Croix de Sainte-Adèle
Par Thomas Gallenne
Le curé de la paroisse bâillonné
Devant cette saga judiciaire et les dépenses afférentes qui plombent la ville et ses contribuables, le curé de la paroisse de Sainte- Adèle, André Daoust s’est convaincu qu’il ne pouvait rester les bras croisés. «Jean- Paul II disait: »La vérité et le bien commun finissent toujours par triompher.
»Cette phrase m’a toujours soutenu dans les combats pour la justice et la vérité que j’ai menés au cours de ma vie, explique le curé.Dans le défi actuel à relever, le pape François a écrit ré- cemment cette phrase qui guide mon action: »La solidarité, entendue en son sens le plus profond et comme défi, devient ainsi une manière de faire l’histoire… »»
Un curé médiateur </span>
Après s’être informé depuis quelques mois et auprès de plusieurs sources, il dit comparer la saga actuelle au sujet de la croix du Sommet Bleu à deux adversaires puissants qui jouent une partie de ping-pong depuis dix ans devant des contribuables, spectateurs prisonniers et impuissants. Selon lui, ces derniers paieraient à grands frais l’interminable partie, qui pourrait certainement durer encore longtemps et qui leur coûtera encore plusieurs millions de dollars s’ils restent inactifs.
«Devant ce triste et désolant spectacle, moi, comme curé quiprend soin de ses paroissiens, que puis-je faire?» La réponse, il dit l’avoir trouvé dans les paroles du pape François. Face à un conflit, il y a ceux qui s’en lavent les mains, ceux qui y sont happés au point de perdre toute perspective et ceux enfin qui choisissent d’agir pour trouver une solution qui ramènera l’harmonie.
«Moi, j’ai choisi la troisième voie, soit d’être au-dessus de la mêlée, de ne prendre parti ni pour la Ville, ni pour M. Lupien, mais d’être du côté des spectateurs impuissants.Mon but est de redonner le pouvoir aux citoyens afin qu’ils mettent fin à l’interminable partie de ping-pong extrêmement coûteuse pour eux. Mon seul intérêt est le bien commun.»
Une participation qui tourne court
Alors que le curé Daoust avait annoncé la tenue d’une réunion d’information qui devait se tenir ce mercredi, ce dernier a reçu l’ordre express de ses supérieurs de l’annuler, jeudi dernier, soit quelques heures après la rencontre qu’il avait accordée au journal Accès.Quant à son projet de constituer un «comité de la Croix», celui-ci tombe également à l’eau.
Le levain dans la pâte
Freiné dans ses élans pour en venir à un règlement à l’amiable, André Daoust n’en attend pas moins que ses ouailles se comportent en bons chrétiens, se de- vant d’être le levain dans la pâte.«En nous impliquant comme communauté de foi et d’amour, en solidarité avec tous les Adélois de bonne volonté, nous ne subissons pas l’histoire en spectateurs impuissants, mais nous faisons l’histoire, comme le pape François nous encourage à le faire.»
Le curé compte sur tous les paroissiens et Adélois de bonne volonté, et les in- vite à sortir de leur isolement et à s’unir en vue de relever ce défi.«Le »miracle » du règlement à l’amiable, nous l’aurons si, après avoir prié, nous prenons en main nos affaires et si nous sommes solidaires», conclut-il plein d’espoir.
Lupien va en appel
On a appris par le directeur général de la Ville de Sainte-Adèle Pierre Dionne, que Marc Lupien allait en appel sur cer- tains éléments du jugement de Michel Delorme. «Il veut qu’on retire les installations de télémétries sur la croix. Ce système gère 26 stations de pompage. Leur retrait entraînerait des dépenses énormes. Quant à la question des lumières, c’est un détail. En revanche, l’accès au réservoir est primordial car il touche à la sécurité incendie», explique M. Dionne. Ce dernier réitère ce qu’il a déjà dit: «La Ville est toujours ouverte à la négociation. M. Lupien a demandé une entente à l’amiable. Mais c’est quoi l’offre qu’il met sur la table? La Ville n’acceptera jamais ce qui est proposé. Nous, nos demandes, c’est de pouvoir aller à la croix, et on veut avoir accès au réservoir en cas d’urgence.»
Rappelons que cette saga juridique qui oppose la Ville de Sainte-Adèle à M. Lupien et sa conjointe Lise Proulx depuis près d’une décennie avait coûté aux Adélois plus de 2M$ en frais judiciaires.