Allégations de conflit d’intérêt

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Le maire de Saint-Jérôme dans la tourmente

Le maire de Saint-Jérôme, président de la Conférence régionale des élus des Laurentides (CRÉ) et de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Marc Gascon, se retrouve au cœur d’une tourmente éthique qui risque, peut-être, d’ébranler son administration dans les prochains jours.

Au cours de la semaine dernière, on apprenait via le quotidien montréalais La Presse, que le maire de Saint-Jérôme avait fait rénover, en 2008, sa maison par la firme L’Archevêque & Rivest, laquelle entreprise a obtenu par la suite le contrat de la construction du nouvel aréna, estimé à plusieurs millions de dollars.

On apprenait également que le propriétaire de l’équipe de hockey junior de Saint-Jérôme, Bill Hattem, savait que, par l’entremise de Sylvain Rivest de L’Archevêque & Rivest que cette firme obtiendrait le contrat, et ce, parce qu’il procédait aux rénovations de la maison du maire Marc Gascon.

Pour sa défense, le maire Gascon a affirmé, lors d’une conférence de presse tenue le 11 novembre, que les travaux sur son bungalow étaient terminés depuis 2007 lorsqu’il a sollicité les services de cette firme pour les rénovations de sa résidence personnelle. «L’Archevêque & Rivest n’avait pas eu de contrats de la municipalité depuis plus d’un an. Il n’y avait pas de lien contractuel avec la ville de Saint-Jérôme au moment des travaux», a affirmé le maire de Saint-Jérôme en conférence de presse.

«C’est de l’honnêteté et de l’intégrité dont il est question. J’ai fait les choses correctement: j’ai invité un entrepreneur, une soumission; je suis allé chercher une hypothèque légale à la Caisse; j’ai fait des chèques durant la rénovation. La rénovation est terminée, nous sommes contents, monsieur est payé et je pense qu’il est satisfait et l’affaire est finie», s’est défendu Marc Gascon.

Pourtant, le quotidien La Presse affirmait avoir obtenu des renseignements d’employés de la firme L’Archevêque & Rivest disant qu’ils travaillaient toujours sur la maison du maire lorsque la ville a accordé un bail de 49 millions $ sur 25 aux promoteurs de l’aréna, en 2009. On se rappellera que le projet de l’aréna était proposé par Construction Généphi, en partenariat avec L’Archevêque&Rivest. Il a finalement été bloqué par le ministère des Affaires municipales et abandonné par le promoteur. «Il y a des limites à venir jouer dans la cour privée des personnes publiques et à laisser planer des insinuations de conflits d’intérêts», a déclaré Marc Gascon, dénonçant à plusieurs reprises la «chasse aux sorcières» qui a lieu actuellement au sein du monde municipal au Québec.

Ces allégations de manque à l’éthique viennent s’ajouter aux rumeurs d’élections clés en main, de proximité avec des entrepreneurs locaux et régionaux, d’anomalies dans le processus d’allocations de contrats et au fait que la ville de Saint-Jérôme fait actuellement l’objet d’une vérification de la part du ministère des Affaires municipales, et que contrairement aux allégations de Marc Gascon, ce n’est pas parce que le maire en a fait la demande. En effet, on apprenait que la ville avait été informée par le ministère à plusieurs reprises d’anomalies et de plaintes dans cette municipalité.

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