225 formations vocales inscrites à l’ACQ, dont 13 dans les Laurentides seulement, il ne faut pas se surprendre d’un tel engouement chez nous. À ce besoin qu’ont aujourd’hui les gens de se réunir pour partager la musique, Johanne Ross ajoute: «En général, la formation des chefs de chœur s’est peaufinée, depuis plus de 10 ans, ce qui a nettement contribué à augmenter le niveau des chanteurs. Plus localement, Gregory Charles a fait beaucoup pour le chant avec son Mondial Choral. Puis il y a eu le film Les Choristes…»
Pour l’heure, c’est dans l’intimisme de la Chapelle Saint-Bernard de Sainte-Adèle (samedi, 20h) que Musikus Vivace! invite les amateurs de beau chant à se replonger au temps des musiques de salon: chœurs à 4 voix (Liebeslieder-Walzer de Brahms, Duos Moraves de Dvorak, Rossini…) – accompagnés par des pianistes-duettistes, chœur à cappella (Puccini – un superbe arrangement du O mio Babbino Caro). Et tout est chanté dans les langues d’origine: allemand, russe, tchèque et italien. M’est avis qu’ils y ont mis du cœur…