Canadian Tire à Saint- Sauveur
Par Thomas Gallenne
Le projet part en fumée
Le projet qui avait soulevé la controverse chez certains citoyens est finalement retiré. C’est ce qu’en a décidé la maison mère à Toronto. Soulagement pour les uns, étonnement pour les autres, ce dossier fait découvrir un fossé dans la perception de ce qu’est Saint-Sauveur: un village au caractère pittoresque ou une ville en mesure d’accueillir une grande surface commerciale?
L’information nous a été confirmée lundi. «La Société Canadian Tire a décidé de ne pas aller de l’avant avec le projet de Saint-Sauveur pour des questions d’affaires», a déclaré à Accès Stéphane Bouchard, directeur des communications pour la corporation. Le retrait des baies de service dans le plan et qui faisaient l’objet d’une demande de dérogation, a été le coup fatal. Une gamme de réactions
Du côté de la Ville, c’est l’étonnement: «Vous me l’apprenez!» a répondu simplement le maire de Saint-Sauveur, Michel Lagacé. Rappelons qu’en début de séance du conseil municipal du 18 juillet dernier, le maire annonçait que le promoteur retirait sa demande de modification de zonage pour ajouter des ateliers mécaniques.
Même réponse du côté du promoteur Pierre Desjardins, qui n’a pas souhaité commenter plus avant la décision finale de Canadian Tire. Est-il déçu? «Il faut rester très froid dans ce genre de dossier, explique-t-il. Il existe des professionnels, des urbanistes, des règlements, et on s’en remet à eux pour que de tels projets soient traités sans émotion.»
Michel Roy en revanche est très satisfait et n’est pas surpris de la décision du groupe. «Nous savions que l’intégration des baies de services était un enjeu décisif dans la décision finale de Canadian Tire, avance ce citoyen sauverois qui s’était manifesté publiquement dès la première heure contre ce projet d’implantation et qui est à l’origine du mouvement de contestation citoyenne. Et on l’a appris de source sûre deux semaines plus tard, soit début août que le projet était abandonné. À l’interne, la décision circulait et ils le savaient.»
Le directeur de la succursale de Saint-Jérôme, Serge Maillé, ne semblait pas surpris et on s’en doute, suite aux révélations précédentes. Le retrait du projet d’un Canadian Tire dans sa zone d’influence commerciale n’est-il pas une bonne chose? «Je suis la personne la plus mal placée, répond-t-il, et je désire n’émettre aucun commentaire.»
Épée de Damoclès
Bien que ce projet d’envergure soit abandonné, M. Roy reconnaît que les citoyens devront demeurer vigilant. «On va s’organiser et faire de la pression afin d’éviter que n’arrive une nouvelle grande surface, explique le citoyen aux aguets. Il y a toujours une menace.» Il rappelle au passage qu’à la dernière réunion du conseil municipal, certains citoyens ont demandé à ce que les marges de recul soient inversées dan cette zone et qu’elles soient plus importantes du côté des résidences que du côté de l’autoroute – ce qui semble tomber sous le sens.
Le promoteur trouve que toute cette affaire est une tempête dans un verre d’eau. «Il n’y a plus de grands terrains commerciaux disponible sur le territoire, il faut se rendre à l’évidence, argue-t-il. Et l’autre évidence c’est qu’on n’est plus un village mais bien une ville. Et comme développeur, on a la mission de faire du développement, de construire. On a aussi la responsabilité de développer en harmonie avec ce qui nous entoure.» Selon M. Desjardins, Saint-Sauveur est une des villes les plus sévères en matière de normes et règlements de construction et d’apparence architecturale.