CPE Main dans la Main

Par Journal Accès

Un projet en péril!

Le 20 novembre dernier, la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, annonçait plusieurs mesures pour moderniser le réseau des services de garde éducatifs du Québec.

De nouveaux tarifs pour les familles selon leurs revenus, l’optimisation du financement des services de garde et de nouvelles modalités quant au développement des nouvelles places en service de garde.

Cette dernière mesure de revoir le financement des projets de construction des nouvelles installations implique que les CPE devront dorénavant payer 50% des infrastructures et que celle-ci touchera tous les projets incluant ceux déjà en développement, à l’exception de ceux qui ont déjà signé avec un entrepreneur et qui ont commencé leurs travaux de construction.

Pour les Laurentides seulement, cela touche six CPE sur dix, soit 60% du développement prévu dans les 12 prochains mois, dont le CPE Main dans la Main, qui travaille depuis deux ans sur un projet pour une installation de 75 places au cœur du village de Saint-Sauveur.

«Les places nous ont été accordées en 2012 et c’est en 2013, après avoir déposé une étude de faisabilité concluante, que le CPE Main dans la Main a obtenu du ministère de la famille, l’autorisation de poursuivre son projet et de faire l’acquisition d’un terrain bordant le parc Molson à St-Sauveur», rappelle la directrice générale du CPE Catherine St-Hilaire.

Depuis le CPE a poursuivi ses travaux, présenté ses plans et déposé un budget équilibré dans le respect du programme de financement des infrastructures 2014-2015 du ministère de la Famille.

«En septembre 2014 nous avons signé notre entente de subvention préliminaire avec le ministère, pour un montant de près 1 343 146$ et ce excluant le montant de l’enveloppe dédié au terrain et ses infrastructures de près de 600 000$», poursuit Mme St-Hilaire.

Un projet mis en péril

Deux mois plus tard, les mesures annoncées par la ministre Charbonneau remettent en question ladite entente. «On nous annonce qu’il nous faut trouver près de 975 000$ auprès de  »partenaires » si on veut poursuivre le projet, quitte à s’associer avec une garderie privée, nous précise-t-on!, s’insurge la DG du CPE. Comment deux structures organisationnelles, diamétralement opposées de par leur mission, l’une sans but lucratif et l’autre ayant pour mission première de faire des profits, peuvent-elles s’associer sans vision commune?»

Transférer les places dans le privé?

Mme St-Hilaire considère cette situation aberrante, avançant que depuis deux ans, le ministère récupère les surplus cumulés des CPE qui, dans un souci de saine gestion, prévoyaient les sommes nécessaires au maintien de leurs infrastructures existantes et faisaient des économies, afin de contribuer à des projets futurs. «Le ministère pige dans nos tirelires et du même coup nous demande de faire des économies pour investir! Comment voulez-vous qu’on y arrive?», lance-t-elle.

À cette question, le conseiller famille du ministère lui aurait répondu: «Si vous n’y arrivez pas, vous devrez remettre les places au ministère; elles seront transférées à d’autres promoteurs». Catherine St-Hilaire rappelle que la grande majorité des CPE n’ont pas les fonds suffisants pour se développer. «On peut en déduire que les places seront transférées au privé», ajoute-t-elle.

Un gâchis annoncé

Selon la directrice du CPE Main dans la main, cette orientation ministérielle est «inacceptable et irresponsable». «Au CPE Main dans la Main, c’est près de 400 000$, de l’argent des contribuables, qui a déjà été injecté dans ce projet, sans compter les heures de travail investies, s’indigne Mme St-Hilaire. Et les parents? Chaque semaine le CPE reçoit des appels de parents désespérés de se trouver une place en service de garde, qui s’informent à savoir quand aura lieu l’ouverture à Saint-Sauveur. Quelles seront leurs réactions quand nous annoncerons que nous devons abandonner le projet faute de fonds?»

De plus, en freinant le développement des places en garderie, Catherine St-Hilaire croit que le gouvernement brise sa promesse de créer des emplois: «Juste à Saint-Sauveur, on estime que plus d’une vingtaine d’emplois ne seront pas crées, et près de 150 dans la région des Laurentides si on tient compte des cinq autres projets menacés.»

Le conseil d’administration et la direction du CPE Main dans la Main invitent tous les parents de la MRC des Pays-d’en-Haut ainsi que ceux des Laurentides à clamer leur mécontentement à la ministre Charbonneau et à l’exhorter à revoir cette mesure.

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