Il fait la pluie et le beau temps
Par Thomas Gallenne
Monsieur Météo Laurentides
Météo Laurentides point com. Lancé en 2005 par un enseignant passionné de météo, ce site se veut un outil pour les gens d’ici qui souhaitent avoir des prévisions précises, dans une région sensible aux aléas de Dame Nature.
Thomas Gallenne
Aussi loin qu’il se souvienne, Éric Chatigny a toujours voulu être météorologue. Celui qui se déclare lui même un autodidacte dans ce domaine, avait d’ailleurs entamé des études pour apprendre cette discipline qu’il qualifie d’ailleurs de science la plus inexacte. «Je n’ai pas poursuivi dans ce domaine car je trouvais son aspect scientifique un peu froid.»
En 2000, il s’installe à Sainte-Agathe, pour enseigner à la polyvalente des Monts. L’année suivante, il accepte un poste à la polyvalente Curé-Mercure à Mont-Tremblant, où il enseigne depuis l’anglais.
La passion du temps
M. Chatigny ne délaisse pas pour autant sa passion qui remonte à l’enfance, bien au contraire. Après avoir lancé un premier site internet traitant de la météo dans les Laurentides en 2005, c’est en 2009 qu’il achète le nom de domaine actuel, meteolaurentides.com. «J’ai commencé par faire connaître mon site sur mon lieu de travail, et c’est le bouche-à-oreille qui a permis de répandre la nouvelle, explique-t-il. En 2010, j’ai eu 12 900 visites sur mon site. Je prévois dépasser les 14 000 pour l’an prochain.»
Bien que plusieurs modèles d’interprétations du temps gratuits puissent être accessibles via internet, Éric Chatigny explique avoir acheté un modèle développé par une compagnie américaine. «C’est un fait reconnu, les modèles américains de prévisions météorologiques sont plus efficaces que leurs homologues canadiens, avance-t-il. De plus, le principal défaut d’Environnement Canada, c’est que leurs prévisions basées sur les modèles, sont générées automatiquement, avec peu d’interprétation humaine. Et avec les coupures annoncées par le gouvernement Harper, cela n’ira pas en s’améliorant.»
Une station météo à 200$
C’est ce qui en a coûté à Éric Chatigny pour s’équiper en matériel de captage des données. «Ça peut aller de 30$ à 2000$ », poursuit-il. À cela, il faut ajouter l’achat d’un modèle d’interprétation, l’achat du nom de domaine, la fourniture de services internet. «J’ai de précieux commanditaires, ce qui me permet d’assurer une gratuité du service. Et pour le temps que j’y consacre, je le ferais de toutes façons pour le plaisir.»
Ce dernier reconnaît que sa motivation première demeure le partage de l’information sur les épisodes de temps violents: «Je vais mettre en garde la population contre des temps violents 24 heures d’avance, alors qu’Environnement Canada a une politique d’annonce pour la journée même.»
Sentir le temps
Grâce à ses connaissances et ses outils, M. Chatigny dit pouvoir se concentrer plus précisément sur la région des moyennes et hautes Laurentides, avec une résolution de 3 kilomètres, contrairement à des résolutions plus élevées chez d’autres fournisseurs de prévision météo. «J’utilise aussi beaucoup mon intuition, développée au fil du temps par l’observation et l’analyse des données», ajoute-t-il. Contrairement à des sites nationaux qui prévoient le temps sur des secteurs plus épars (Mirabel, Saint-Jovite) et qui font une moyenne, Éric Chatigny tient compte de la géographie particulière des Laurentides dans ses prévisions. «Les températures ne sont pas les mêmes aux fond des vallées, généralement plus froides, alors que les villes sont plus chaudes, précise-t-il. Et je prévois les températures au demi-degré, à l’ombre et au soleil, ce qui a son importance pour les amateurs de plein air par exemple.»