École à la maison : Le nouveau projet de règlement suscite des réactions
Par Sandra Mathieu
Le nouveau projet de règlement du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge concernant l’école à la maison suscite moult réactions et des inquiétudes de la part de parents de la région, tout comme partout au Québec. Portrait de la situation.
« C’est le point 5 (15.1) en ce qui concerne les examens qui nous fait réagir le plus », souligne la Prévostoise Karine Léveillé, maman de deux enfants à besoins particuliers qui fait l’école à la maison depuis trois ans. En effet, le gouvernement caquiste souhaite que les enfants réussissent des épreuves ministérielles pour obtenir leur diplôme et prévoit d’imposer un contenu minimal d’apprentissage plus strict sur l’enseignement à domicile.
« Plus de 40 % des enfants qui reçoivent l’éducation à la maison ont des besoins particuliers (multiples diagnostiques) et 53 % de nos membres ont fréquenté l’école et retiré leur enfant, parce qu’elle n’était pas en mesure de répondre à leurs besoins, explique Noémi Berlus, présidente de l’Association québécoise d’éducation à domicile (AQED). Le fait d’imposer les épreuves ministérielles est un retour en arrière, car ça nous impose de suivre presqu’à la lettre la progression des apprentissages du cadre scolaire. »
Une bouée de sauvetage
Or, selon Mme Berlus, mère de deux enfants et éducatrice à la maison depuis cinq ans, l’école à la maison se révèle souvent pour les parents une bouée de sauvetage. Ils choisissent cette option pour donner toutes les chances possibles à l’enfant de réussir, selon ses intérêts et à son rythme. Avec son équipe, elle finalise un mémoire qui sera présenté vers la mi-mai pour argumenter de façon scientifique le non-sens de ce nouveau règlement qui enlève le choix des modalités d’évaluation et pour proposer des recommandations afin assurer un suivi des apprentissages sans restreindre les parents.
Selon le député de Blainville, Mario Laframboise, qu’un groupe de parents des Laurentides a rencontré la semaine dernière, le ministre veut être en mesure de dépister les difficultés des jeunes et de les aider. « Les examens ne régleront pas ce problème. Ce sont l’ajout de services comme l’orthophonie, l’ergothérapie qui peuvent aider les parents, fait valoir Mme Léveillé. »
Le saviez-vous ?
Selon des études menées en 1973 et de 2016-2018, le conseil supérieur de l’éducation mentionne que les examens causent des inégalités sociales et des préjudices envers les enfants à besoins particuliers. Les rapports recommandent de retarder les examens le plus tard possible compte tenu de ce qui précède ainsi que de l’anxiété causée.
École maison des Laurentides est un groupe de soutien bilingue pour les familles qui font l’école à la maison dans la région. Le groupe organise des activités hebdomadaires et offre également de l’information et des ressources aux familles.
Pour info : ecolemaisonlaurentides.blogspot.com