Au Théâtre du Marais

Par Journal Accès

Pol Pelletier jouera courageusement sa vérité

D’entrée de jeu, elle déclare: «Je ne vous jouerai pas la pièce pour laquelle vous êtes venus me voir ce soir. Je vais plutôt vous interpréter La robe blanche, une pièce que je n’ai jouée qu’une fois à Québec. Je vous l’offre en grande première, ce soir.»

Silence dans la salle. Pas un mot, pas un souffle, pas de protestation. Lorsqu’on va voir du Pol Pelletier, il faut s’attendre à être déstabilisé, pris de cours, surpris. Par contre on sait, que ce qu’elle jouera sera grandiose, que le message qu’elle livrera sera profond.

Ce soir-là, les spectateurs n’ont pas bronché. Ils ont choisi d’être là, pour Elle, et de se laisser transporter, là où elle voulait nous emmener.

Visage blanc, juste au corps noir, chaussures rouges, gants blancs, Pol Pelletier entre en scène. Ô temps suspend ton vol.

La robe blanche dérange. Elle vient fouiller en nous les secrets inavoués, inavouables. Elle raconte un pan de notre histoire lointaine qui se répercute jusqu’à nos jours. Elle dévoile les secrets enfouis dans la mémoire collective des québécois, de leur église, de la famille, des yeux fermés et de la bouche close, du mensonge et du déni.

Pol Pelletier parle de ce qui la touche, ce qui l’ébranle, ce qui l’a détruite quelque part dans son corps et dans son âme; ce qui fait qu’elle est ce roc solide de présence sur scène, celle qui a le courage de ses convictions, de ses dénonciations, dans un but de guérison profonde d’elle-même, de son peuple et de toute l’humanité.

Authentique, intègre, inspirée, inspirante sont de bien faibles mots pour décrire cette femme que le théâtre habite, transpirant à travers son corps tout entier. Ce qu’elle est n’a pas de mots. Du Pol Pelletier, ça se vit. C’est dans les tripes qu’elle vient nous chercher. C’est notre conscience collective qu’elle ébranle. C’est notre inconscient qu’elle réanime.

La robe blanche, sa dernière œuvre et la plus lumineuse, d’après l’auteure, est un spectacle unique sur un thème jamais abordé. La pièce ne se décrit pas, ne se résume pas, ne se dévoile pas. La pièce requiert la présence de Pol Pelletier sur scène pour prendre tout son sens. Elle qui vit ce qu’elle écrit, joue ce qui l’habite, livre ses secrets les plus ancrés.

S’il y a une pièce à voir cet été, une expérience profonde de laquelle témoigner, si on veut être touché voire ébranlé, si l’on garde au fond de soi un secret inavouable, si on désire se libérer d’un poids insurmontable, La robe blanche de Pol Pelletier, est ce qui fera craquer le mur érigé en soi, pour le début d’une grande guérison.

La Robe blanche

2e version, en première mondiale

les 5,6,7 et 12,13,14 juillet

Théâtre du marais

1201, 10e avenue

Val Morin

Infos + billets: 819-322-1414

www.polpelletier.com

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