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La dépression chez les aînés

Par Rédaction

Se comprendre, s’aider et ne pas se juger!

Chronique Aîné

Diane Baignée, collaboration spéciale – Au Canada, la première semaine de mai est dédiée à la santé mentale. Les médias s’intéressent de plus en plus à ce sujet notamment chez les jeunes et les adultes. Mais, qu’en est-il des personnes de 65 ans et plus en mal de vivre?

Des chiffres étonnants
Une étude menée par l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal démontre qu’il y aurait de 10 % à 65 % de personnes âgées de 65 ans et plus qui présenteraient des symptômes dépressifs.
Malheureusement, notre culture associe encore la tristesse à la vieillesse et croit qu’un état mélancolique ou dépressif serait tout à fait « normal ». Erreur!
La dépression symbolise-t-elle la folie?
Le phénomène de dépression chez les aînés reste un sujet tabou. Hormis les recherches qui l’attestent, il est constaté que cette question est encore délicate et que peu d’aînés se sentent concernés. Voici ce qu’Adrienne (nom fictif), âgée de 68 ans et veuve, avait à dire sur le sujet :
«  […] Je me disais que les personnes qui faisaient des dépressions se laissaient aller et qu’elles ne sont pas toujours capables de se prendre en main. Mais le jour où je suis tombée dedans, là c’était une autre histoire […], c’est là que j’ai compris! […] Le choc était tellement fort et la souffrance, mais je ne m’en suis pas rendu compte. »
Encore aujourd’hui, plusieurs aînés associent la dépression à la folie, à une perte de contrôle de soi et à une faiblesse plutôt qu’à un trouble d’adaptation.
Malgré des perceptions subjectives différentes face à soi ou aux autres, ce qui compte en fait, c’est « d’accepter » que certaines personnes aient besoin d’un petit coup de pouce pour arriver à contrer cet épisode difficile!
Comment percer le secret?
Outre les facteurs physiologiques liés au vieillissement, plusieurs autres conditions seraient en cause pour expliquer la dépression chez les aînés : un changement de lieu de résidence, l’isolement, la solitude, le faible revenu, une santé physique fragilisée, des deuils multiples, la peur de dépendre des autres, la perte d’autonomie, l’inquiétude face à l’avenir, le peu de soutien des proches ou, pour plusieurs, devenir proche aidant(e) du (de la) conjoint(e) âgé(e). Plusieurs autres situations ne sont pas nommées ici. Toutefois, il s’avère que, dans plusieurs cas, un cumul de conditions éprouvantes augmenterait les risques de dépression.
Voilà pourquoi les premières personnes à ne pas reconnaître un état dépressif sont les personnes âgées elles-mêmes! Les aînés auraient une faible conscience d’être déprimés. En général, on note de la difficulté à exprimer sa douleur morale à son médecin ou à un autre intervenant évoquant davantage des malaises physiques, une perte d’intérêt plutôt que sa déprime. Il est d’autant plus important pour l’entourage d’être attentif aux changements de comportements, d’habitudes de vie et d’émotions.
Quoi faire pour prévenir?
Il n’y a pas de recette magique! Un pas à la fois permet d’arriver à regagner un certain équilibre dans sa vie. La vie n’est pas toujours facile, ne nous le cachons pas! Par ailleurs, vivre de petites et simples réussites au quotidien permet de rehausser la confiance en soi.
Accepter du soutien familial et social positif permettrait aux aînés en difficulté à mieux franchir un obstacle et un événement difficile, c’est prouvé! De plus, les groupes d’entraide ont démontré leur efficacité sur le bien-être des aînés… mais sont-ils accessibles partout?
Finalement, je crois que chaque individu gagne à être bienveillant et avec lui-même lors de périodes de difficulté. On sait bien que la mentalité des autres n’est pas facile à changer. Le bonheur s’acquiert donc en se réalisant au travers des projets, si simples soient-ils. Pourquoi ne pas reprendre une activité qui nous était chère ou échanger avec des personnes aux mêmes affinités?
La résistance à faire appel aux autres
Demander du soutien exige parfois un effort contre nature. Plusieurs personnes âgées m’ont témoigné leur hésitation à demander de l’aide, car elles ont toujours été très autosuffisantes. Mais sachez que l’autonomie, c’est également contrer ses difficultés en faisant appel aux ressources de notre communauté et aux personnes en qui on a confiance.
Un premier pas pour sortir de l’isolement, c’est d’en parler!
Se comprendre, s’aider et ne pas se juger! Je crois en une communauté d’entraide dans laquelle chacun trouve sa place, et ce, peu importe l’âge.
Voici quelques ressources pour vous aider. N’hésitez surtout pas à contacter un service de première ligne : Info-Santé (conseils et ressources) en composant le 8-1-1, le CLSC de votre municipalité ou votre professionnel de la santé.
Pour commentaires ou questions : diane.baignee@gmail.com

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