Robin Fémy: une expérience exceptionnelle aux Championnats du monde
Par stephanie-valois
L’histoire de Robin Fémy est particulière. Après avoir fait partie de l’Équipe du Québec en ski alpin pendant quelques années, le jeune Tremblantois a été sollicité par la Fédération canadienne de ski pour devenir guide d’un athlète doté d’un handicap.
Avec son partenaire Chris Williamson, il course sur le circuit des Coupes du monde et vit des émotions fortes. Une situation qu’il n’échangerait pour rien au monde.
Le duo composé de Williamson et de Fémy a récolté la médaille d’argent du Super-G pour skieurs avec un handicap visuel lors des Championnats du Monde qui ont eu lieu à Sestrière, en Italie, du 12 au 23 janvier derniers. Une première médaille a été obtenue quelques jours auparavant, alors que le tandem prenait le troisième rang lors de la descente.
Robin s’est lancé dans l’expérience du ski paralympique en juillet dernier : « On a pensé à moi pour former un duo avec le skieur Chris Williamson étant donné que j’avais un bagage de ski intéressant derrière moi ». Si on se permet de faire le calcul, les deux athlètes forment une équipe depuis moins d’un an. Ils se retrouvent déjà sur le podium mondial ! Pour réaliser un tel exploit, une symbiose doit se créer entre le guide et le sportif et Robin en est bien conscient : « La distance entre Chris et moi en ski est primordiale. Il existe des règlements précis qui exigent que je ne sois pas plus loin que deux virages de l’aveugle. Si cette règle n’est pas respectée, nous serons disqualifiés », a-t-il précisé. En effet, une bonne compréhension est essentielle entre Robin et Chris et les petites radios intégrées à leurs casques leur permettent d’échanger quelques paroles durant les descentes : « Je me permets de lui donner les bons mots-clés aux bons moments pendant la course afin de l’aider à se surpasser», lance le jeune homme de 21 ans.
Une aventure valorisante
Pour Robin, participer à un tandem en ski para-alpin l’enrichit : « Il est si incroyable de voir ces sportifs surmonter leur handicap à 100 % et vouloir pousser leurs propres limites. Nous nous plaignons quelques fois du brouillard extérieur, mais imaginez comment mon partenaire Chris se sent chaque jour alors que sa vision n’atteint que 6 % », confie le jeune sportif devenu guide.
Depuis quelques mois, la façon d’entrevoir la vie a changé pour Robin et sa grande maturité transparaît à travers ses propos : « Je m’entraîne d’ailleurs avec un skieur qui n’a ni pied, ni main et il réussit à skier mieux que la moyenne! Je dois avouer qu’en participant à ce duo avec Chris, mes petits bobos quotidiens s’atténuent ».
Du ski, du ski et du ski !
En plus d’avoir l’opportunité de voyager avec l’équipe paralympique et de s’entraîner plusieurs heures par semaine sur les pistes, il partage son temps entre le Québec et la France, pays d’origine où il complète un diplôme pour devenir entraîneur de ski. Sa passion pour ce sport demeure incommensurable : « Je veux finir mes jours sur les pentes, j’en raffole ! », avoue-t-il. Si la santé tient le coup pour l’aveugle de 38 ans, son partenariat avec le Torontois Chris Williamson pourrait durer quelques années, ce qui pourrait lui permettre de représenter sa nation aux Jeux Olympiques de Sotchi, en Russie.