Maximise redonne vie au Mont Castor
Par Mathieu Laberge
Plusieurs petites stations de ski alpin des Laurentides ont cessé leurs opérations dans les années 1990 jusqu’au début des années 2000. Frais d’exploitation élevés, chutes de neige moins importantes et aussi l’arrivée d’Intrawest à Mont-Tremblant, ont sonné le glas de ces centres qui étaient le choix de nombreuses familles. Près de 15 ans plus tard, Maxime Hénault remet l’ancien Mont Castor de Sainte-Agathe au goût du jour en développant le centre Maximise qui s’adresse aux spécialistes du slopestyle.
Ancien snowboarder professionnel, Maxime Hénault a racheté l’an dernier le chalet de l’ancienne station et le bas de la montagne afin d’amorcer cette reconversion. Le slopestyle est une nouvelle discipline qui s’apparente à un parcours à obstacles (rails, sauts de style Big Air, etc.) et qui est exécutée en ski ou en planche à neige.
Une touche maison
Débrouillardise et ingéniosité ont été les deux éléments clés dans la transformation de l’ancienne station de ski alpin. L’entrepreneur a d’abord construit un saut Big Air de 35 pieds en plus d’installer des rails de métal.
Afin d’augmenter le nombre de descentes que les planchistes et skieurs peuvent effectuer par séance d’entraînement, il a installé une Tow rope, un câble qui s’apparente à une corde à linge et qui est attachée à un moteur. «Ça permet aux athlètes d’effectuer environ une descente à la minute. Le but est de faire des répétitions rapidement et de perdre le moins de temps possible.»
Pendant la saison estivale, Maximise s’est également doté d’un trampoline de type Supertramp, soit 10 pieds par 20 pieds, ce qui est plus grand qu’un trampoline de dimension olympique, et qui permet aux athlètes de pratiquer leurs manœuvres aériennes. Et selon Maxime Hénault, même le centre national d’entraînement Yves-Laroche de Lac-Beauport n’a pas cet équipement.
De rider à athlète
L’entraînement plus structuré a fait son apparition dans le monde du snowboard au cours des dernières années. Autrefois, les planchistes adoptaient davantage un mode de vie plutôt qu’un horaire d’entraînement réglé au quart de tour comme leurs collègues des épreuves alpines en slalom géant par exemple.
«Pendant plusieurs années, j’ai trouvé que le snowboard n’était pas assez ordonné. Depuis environ cinq ans, nous avons commencé à mettre sur pied une structure d’entraînement plus sérieuse. Par exemple, j’ai étudié les entraînements des trampolinistes pour ensuite les transposer à celui des snowboarders», soutient M. Hénault.
Les lucratifs contrats professionnels des grandes vedettes du circuit mondial et l’arrivée des épreuves de slopestyle aux prochains Jeux olympiques de Sotchi sont deux éléments qui peuvent expliquer ce virage vers une professionnalisation dans la préparation des athlètes «Si tu es un snowboard bum, tu n’iras pas loin et peu de compagnies voudront rattacher l’image de leur compagnie à toi.»
Plusieurs des vedettes québécoises en action sur la scène internationale, dont
Sébastien Toutant, Antoine Truchon et Maxence Parrot sont passés chez Maximise au cours des derniers mois afin de préparer leur prochaine saison. Ceux-ci n’auront pas à attendre les premiers flocons avant de glisser sur leur planche ou leurs skis, car Maxime Hénault a déjà commencé à enneiger sa piste en squattant de la neige laissée par les resurfaceuses derrière les arénas de la région.
«Les employés des arénas trouvaient ça bizarre au début, mais là ils sont habitués de nous voir. J’ai acheté une remorque et maintenant je peux tout ramener en un seul voyage.»