Le suicide est en baisse mais la situation demeure préoccupante

Par nathalie-deraspe

D’après les plus récentes données publiées par l’Institut de la statistique du Québec, le phénomène du suicide serait en net recul dans la province comparativement au sommet observé en 1999. Les Laurentides suivraient cette tendance. Mais plusieurs facteurs constituent un risque aggravant pour les habitants de notre région. Pas question de baisser la garde.

Entre 1999 et 2007, les taux de mortalité attribuables au suicide ont diminué en moyenne de 4% au Québec. Malgré ces données réjouissantes, il reste toujours du travail à faire, particulièrement auprès des 50 à 64 ans, qui connaissent une baisse du phénomène de 1% en moyenne. Comme il existe une relation bien documentée entre le taux de chômage et le suicide, les experts invitent à la prudence. En ces temps de récession, il s’en faudrait de peu pour que la situation ne s’aggrave.

Dans un document daté du 20 novembre dernier, le Centre jeunesse des Laurentides établissant un constat plutôt inquiétant concernant les jeunes.

Près du quart des 15 à 19 ans ont une consommation d’alcool considérée comme excessive et répétée et environ 10% d’entre eux possèdent un profil de consommation de drogues à risque. Comparativement à leurs pairs, les jeunes Laurentiens vivent davantage de violence et commettent plus de crimes comportant de la violence. De plus, la situation à l’égard de leur santé mentale est pire que celle des autres jeunes Québécois. La proportion des 12-19 ans présentant un haut niveau de détresse psychologique est deux fois plus grand ici qu’ailleurs en province (2000-2001) et le taux de suicide de 1987 à 2001 s’établissait à 19,6 par 100 000 habitants versus 11,8 au Québec. Dans les Laurentides, un adolescent sur trois quitte l’école secondaire avant d’obtenir son diplôme. Plus souvent qu’autrement, les jeunes sont appelés à vivre des conditions socio-économiques difficiles. Qui plus est, le taux élevé de familles vivant de prestations d’aide sociale contribue à perpétuer les problèmes intergénérationnels de pauvreté et d’exclusion, deux facteurs pouvant mener au suicide.

L’organisme soutient que les MRC des Laurentides devraient mobiliser leurs ressources et leurs actions autour d’une priorité collective afin d’améliorer de la situation des jeunes et des familles en difficulté sur leur territoire. La création d’un Consortium jeunesse ou d’une table de concertation serait également souhaitable. Des services de crise et d’intervention intensive, un hébergement de dépannage, des services de soutien à l’intégration sociale, de médiation et de réadaptation de première ligne, tout comme des services médico-sociaux ou spécialisés en lien avec des problématiques particulières (toxicomanie, santé mentale, abus sexuels, etc.) sont des exemples de services qui pourraient jouer un rôle clé dans le dossier. Le problème, selon le Centre jeunesse des Laurentides, c’est que l’arrimage entre les différentes ressources du milieu fait parfois défaut.

Les Pays-d’en-Haut en détresse

Dans son rapport d’activités 2008-2009, le Centre prévention suicide le Faubourg note que sur le territoire des Pays-d’en-Haut, les appels des jeunes suicidaires ont connu une augmentation spectaculaire, passant de 19 à 70. Du côté des femmes adultes, la hausse est tout aussi fulgurante (81%). Elle est non moins inquiétante chez les hommes (69%). En comparaison, les appels en provenance du territoire du CSSS de Saint-Jérôme ont diminué de près de 10% durant la même période.

L’organisme Le Faubourg organise un souper bénéfice qui aura lieu jeudi entre 17h et 21h, au Vieux Shack de Saint-Jérôme, à l’occasion de la 20e édition de la semaine de prévention du suicide.

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