|

André Bérard: Blogue’n Roll Star

Par Éric-Olivier Dallard


www.www.journalacces.ca/blogue

Cela faisait deux ou trois mois que j’étais rédac’chef d’Accès; je peux bien l’écrire aujourd’hui: tout était à faire sur cette nouvelle avenue souhaitée par les deux éditrices, Mary-Josée Gladu et Josée Pilotte, quand elles ont requis mes services: offrir aux Laurentides un hebdomadaire régional d’actualité digne de ce nom. J’ai toujours bâti mes équipes de rédaction en fonction d’une vision bien précise de l’information, que je n’expliciterai pas ici. Chaque fois, j’ai demandé à mes éditeurs d’absolues coudées franches, une liberté d’action sans concession; je crois qu’aucun n’ait eu à le regretter. Chaque fois cette liberté m’a mené en partie – la plus importante partie – là où je ne m’y attendais pas.

Par exemple à travailler avec le journaliste et blogueur André Bérard; vous savez, celui dont le blogue a été la cible de mises en demeure, toutes demeurées lettre morte, mais dont l’histoire a fait le tour du Québec, de Radio-Canada aux quotidiens nationaux en passant par la «blogosphère» d’ici comme d’ailleurs…

Cela faisait deux ou trois mois, donc, que j’étais rédac’chef d’Accès quand je suis tombé sur le blogue d’André Bérard. Ça m’a donné l’impression de «reconnaître» quelque chose que je n’avais pourtant jamais «connu»: ce mec, il réinventait un truc que je n’avais pas envisagé pouvoir l’être: le journalisme. «La chair est triste hélas et j’ai lu tous les livres», croyais-je, comme le poète. Et bien non!, je n’avais pas «lu tous les livres». Nous avancions en parallèle, il fallait bien que nous nous croisions: André Bérard dessinait une nouvelle forme de journalisme, sur internet, comme je tentais de dessiner une nouvelle forme d’hebdomadaire, dans les Laurentides; il offrait, par le fait même, une magistrale démonstration de la théorie de McLuhan: «Le média est le message». Et dire que j’avais enseigné au département de Communication de l’Université d’Ottawa un cours intitulé «Journalisme et nouveaux médias» sans avoir eu ne serait-ce que l’intuition de l’espace qui s’ouvrait sous nos claviers! Bérard, non seulement l’avait-il saisi, cet espace, mais il l’avait investi, lui avait donné sa pleine résonance.

Ce journalisme porte un nom: «le journalisme civique» (voir encadré). Il place le lecteur au premier plan, lui offre la possibilité d’influer réellement sur le cour de l’histoire, un peu comme ces livres «dont vous êtes le héros», en temps réel. J’en rajoute, vous croyez?

Même pas. Le saviez-vous?: c’est le «blogue-notes» (bloguenotes.blogspot.com) d’André Bérard qui a donné naissance à l’une des plus grandes saga journalistique qu’ont connu les Laurentides, révélant les liens incestueux entre le directeur-général de Sainte-Adèle et un promoteur immobilier bien connu. Refaites le fil de l’histoire: si des élections se tiennent cette année à Sainte-Adèle, qui devraient purger la Municipalité, c’est au travail d’André Bérard qu’on le doit (un travail qu’Accès a, pour sa part, étayé et relayé).

Car si l’information vient des citoyens, il faut un bon «MC» à la tête d’un blogue, un «animateur» aux réflexes aiguisés et à la réflexion aiguë, qui sache nourrir les échanges, orienter sans diriger… et donner une âme à la froideur numérique. Il fallait bien que nous nous croisions, disais-je; nous le fîmes, et d’abord de loin en loin, par courriel, recevant tous deux notre lot de mises en demeure, nous chez Accès de la part, par exemple, de la Municipalité de Saint-Jérôme; lui de la part, par exemple, de celle de Sainte-Adèle.

Au fond, nous avancions dans une même direction: celle de la mise au jour d’une vérité qui dérange. Et elle dérangeait. J’avais confié quelques mois plus tôt au journaliste Claude Bourguignon un texte sur les dérapages que je pressentais dans la gestion du parc d’affaires La Rolland de Sainte-Adèle. Cela avait donné un papier honnête, mais qui m’avait laissé sur mon appétit.

Lequel avait contacté l’autre? Peu importe, il avait les clés pour pousser plus loin le sujet. Notre collaboration, véritable, était lancée. Elle s’affermit au cours des mois, André Bérard donnant au journalisme d’enquête dans les Laurentides ses véritables lettres de noblesse… et à Accès plusieurs des dossiers que j’espérais. Et plus encore.

Le fait qu’Accès lui confie la barre de son blogue apparaissait naturelle: nous ne travaillons qu’avec les meilleurs.

Le fait qu’il accepte de marcher à nos côtés dans cette aventure est un cadeau, à mes yeux la reconnaissance, par «un Vrai», de la qualité de notre travail.

Merci André.
– Eric-Olivier Dallard, rédacteur en chef d’Accès

Reconnu par ses pairs
«Carnetier de l’année!»

Dans le monde du blogue, André Bérard jouit d’une réputation certaine. La façon dont il a fait face aux menaces de poursuites, en poursuivant son travail toujours avec rigueur, est en fait un combat pour la liberté de la presse et la liberté d’expression, principes sur lesquels se fonde en grande partie l’univers des blogues et qui contribuent à l’intérêt qu’ils suscitent.

Le fait que son blogue ait permis la mise à jour de dossiers d’actualité importants témoigne aussi de la rectitude de sa demarche de journaliste-blogueur.

Ainsi, spontanément, d’autres blogueurs bien implantés dans le monde du blogue l’ont reconnu «blogueur de l’année».

Voici quelques-uns de ces témoignages… Si vous parcourez un peu internet, vous en trouverez de nombreux autres…
«Je prends quelques minutes en ce début d’année 2008 pour souligner la grande qualité de son travail de journaliste et aussi de carnetier. Par sa grande rigueur et son inlassable quête de justice sociale, André a permis de faire la lumière sur nombre de dossiers “questionnables” de l’administration municipale de Ste-Adèle… De façon toute personnelle, je tiens à lui décerner le titre de “Carnetier de l’année 2007”. Malheureusement, aucun prix ni statuette ne sont rattachés à ce titre, seulement mon admiration et mes encouragements à poursuivre son action citoyenne impliquée. Ceci n’enlève rien à de nombreux autres carnetiers libres. Disons simplement qu’il fait classe à part. À la différence des populistes comme Richard Martineau, Patrick Lagacé, et bien d’autres, André Bérard ne cherche pas la popularité mais bien la justice. Il se sert de son carnet pour pénétrer la population sans tambour ni trompette, pour susciter les réactions, les prises de positions et la prise en charge d’une communauté par elle-même. Comme quoi il est possible de se servir d’autre chose que de pancartes pour faire avancer les choses.»
– Esperanza (sur http://librex.blogspot.com/2008/01/

andr-brard-profession-journaliste.html)
«Longue vie au journalisme citoyen, le vrai, comme il le pratique, celui qui trace la voie à plus de vérité, de justice sociale et de démocratie citoyenne! (…) Quand je me questionne sur l’influence qu’ont les blogues dans notre société, le premier qui me vient à l’esprit, c’est celui d’André Bérard, un véritable agent de changement social comme on en a tant besoin. (…) Blogue-notes aura tracé une voie, je suis bien d’accord, André Bérard est un précurseur, un acharné, un exemple de droiture et d’intégrité, malgré toutes les difficultés rencontrées sur son chemin. Ce n’est jamais facile de “battre la trail”, d’être un pionnier, ça prend un certain goût de l’aventure et beaucoup beaucoup de courage et de rigueur.»
– Zoreilles, Abitibi-Témiscamingue
«Pour être passé plus souvent chez André lors des événements bien connus maintenant, j’apprécie son travail parce qu’il est tellement intègre et que l’intégrité, la recherche d’une plus grande justice sociale, le développement des prises de conscience qui y sont nécessaires, j’adore ça.»
– Zed Blog, Montréal

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *