Sainte-Adèle La Ville demande l'abolition de son corps de police
Par Thomas Gallenne
Au conseil municipal de lundi soir dernier, auquel assistaient une soixantaine de citoyens, les élus ont entériné par résolutions la demande d’abolir leur corps de police municipale.
Ainsi, le sort en est jeté. La Ville de Sainte-Adèle a voté par résolution, la demande faite au ministre de la Sécurité publique, d’abolir le corps policier municipal, tel qu’elle l’avait entendu depuis plusieurs semaines.
En période de question, l’administration a précisé que selon une vérification, au cours des cinq dernières années, la facture de la Sûreté du Québec aurait augmenté de 2.5% annuellement. Cependant, le conseil prévoyant, auraient calculé les futures dépenses à un taux de 5% d’augmentation. Ce qui laisse le conseil de ville très positif sur leurs prévisions. Le maire Réjean Charbonneau reconnaît que la population adéloise est satisfaite des services offerts par la police municipale. Toutefois, la décision du conseil se base essentiellement sur les coûts d’opérations de ce corps policier municipal. Selon l’évaluation faite par son administration, les services de la SQ seront aussi satisfaisants, à un moindre coût.
Pas de référendum
Dans un communiqué distribué en début de séance, l’administration adéloise est claire. « ll n’y aura pas de référendum parce que nous prenons nos responsabilités. Certes, il aurait été plus facile et confortable de faire droit aux demandes monétaires du syndicat policier ou de se décharger du fardeau de la décision sur le dos des Adéloises et des Adélois.
Ce n’est pas notre vision, ce n’est pas notre façon de faire. De même, nous n’entendons pas laisser en héritage un déficit et nous réfugier derrière un «vous avez voté pour». De plus, dépenser 150 000$ pour qu’une partie de la population s’entre-déchire sur la place publique, ce n’est vraiment pas nécessaire! Prendre cette décision n’a pas été facile, mais nous l’assumons!
Après avoir pesé le pour et le contre, après nous être assurés de la sécurité de la population, après avoir constaté l’ampleur de l’impact financier du statu quo, après avoir validé notre analyse auprès d’experts aussi bien internes qu’externes, nous avons décide unanimement de voter une résolution qui demandera au ministère de la Sécurité publique d’autoriser l’intégration de la police municipale de Sainte-Adèle à la Sûreté du Québec.»
La Fraternité des policiers et policières de Sainte-Adèle et la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) ont dénoncé ce mardi, la résolution du conseil municipal de Sainte-Adèle concernant l’intégration de son service de police municipal à la Sûreté du Québec puisque selon eux, ’elle va à l’encontre de la volonté et des intérêts des Adélois.
«Nous demanderons aux ministres de la Sécurité publique, Robert Dutil, et des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, Laurent Lessard, de ne pas donner suite à cette résolution », a déclaré Denis Côté, président de la FPMQ. Quant à lui, la décision du conseil de ville est « illégitime puisqu’elle ne respecte pas la volonté des citoyens», se basant sur un sondage Léger Marketing réalisé les 21 et 22 octobre dernier et une pétition, qui expriment selon lui, la volonté des résidents de Sainte-Adèle de conserver leur service de police.
De sont côté, le président de la Fraternité, Luc Fleurant semble très déçu du dénouement. «Il est malheureux que les membres du conseil de ville n’écoutent pas leurs citoyens et n’aient pas eu la décence de les consulter avant de prendre une décision aussi importante, a-t-il déclaré. Tout au long de ce dossier, ils ont fait preuve d’un manque flagrant de respect à l’égard des policiers et policières, ainsi que de la population.»
La Fédération et la Fraternité comptent entreprendre d’autres démarches afin de contrer la décision de la Ville de Sainte-Adèle, qu’elles jugent antidémocratique.