Vision St-Jérôme entend talonner Marc Gascon en 2011
Par nathalie-deraspe
Le chef de Vision St-Jérôme, Andrew Hattem, sert un sérieux avertissement à son adversaire politique Marc Gascon. Pas question pour l’année à venir, de baisser la pression sur l’administration municipale en place.
Les événements des derniers mois sur la scène municipale jérômienne ont été forts en émotions. Le maire de la Ville, Marc Gascon, s’est retrouvé à plus d’une reprise sur la sellette, avec les caméras de télévision nationales branchées sur lui. Celui-ci a dû répondre aux questions insistantes des journalistes sur le dossier du Quartier 50+, les contrats accordés à Tapage communication et les rénovations à son domicile principal. Cette pression aura eu raison de lui en partie. Il a claqué la porte de l’Union des municipalités du Québec, où il agissait à titre de président depuis moins d’un an.
Mais bien avant que Saint-Jérôme ne se retrouve dans les médias, l’opposition fourbissait ses armes. Le parti Vision St-Jérôme, lancé le mois dernier, ne cesse de récolter des appuis de la part de la population. Avec comme slogan «Le citoyen avant tout», cette formation, ayant comme belle-mère politique l’ancien maire Jean-Claude Hébert, a le vent dans les voiles et entend bien profiter de la vague de mécontentement pour se faire des alliés.
Le soir du lancement, il y avait salle comble, dont beaucoup de curieux qui cherchaient à savoir ce que ce nouveau parti allait proposer comme alternative à une formation ayant entrepris un cinquième mandat. Pour l’heure, on promet aux Jérômiens un resserrement des finances de la ville et davantage de transparence, un mot largement galvaudé par les temps qui courent.
Des chiffres
Même si le parti est toujours en quête d’une équipe efficace pour remporter les élections de 2013, la petite équipe de Vision St-Jérôme est bien décidée à interpeller la population sur les dépassements de coûts enregistrés dans la capitale régionale. Selon un tableau tiré du profil financier du ministère des Affaires municipales, des régions et de l’occupation du territoire (MAMROT) et remis le 11 novembre dernier, l’endettement global à long terme de Saint-Jérôme est supérieur de 1 566$ per capita pour des classes de population comparables ailleurs au Québec, ce qui représente une différence de 75,8% par rapport aux autres villes de la province.
Côté transparence, Vision St-Jérôme dénonce le fait que parmi les 25 plus grandes villes québécoises, Saint-Jérôme est la seule à ne pas déposer les procès-verbaux de ses assemblées de conseil sur le site Internet de la Ville.
Le maire a déclaré récemment que cela n’était pas la priorité des citoyens. Pourtant, Marc Gascon mentionnait dans un journal régional du 11 octobre de l’année dernière, que le site allait être bonifié pour améliorer l’information aux citoyens et de faciliter les relations entre les contribuables et les différents services de la Ville. Lors d’une assemblée de conseil qui a eu lieu à l’automne, le maire a tergiversé quant à la mise sur pied d’un tel service, indiquant que le site était déjà abondamment fourni et qu’il comptait pas moins de 700 pages. Marc Gascon a ajouté que déposer les procès-verbaux sur le site était une chose compliquée, qui demandait beaucoup de temps et d’organisation. L’élu pas voulu avancer de date butoir.
Confiance ébranlée
Le chef de Vision St-Jérôme, Andrew Hattem, indique que son parti récolte des commentaires positifs. Une première rencontre en petit groupe a eu lieu le 7 décembre dernier et annonce des résultats prometteurs. «La confiance des gens est ébranlée, estime Andrew Hattem. Nous avons beaucoup de travail à faire, mais les feddbacks sont encourageants.»
Au cours des prochains mois, son équipe entend multiplier les rencontres de citoyens et se servir des réseaux sociaux afin d’atteindre un maximum de gens. Le chef de Vision St-Jérôme entend mettre les bouchées doubles pour tenter de faire élire leur candidat Alain Langlois lors des partielles du 13 mars prochain, élections déclenchées après la mort prématurée du conseiller Yves Legris.
«Marc Gascon m’avait accusé de faire du capital politique pendant que M. Legris était malade. Il s’aventure sur une route dangereuse. Le maire n’est pas dans une position pour faire des commentaires du genre, soutient Andrew Hattem. Crédibilité pour crédibilité, les gens décideront.»