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Les 10 ans de la fusion municipale de Saint-Sauveur

Par Thomas Gallenne

Le 11 septembre 2002, Saint-Sauveur paroisse et Saint-Sauveur village fusionnent suite à la Loi sur l’organisation territoriale municipale, menée par la ministre d’État aux Affaires municipales et à la Métropole de l’époque Louise Harel. Dix ans plus tard, retour sur cet événement marquant de la région.

Contexte

Le 21 juin 2001, la ministre d’État aux Affaires municipales et à la Métropole de l’époque Louise Harel, informe le maire de la paroisse de Saint-Sauveur Charles

Garnier que «conformément à la Loi sur l’organisation territoriale municipale, elle a demandé à la Commission municipale du Québec de faire une étude portant sur les avantages et inconvénients d’un éventuel regroupement de Saint-Sauveur-des-Monts (village) et Saint-Sauveur (paroisse).

 

La demande de la ministre Harel s’inscrit dans la politique de consolidation des communautés locales du gouvernement du Québec adoptée à la fin de l’année 1996 par laquelle le ministère des Affaires municipales et de la Métropole prônait les objectifs suivants:

améliorer les capacités financières et administratives des municipalités;

viser un meilleur partage des ressources et des coûts;

favoriser une utilisation optimale des ressources du milieu et du gouvernement;

appuyer les efforts de développement économique et de prise en charge auxquels les a conviés le gouvernement.

 

Le Livre blanc intitulé «La réorganisation municipale», identifie les objectifs généraux poursuivis. Ces objectifs sont:

une vision commune du devenir des collectivités;

une prise en considération des objectifs gouvernementaux en matière de

développement durable et d’aménagement;

un secteur municipal plus efficace permettant un allégement et une meilleure répartition du fardeau fiscal.

 

Dans son mémoire datant de novembre 2001, la municipalité de paroisse de Saint-Sauveur indique la chose suivante: «Nous croyons que s’il est impérieux de consolider les municipalités de Saint-Sauveur et de Saint-Sauveur-des-Monts, toutes deux financièrement très à l’aise, il est tout aussi nécessaire, valable et essentiel d’inclure au regroupement envisagé les municipalités de Piedmont et de Sainte-Anne-des-Lacs dont le sentiment d’appartenance à la Vallée de Saint-Sauveur est une réalité incontournable et constitue un juste retour aux origines de Saint-Sauveur.»

 

Le constat en 2001

Dans son mémoire daté de novembre 2001, la municipalité de paroisse de Saint-Sauveur conclut que «ces quatre municipalités, intimement liées par leurs origines identiques, forment une communauté d’appartenance naturelle et une collectivité socialement et économiquement intégrée. Le regroupement que nous proposons permettrait une répartition encore plus équitable de la richesse foncière et du potentiel de développement propre aux Pays-d’en-Haut ».

 

De son côté, la Commission municipale du Québec considère que le point de vue défendu par la Paroisse de Saint-Sauveur n’est «pas dénué d’intérêt». Elle ajoute plus loin qu’à la lecture des arguments invoqués par les administrations de Piedmont et Sainte-Anne-des-Lacs, comme ceux des citoyens s’étant adressés à la Commission, cette dernière constate «qu’ils font davantage appel à l’émotivité et aux inquiétudes soulevées par l’incertitude d’un éventuel changement.» Enfin, la Commission convient qu’une fusion à quatre est «probablement souhaitable dans un avenir rapproché».

 

Finalement, le Gouvernement de Bernard Landry ira de l’avant avec la fusion des deux Saint-Sauveur, laquelle sera décrétée officiellement le 11 septembre 2002.

 

Entretemps, Charles Garnier a quitté ses fonctions de maire de Saint-Sauveur Paroisse pour devenir le préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut. Bien qu’il s’incline devant la décision gouvernementale, il reste d’avis qu’un regroupement à quatre aurait été préférable.

 

Dix ans plus tard

Dans une lettre écrite le 11 septembre dernier, le préfet admet que «l’opération est un succès»: «Saint-Sauveur est une ville forte d’une richesse foncière de deux milliards de dollars et ce pour une population permanente de moins de 10 000 résidents permanents.»

 

Avec un des plus bas taux de taxation du Québec, et une économie touristique et de villégiature selon lui sans cesse croissante, M. Garnier reconnaît que la fusion est un succès. «Je me pose quand même la question: qu’est-ce que serait devenue la ville si mon projet de fusion à quatre avait été retenu? Sans doute que la concurrence entre Saint-Sauveur et Sainte-Adèle ne se poserait même pas», s’interroge-t-il.

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