(Photo : Marie-Catherine Goudreau)
L’entrepôt de Moisson Laurentides est situé à Blainville.

Des impacts directs sur les dons alimentaires

Par Marie-Catherine Goudreau

Moisson Laurentides a connu cette année une forte baisse des dons de l’industrie agroalimentaire. L’organisme a reçu 18 % de moins de dons de ce secteur au cours de l’année 2021-2022.

« Ce n’est pas un désengagement des entreprises, mais plutôt une problématique au niveau de la chaine d’approvisionnement dans les différents secteurs économiques », souligne Annie Bélanger, directrice générale de Moisson Laurentides.

Habituellement, les dons proviennent des surplus ou des invendus des entreprises. Toutefois, cette année, il y en avait moins. En 2021, Moisson Laurentides a reçu environ 2,9 millions de kg d’aliments, par rapport à 3,5 millions l’année d’avant. Au niveau des viandes et substituts, on note une diminution de 14 %, alors qu’au niveau des conserves et des cannages, c’est 30 % de moins.

« On a réussi à compenser par des achats massifs de denrées, grâce à des subventions des banques alimentaires du Canada et du Québec », rapporte Mme Bélanger. La différence est toutefois considérable, alors que l’organisme a acheté pour plus de 300 000 $ de denrées, par rapport à 30 000 $ en 2019. « C’est quand même énorme », note la directrice.

Problématique double

« Différents facteurs entrent en compte, notamment la hausse du coût des aliments. Quand les aliments coûtent chers, les entreprises veulent limiter leurs pertes. C’est certain que l’inflation a un impact », ajoute-t-elle.

Selon la directrice de Moisson Laurentides, la problématique est double. D’un côté, la hausse du coût des aliments et du gaz a un impact sur le budget des ménages, qui avaient moins d’argent disponible. De l’autre côté, les frais d’opération ont aussi augmenté pour l’organisme. « Le nombre de personnes à aider augmente, il faut plus de services, mais on a moins de dons », souligne Annie Bélanger.

Stratégie

Moisson Laurentides continuera dans le futur de faire certains achats « pour combler le déficit d’approvisionnement », souligne Mme Bélanger. « On a aussi des initiatives auprès de l’industrie agroalimentaire pour aller chercher tous les dons possibles dans la région des Laurentides. On sensibilise les entreprises pour s’assurer qu’ils connaissent bien l’organisme et qu’ils savent comment faire des dons », explique-t-elle.

La directrice tient tout de même à remercier les entreprises et les gens qui continuent de soutenir la cause de l’insécurité alimentaire. « C’est vraiment important. On sent ce support. »

Retour sur l’année

Près de 19 000 personnes sont aidées tous les mois par Moisson Laurentides. Cette année, l’organisme a observé un accroissement soutenu des nouvelles demandes d’aide alimentaire. En 2021-2022, Moisson Laurentides a réalisé plusieurs projets spéciaux, comme le remplacement de la flotte de camions réfrigérés, la phase finale des travaux de la cuisine de transformation et la mise sur pied d’un comité de communications internes.

Industrie agroalimentaire: Un joueur important pour les dons

Il faut savoir que 94 % de l’approvisionnement de Moisson Laurentides provient des dons de l’industrie agroalimentaires. De ce pourcentage, 78 % sont des dons des entreprises agroalimentaires de la région des Laurentides et de la MRC Les Moulins dans la région de Lanaudière. De plus, 16 % des dons proviennent de grandes entreprises québécoises ou canadiennes qui font des dons importants à l’ensemble du réseau des Moissons. On parle par exemple de Catelli ou des producteurs de lait du Québec. Les fournisseurs agroalimentaires sont les agriculteurs, comme Les Fermes Serbi, les transformateurs, comme Plaisirs gastronomiques, La Petite Bretonne, Les Aliments O Sole Moi, les distributeurs, les grandes surfaces, comme Costco et Walmart, ainsi que les épiceries. Certains restaurants redonnent aussi leurs surplus à des organismes locaux à proximité.

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