Le CRPF acquiert ses premiers terrains
Par Thomas Gallenne
Le 10 juin dernier, le Comité régional pour la protection des falaises (CRPF) a acheté deux terrains totalisant 20 acres (8 hectares) dans le secteur de Saint-Hippolyte. Par cette acquisition, le CRPF vient d’apposer le statut officiel de conservation sur ces deux lots, les protégeant ainsi à perpétuité. Et ce n’est qu’un début.
Par voie de communiqué, le président Claude Bourque s’est dit réjoui de voir cet achat de terrain se concrétiser: «Il s’agit d’une étape majeure dans l’accomplissement de la mission du CRPF, car ce sont les premiers terrains achetés par notre organisme.» En effet, en plus de jouer un rôle de sensibilisation sur les enjeux de conservation des milieux naturels auprès du grand public, le CRPF remplit concrètement son rôle de gestion et d’intendance de territoire à des fins de conservation.
Ces 20 acres fraîchement acquis s’ajoutent aux 1235 acres (5 km2) déjà protégés.
Un appui financier
Le CRPF souligne que la contribution du gouvernement, par l’entremise du ministère du Développement Durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), ainsi que de la Fondation de la faune du Québec, a permis l’achat des deux terrains. Cependant, le comité rappelle que «les dons du public au CRPF ont été un élément clé du succès de l’acquisition des deux terrains». Selon un de ces porte-parole «l’appui financier de la communauté ajoute à la valeur du projet. Lorsque la communauté donne 20 000$ dans une année, c’est un signal clair qu’elle appuie le projet. Cela fait avancer le dossier et le gouvernement embarque».
«Ter-ravie» de la nouvelle
Interrogée sur cette acquisition conclue par le CRPF, Nicole Fafard, présidente de l’organisme TerraVie, s’est dite réjouie. «Cette nouvelle est importante pour notre région, d’autant plus quand on sait que moins de 1% de notre territoire a un statut de conservation, et qu’on connaît la croissance du développement actuel et à venir», précise la fondatrice de l’organisme voué lui aussi à la conservation. Mme Fafard ajoute également que TerraVie est à l’origine d’une démarche de consolidation pour créer des corridors de conservation, des liens entre des terres protégées et des réserves naturelles. «Ça a commencé cette année, il y a eu quelques rencontres et un comité a été mis en place officiellement pour établir une stratégie de conservation à long terme, précise-t-elle. L’objectif de cette démarche est d’inspirer des changements, comme c’est le cas dans les Cantons-de-l’Est avec le Corridor appalachien. Et ce changement reste à faire car selon Nicole Fafard, la conservation n’a pas été mise au cœur des priorités. Cependant, depuis la création de son organisme il y a 8 ans, elle note un cheminement de la part des instances gouvernementales et des citoyens, lesquels prennent conscience de l’importance de protéger l’environnement et de poser des gestes durables pour les générations futures. En même temps, elle dit espérer des nouveaux types d’aménagement, de développement: «cela ne peut être que profitable pour tout le monde car après tout, les gens viennent s’établir en région pour la beauté du paysage et l’accès à la nature».
Un cinquième du territoire piedmontais protégé
L’achat de deux terrains par le CRPF a ramené la question des terres du docteur Jean
Guimond, au bout du rang 7 et d’éventuelles discussions entre lui, le CRPF et Conservation de la Nature. Mais le dossier a-t-il avancé? De son côté, le maire de Piedmont Clément Cardin dit ne pas être au courant de l’avancement de ce dossier. Ce qu’il sait, c’est que ce secteur du massif situé à Piedmont, appartient à trois propriétaires soit Conservation de la Nature Canada, Sylco, compagnie de développement immobilier appartenant à l’homme d’affaires Sylvain Cousineau et enfin, au docteur
Guimond. Toutefois, le maire Cardin rappelle que les terrains achetés par Conservation de la Nature à l’automne passé deviennent une aire naturelle privée, protégée à perpétuité, à compter de maintenant. Cette réserve naturelle sera nommée en l’honneur d’Alfred B. Kelly, philanthrope et ornithologue reconnu. «Juste le secteur des falaises avec les terrains en arrière, tout ça représente 18% de notre territoire. Et si on compte les parcs et la carrière qu’on vient de racheter, on peut dire qu’on a 20% du territoire qui est protégé à perpétuité. Pour une municipalité de 23,5 km2, c’est quand même pas mal», conclut Clément Cardin.