Le FRAPRU frappe à Saint-Jérôme
Par marjorie-roy
Anxieux face à l’avenir du logement social, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) s’est arrêté à Saint-Jérôme le jeudi 6 octobre dernier.
À l’arrivée de la caravane lettrée sillonnant les routes du Québec afin d’interpeller les gouvernements provincial et fédéral quant au droit au logement, une soixantaine de citoyens criaient haut et fort à leur droit à un logis décent. Une manifestation qui se doit d’avoir écho!
Des chiffres frappants
Un logement salubre sans fuite ni brèche, voilà ce que demandent les locataires des logements sociaux de Saint-Jérôme. Un souhait qui ne se réalisera pas de si tôt, mais qui a son devoir d’être. Selon les chiffres du recensement de 2005, 4 775 ménages du territoire jérômien paient plus de 30 % de leur revenu pour se loger, dont 1 995 plus de 50%. Des chiffres qui parlent surtout sachant que depuis ce temps, le coût du loyer moyen a augmenté de plus de 15%, le tout suivi d’une crise économique douloureuse pour plusieurs. «Afin de se loger, ces gens doivent couper dans d’autres besoins essentiels. Pourtant, ils n’ont pas un appartement en meilleur état. Et s’ils n’y arrivent pas, ils deviennent une cause de non-paiement et ils sont ainsi obligés de quitter leur chez-soi», soutient François Saillant du FRAPRU. Au cours des quatre dernières années, les causes de non-paiement ont augmentées de 19% au bureau régional de la régie du logement de Saint-Jérôme.
Des besoins urgents
À l’échelle provinciale, les besoins en logements sociaux se chiffrent à 50 000 pour les 5 prochaines années dont 2 000 logements pour la région des Laurentides et spécifiquement 500 pour le territoire de Saint-Jérôme. Un besoin loin de ce qui est prévu par le Gouvernement provincial, soit 2 000 logements pour l’ensemble du Québec au cours de la prochaine année. «Lors des élections en 2008, M. Charest avait promis à la population l’aménagement de 3 000 nouveaux logements sociaux par année pendant 5 ans. Toutefois, le décompte avec la réalité ne balance pas du tout. Avec seulement ce que coûte au Gouvernement fédéral l’entretien et l’avoir d’un avion F-135 nous pourrions subventionner 6 400 logements sociaux», poursuit devant la foule M. Saillant. Une responsabilité trahie pour tous ces locataires en quête d’un toit satisfaisant.
Un autre problème de taille
Bien que le Québec compte 130 000 logements sociaux, dont 73 452 HLM, une grande partie d’entre eux ont un grand besoin d’amour. «Par exemple, ici à la Place Leclair, l’immeuble est construit depuis près de 40 ans et nous commençons à réparer les salles de bains ainsi que les cuisines endommagées par le temps. Les logements sociaux vivent une véritable crise d’entretien», avoue Stéphane Corriveau de la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec (FLHLMQ). Une situation pour laquelle différents organismes municipaux se battent afin d’obtenir des fonds en vue d’une nette amélioration. «Ce n’est pas parce que nous habitons des HLM que nous n’avons pas le droit à un logement respectable», affirme quant à lui Réjean Dulude du Comité consultatif des résidents de Saint-Jérôme. Suite à cet arrêt, la caravane FRAPU a poursuivi sa route en direction de Montréal dans l’espoir de se faire entendre!