Quel vrai changement?
Par Journal AccèsSous la patte d’Omalley
Par Christian Genest – C’est Salvail qui a eu l’idée de faire du porte-à-porte avec un faux candidat, d’un faux parti. Un baume sur la campagne d’un ennui mortel, excellent topo cher Éric. Tu sais innover en comparaison aux tivi-shows tous pareils ou à la complaisance monstre de Guy A.
Ça m’a tilté des questions, ouais tilté comme anciennement une machine à boules… vous vous souvenez avec des flippers sur les côtés.
Puisque c’est la cassette que tous les partis, ou presque, jouent, parlons-en du fameux concept de changement.
Vous vous rappelez, ti-cul, surnommer vos cennes : bateau, castor, orignal…?
Il y a quelques années, on avait toujours des trente sous dans la voiture afin de les insérer dans un parcomètre.
J’gage que vous n’en utilisez désormais plus pour retourner vos messages entrés sur votre pagette.
La techno évolue, les goûts changent, même votre vieux garçon d’oncle a rangé ses cassettes huit pistes.
Cette évolution, qui se faisait doucement, s’opère maintenant à un rythme effréné, dans plusieurs secteurs, hormis… la politique!
En affaires, pour survivre, on dit qu’une entreprise est condamnée à évoluer ou mourir.
Et pour casser la baraque, elle doit innover ou, mieux encore, devenir un facteur de disruption.
La disruption, c’est l’idée qui révolutionne un secteur, souvent reliée à un bouleversement technologique.
Le iPod qui a envoyé le fameux walkman jaune au cimetière.
Netflix qui a détruit BlockBuster, la clef USB qui a effacé toutes vos vieilles disquettes.
Vous pensez détenir une idée disruptive? Être la tablette qui donne du fil à retordre au papier?
Vous possédez probablement l’arme nucléaire d’affaires, le truc qui tue. Ne vous reste qu’à draguer un dragon ou encore vous familiariser avec Kickstarter pour lancer votre boîte. Bref, la disruption, c’est le truc qui bouleverse complètement un marché, le tremblement de terre force 8.
Quant à l’innovation, elle navigue entre un mot largement surutilisé et une préoccupation de premier ordre pour un entrepreneur.
À juste titre, la chaîne Starbucks a lancé cette semaine, via son appli, un service de précommande et paiement afin d’éliminer la file pour un café le matin.
Le truc parfait pour ne plus rencontrer personne… en dehors d’Internet!
Revenons à la politique.
Je suis certain de ne pas avoir entendu d’idées de changement disruptif ou innovant sortir de la bouche de nos chefs.
On se crêpe le chignon sur le niqab ou encore sur les eaux de seringues du maire Coderre.
À part jouer le VHS du changement, quel parti s’est mouillé pour proposer une vision globale plutôt que de lancer des lignes afin de sécuriser l’anxiété consommatrice de la classe moyenne.
Définir ce que l’on veut être en tant que société, cracher nos valeurs sur la table, discuter des priorités de développement.
Qui des trois clowns mise sur un projet tangible, audacieux et visionnaire plutôt que sur la vulnérabilité du castor moyen à être manipulé de toutes sortes de façon?
On a les politiciens que l’on mérite, right?
Vous vous étiez fait la promesse de vous remettre en forme, hein? Qu’en est-il?
Qu’en est-il de celle de passer plus de temps avec les gens que vous aimez ou encore de cesser de vous endetter?
Yeah right.
Parce que le changement, ça s’opère avec les couilles.
Ça brusque nos petites habitudes un moment pour ensuite nous amener vers une voie différente, souvent plus rapide, plus simple, plus confortable, plus performante.
Plus en lien avec nos valeurs, en tout cas, j’espère.
Au fait, le changement pour notre société, il s’opère autour de quoi?
Du cash qu’il nous restera dans les poches? Ou du bonheur/de la fierté de vivre dans une société qui nous représente?
***
L’heure des choix.
Certains voteront stratégique, d’autres selon les recommandations de leur syndicat ou du beau-frère. Y’en a qui miseront sur le moins pire, d’autres sur le plus sympathique. En tout cas, j’espère que mon ami Salvail ne réutilisera pas son outil de prédiction électorale pour définir son choix.
Et pis, ne vous laissez pas manipuler par les sondages, les pseudo-scandales montés de toutes pièces ou pire encore : les publicités négatives entendues à la radio. Tant mieux si vous n’avez pas suivi cette campagne; essayez la boussole électorale si vous êtes indécis.
Votez donc avec votre poitrine, parce que du courage, c’est ce que ça prend pour diriger un pays ou encore faire ce métier de fou qu’est la politique.
Et sur ce, mes respects à nos hommes et femmes qui prêteront serment devant l’Assemblée à la rentrée des parlementaires. Quel métier ingrat.
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