Golf ou condos, la balle est dans le camp de

Par Thomas Gallenne

Trois heures de présentation et de discussion ont permis aux citoyens de Prévost d’en savoir un peu plus sur un éventuel projet de rachat par la Ville du Golf de Shawbridge. Un dossier qui suscite l’inquiétude chez les riverains du secteur. Beaucoup d’interrogations et des réponses qui en ont laissé plus d’un sur leur faim.

Le 8 février dernier, l’administration prévostoise a présenté dans une église Saint-François-Xavier comble à ras bord, le plan de sauvegarde du Golf de Shawbridge et le concept d’aménagement d’ensemble. 

Après une brève présentation des intervenants et du déroulement de la soirée, Marisol Charland, directrice du développement durable et de la collectivité à la Ville, a remis le projet en contexte. 

En mai 2010, les 24 actionnaires propriétaires du golf ont décidé de mettre fin aux activités du club et de tout liquider d’ici mai 2011. Dans les démarches de vente, le club a approché la Ville. Cette dernière a envisagé toutes les avenues possibles, selon des orientations qu’elle s’est fixée: offrir aux citoyens une municipalité axée sur le développement durable, la protection des espaces verts et des milieux naturels, la gestion écoresponsable du territoire et l’offre d’activités récréatives. Après analyse de la situation, l’administration prévostoise a fait un appel de propositions. Sur deux offres reçues, la Ville a retenu celle du groupe Plan Prévost, un consortium de sept investisseurs privés. 

Quatre parties sont impliquées pour mener à bien le projet: le club de golf, la ville de Prévost, le consortium d’investisseurs et le Club de golf Shawbridge 2011, un organisme à but non lucratif créé de toutes parts par la Ville. 

Cependant, la vente du golf à Plan Prévost est conditionnelle à quatre éléments : l’accès à la 117, l’étude environnementale, la modification de zonage et pour finir, la réalisation et le financement des infrastructures. Une fois la transaction finalisée, le consortium, représenté le soir de la rencontre par Pierre Filion, cèdera la partie principale du golf à la Ville pour la modique somme de un dollar. Le groupe s’engage à développer le reste du terrain suite à une modification de zonage qui laisserait place à un mélange d’édifices résidentiels et commerciaux en façade de la route 117.

Après cette mise en contexte, l’architecte du groupe d’investisseurs Jacques-Antoine Saint-Jean a présenté le concept d’aménagement prévu autour du projet. Une pluie de questions s’en est suivie. 

Des citoyens préoccupés

« Je suis partie de Saint-Jérôme pour venir m’établir à la campagne. À Prévost, pour vivre un rêve, être sur le bord d’un golf et profiter de ma retraite », de dire Roxanne Saint-Denis.

À ses yeux, le projet ne fait aucun sens. Elle pense que l’intérêt financier a devancé le bien-être des citoyens et à ce titre, elle a l’impression que malgré la consultation, les dés sont pipés. Comme d’autres riverains du golf, lesquels se sont d’ailleurs regroupés en Comité pour la protection intégrale du terrain de golf de Shawbridge, cette nouvelle résidente se sent lésée. Le prix d’achat des propriétés et les taxes municipales sont plus élevés pour les maisons voisines du golf, secteur qui va voir apparaître des multi-logements de trois étages. D’autres citoyens se sont interrogés sur la rentabilité éventuelle du golf et l’urgence d’intervenir, argument déclencheur mis de l’avant par la Ville. 

Le maire Germain Richer, appelé à clôturer la soirée, a semblé déstabilisé par les propos acérés de ses citoyens.

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