Sainte-Adèle met la pédale douce

Par sylvain-claude-filion

CONDOS AU CHANTECLER

L’inquiétude manifestée par des citoyens et des groupes dont Action Environnement Lac Sainte-Adèle a amené le Conseil à surseoir à son intention d’accepter dès le 19 novembre le projet de condominiums de l’hôtel Chantecler.

«Le conseil municipal ne convoquera pas les citoyens ni cette semaine, ni la semaine prochaine, a déclaré le directeur général Pierre Dionne en entrevue. Le projet ne sera pas intégré dans la réforme du plan d’urbanisme qui aura son avis de motion le lundi 19 novembre. On trouve que le projet devrait être peaufiné encore. Quand le Chantecler aura un dossier prêt et mature à nous présenter, la population sera consultée. Ce n’est qu’ensuite que l’on pourrait procéder à un changement de zonage.»

La présidente de l’AELSA, Louise Lemyre, se réjouit de cette décision. «Cela nous donne un moment de répit et nous prenons le bon chemin», déclare-t-elle.

À l’occasion d’une assemblée tenue le samedi 3 novembre, le conseil d’administration de l’AELSA s’est dit prêt à appuyer 85% du projet touchant les montagnes 2, 3 et 4 si le bassin du lac Rond était dûment protégé. L’association est particulièrement préoccupée du fait que les détails du projet n’existent encore que sur des esquisses préliminaires, et que le sort de la Montagne 1 (zone TM-005) demeure un sujet sensible en raison de son rôle de bassin versant dans le lac Rond.

Sensibilisation aux sentiers nature

Quatre membres de l’association bénévole Plein-air Sainte-Adèle (PASA) ont aussi exprimé leur point de vue, mais en leur nom personnel. Rejoint à Vancouver où il est en voyage d’affaire, l’un d’eux, Richard Spénard, tient à souligner que les relations ont toujours été cordiales avec le propriétaire du Chantecler, Jacques Goupil. Depuis plusieurs années, ce dernier autorise PASA à agir sur le terrain et à développer le réseau de sentiers,

qui fait maintenant une vingtaine de kilomètres.

«Cet espace est devenu l’une des meilleures destinations au Québec pour le vélo de montagne, soutient M. Spénard. C’est un paradis pour les familles, les enfants, les marcheurs de chiens et les résidents». Utilisé également en hiver pour la raquette et le ski de fond, le réseau compterait quelque 3000 adeptes et a été l’hôte de quatre éditions de la Coupe Québec de vélo de montagne ces dernières années.

«Nous croyons que ce projet de développement d’habitations permet l’intégration des sentiers dans un milieu résidentiel planifié de façon à préserver un maximum d’espace verts, poursuit M. Spénard. Nous sommes prêts à travailler avec les différents intervenants».

«Dimanche dernier [le 4 novembre], Monsieur Goupil est venu avec nous pour faire une randonnée dans les sentiers. Ni lui ni les promoteurs ne connaissaient l’ampleur du réseau de pistes. Nous croyons qu’ils saisissent combien sa protection serait un atout pour leur projet et nous sommes confiants que la viabilité des sentiers sera intégrée au projet», conclut-il.

Un projet remanié en vue?

Le 29 octobre dernier, Jean-Luc Paul, de Plania-Dessau, a évoqué un projet de 1226 unités d’habitations constitué de multiplex comportant chacun de 12 à 48 unités, ainsi que des maisons unifamiliales haut de gamme près des sommets. C’est le maximum permis par les règlements actuels de densité de la MRC.

L’AELSA estime que cela représenterait une augmentation d’environ 3000 résidents à Sainte-Adèle et s’inquiète surtout de l’impact des constructions prévues sur la montagne 1. «Aucune donnée sur la capacité du système d’égout et de l’eau potable n’a été présentée, ni sur la congestion des rues avoisinantes, souligne Louise Lemyre. Il faut s’assurer que le collecteur installé au fond du lac Rond il y a 20 ou 25 ans a la capacité d’absorber une augmentation de la population. Si les condos de la montagne 1 doivent être branchés au collecteur actuel, cela pourrait impliquer des travaux de réfection pouvant coûter très cher».

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