Tanya Strasser-Shostak a monté les deux chevaux de sa mère en Pennsylvanie
Par Luc Robert
La cavalière adéloise Tanya Strasser-Shostak a accompli un exploit peu commun, à la compétition de dressage de chevaux récemment tenue à Devon, en Pennsylvanie. Elle a monté son cheval, Dicaprio Tyme, ainsi que ceux de sa célèbre mère Evi, soit Disney Tyme et Deja Vu Tyme.
Sur cette dernière monture, elle a pris la 2e place en Grand Prix, avant de prendre la 4e position en Grand Prix spécial. Sur Disney Tyme, elle a pris des 11e et 12e échelons.
« Je n’avais jamais monté le premier en compétition. Ce n’est jamais évident de guider un cheval que tu ne connais pas. J’ai été surprise que les chevaux faisaient tout ce que je leur demandais. Ce furent de bons tests. Je suis contente d’avoir pu transposer leurs efforts en constance et en routines précises. Les récompenses ont été un boni pour les chevaux et pour moi », a analysé l’athlète de 26 ans.
Contexte
Tanya est la fille d’Evi Strasser, ex-membre de l’équipe canadienne d’équitation aux Jeux olympiques d’Atlanta, en 1996. Ensemble, elles gèrent le centre d’entraînement Good Tyme Stables à Sainte-Adèle.
Tanya devait franchir la frontière terrestre avec sa mère et leurs trois chevaux, en route pour la prestigieuse compétition américaine. Elle a finalement effectué le voyage seule et a participé aux compétitions.
« On savait qu’il y avait des contraintes à la frontière et on avait reçu l’aide de notre fédération nationale pour obtenir les papiers appropriés. Mais une nouvelle règle de COVID, appliquée à certaines régions d’Europe, obligeait les personnes y ayant séjourné à effectuer une quarantaine de 14 jours avant d’entrer aux États-Unis. Or, ma mère revenait de visiter ma grand-mère dans sa ville natale d’Inzell (Bavière) en Allemagne, et d’effectuer aussi du magasinage pour des chevaux. Evi a été refoulée à la frontière terrestre. On a pensé lui faire prendre un vol jusqu’à l’aéroport de Newark (N.-Y.), mais encore là, il fallait d’autres papiers et une quarantaine. On a convenu que j’irais seule à Devon », a-t-elle détaillé.
La sévérité des autorités américaines est d’autant plus surprenante que, lorsque les cavalières et leurs chevaux se sont dirigés vers Tokyo pour les derniers Jeux olympiques d’été, ils devaient faire une quarantaine auparavant… en Allemagne!
« Je me suis raisonnée en me disant que je ne suis pas la seule cavalière avec ses chevaux à avoir vécu ça. On prend la chance qui passe et j’ai bien goûté l’expérience de mener seule différents chevaux. L’Association équestre canadienne m’a aussi aidée, en effectuant les inscriptions en une seule journée à mon nom, alors que le processus prend habituellement une bonne semaine. Des compétitrices que je côtoie régulièrement aux Jeux panaméricains m’ont aussi permis une adaptation rapide. »
Grâce à la magie de FaceTime, Tanya et Evi ont pu jaser et se voir plusieurs fois par jour, décidant dans quelles catégories elles inscriraient leurs chevaux et quelles stratégies elles adopteraient.
« On a profité de la technologie. Je vais maintenant pouvoir aller à Wellington (à l’ouest de West Palm Beach), en Floride cet hiver, pour participer à diverses épreuves qualificatives, qui me permettront ensuite d’aller à d’autres grandes compétitions mondiales, en 2022. Avec la réouverture des frontières, je me considère chanceuse de pouvoir y aller, bien qu’on ne sache jamais ce qui nous attend en traversant les douanes », a terminé avec espoir celle qui participe à des compétitions mondiales depuis l’âge de 12 ans.
1 commentaire
Ca fait juste rêver. Il y en a qui ont vraiment de la chance de pouvoir monter de tels chevaux. 🙂