Un projet de tour sème l'émoi

Par Thomas Gallenne

Projet d’installation d’antenne cellulaire à Sainte-Anne-des-Lacs

«On a reçu une bombe!» lance Marina Cardu. Cette résidente du chemin des Daims, demeure au village de Sainte-Anne-des-Lacs depuis quatre ans.

Tout comme ses voisins et ceux du chemin des Cèdres, elle a reçu jeudi dernier, un document de 16 pages de Rogers Communications lui annonçant le projet d’installation d’une tour de 54 mètres (177 pieds) sur un terrain sis au 646 chemin de Sainte-Anne-des-Lacs. Ce terrain qui appartient à une entreprise de Robert Boyer est situé juste en face du BMR et sert à de l’entreposage et du stationnement.

La compagnie Rogers aurait approché la municipalité en janvier 2011, afin de trouver un terrain propice à recevoir une antenne de type monopôle. Le 79, rue des Pinsons dans le secteur du Lac Johanne avait dans un premier temps été identifié par les ingénieurs en radiofréquences de Rogers. Cependant, le conseil municipal a refusé ce choix, invoquant que la réglementation ne le permet pas dans cette zone de villégiature. La municipalité a indiqué que les seuls emplacements autorisés par son zonage étaient aux abords de la route 117, de l’hôtel de ville et du parc Henri-Piette. La compagnie de téléphonie indique dans sa lettre adressée aux citoyens concernés par ce projet d’implantation, qu’une «demande de location pour l’un ou l’autre de ces emplacements a été envoyée au directeur général et au directeur de l’urbanisme de la municipalité, mais qu’elle n’avait reçu aucune réponse de leur part à ce jour». Rogers aurait alors approché les propriétaires de la quincaillerie BMR, située dans un emplacement jugé optimal par les ingénieurs en radiofréquences. «On a refusé car ça n’avait pas d’allure, répond Louis Hébert, propriétaire du BMR. Ni pour les citoyens vivant alentour, ni pour ceux qui passent à tous les jours dans le village. Et ça prend pas une maîtrise en marketing pour comprendre que ça nuirait à mon commerce.» Le commerçant se serait vu offrir un bail de 10 ans, à 10 000$ par année.

Robert Boyer reconnaît que l’impact visuel peut être un irritant, mais pour ce qui concerne les préoccupations relative à la santé, il fait confiance aux recommandations de Santé Canada. «Rogers n’a pas le choix de trouver un emplacement et celui sur mon terrain, est selon moi le moins nuisible. Et il faut penser que la couverture cellulaire sera meilleure sur le territoire, ce qui peut avantager la concurrence et faire baisser les prix.» L’homme d’affaires pense aussi aux nombreux usagers qui souhaitent avoir des services sans fil, et un accès cellulaire en cas d’urgence. «On veut avoir tous ces services, mais pas qu’ils s’installent dans notre cour!», ajoute-t-il.

En début de séance du conseil lundi soir, le maire Claude Ducharme a tenté de calmer les esprits en indiquant que le conseil appuierait la demande des citoyens qui refuseraient ce projet. «Mettez en copie la municipalité quand vous enverrez vos lettres à Rogers et au propriétaire du terrain», a insisté le maire. Une pétition circule d’ores et déjà et plusieurs citoyens présenst dans la salle l’on signé en appui aux résidents. Interrogé sur la pression populaire qui pourrait se faire sentir, Robert Boyer s’est dit ouvert à reconsidérer l’offre de Rogers. Une vingtaine de résidents inclus dans le rayon de 150 mètres depuis la tour projetée sont touchés par l’avis de consultation publique.

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