Candidat à la préfecture : Richard Darveau veut une MRC « proactive »
Citoyen de Sainte-Adèle, haut dirigeant et bénévole engagé depuis une trentaine d’années dans divers organismes sociaux et économiques aux niveaux local, national et international, Richard Darveau se porte candidat à la préfecture de la MRC des Pays-d’en-Haut, lors des élections municipales de novembre prochain. « J’ai 65 ans. Il est temps que je redonne. »
Sa plateforme électorale est axée sur cinq préoccupations : le vieillissement de la population qui « peine à se renouveler », la congestion routière, le modèle d’affaires régional menacé par les changements climatiques, la crise du logement qui « mine notre cohésion sociale », et la protection du patrimoine local.
Cependant, les solutions aux enjeux de la MRC ne se trouvent pas au niveau municipal, soutient le candidat. « Il faut que ça se passe à une échelle plus grande. J’irais même plus loin : je n’ai pas peur de dire que mon projet, ce n’est pas juste d’être préfet. C’est de jouer un rôle aussi actif au niveau du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides [CPÉRL], puis de prendre la présidence de la Fédération québécoise des municipalités [FQM]. C’est la manière de mettre les Pays-d’en-Haut sur la carte provinciale. Et c’est là que ça se joue. »
Plateforme électorale
Pour chacun des cinq axes de sa plateforme, M. Darveau propose « une dizaine de pistes d’actions ». Sa plateforme électorale est déjà disponible sur son site web : richarddarveau.com. « C’est ce que je vais proposer au conseil des maires. Parce que ce sont eux qui ont le dernier mot. » Les nouveaux maires et mairesses seront d’ailleurs majoritaires après les élections, souligne-t-il, puisque plusieurs des élus actuels ne se représentent pas.
Parmi ses propositions, il souhaite utiliser le « grand pouvoir de séduction » des Pays-d’en-Haut pour diversifier son économie. Cela réduira aussi le temps de déplacement entre le domicile, le travail et les loisirs, ce qui diminuera à son tour la congestion routière. Il veut aussi protéger les commerces existants grâce à des règlements, des consultations publiques et des études. Il propose également d’utiliser la « ressource expérimentée » que représentent nos aînés en trouvant des manières de les réintégrer au marché du travail.
Rôle de la MRC
Selon M. Darveau, la MRC est le palier de gouvernement « où les choses vont se passer dans le future ». « Le fédéral, c’est loin. Et avoir le nez collé sur l’arbre local [au niveau municipal], c’est limité. »
Aussi, la MRC des Pays-d’en-Haut n’a pas de « locomotive » économique comme Saint-Jérôme, Terrebonne ou Mirabel. Il s’agit plutôt d’un regroupement de 10 municipalités de grandeur « modeste ». « Donc si tu ne te mets pas ensemble, tu ne peux pas vraiment bien avancer. » Le candidat utilise l’image du bateau dragon, où tous les rameurs doivent être coordonnés et pousser dans la même direction pour que l’embarcation avance.
M. Darveau a d’ailleurs participé à la création des MRC, comme cadre à l’Union des municipalités régionales de comté et des municipalités locales du Québec (UMRCQ), ancêtre de la FQM. « J’étais aux premières loges pour contribuer à rédiger les balbutiements de la Loi sur l’aménagement du territoire et l’équilibre entre trois mondes : les villes-centres, qui tirent la couverture de leur bord; les villages, qui [n’ont pas de poids]; et le monde agricole, qui a peur [du développement incontrôlé]. »
Ainsi, la MRC a un rôle d’arbitre entre ces intérêts divergents, mais elle est aussi un levier pour la concertation et le développement : un levier qui est « sous-utilisé » ici, soutient M. Darveau. « Les Pays-d’en-Haut et les Laurentides en général sont trop souvent les parents pauvres des dossiers les plus névralgiques. […] On est souvent mal défendus. On a été passifs. La politique de la chaise vide, je ne crois pas à ça. Alors il faut que tu sois dynamique et proactif. »
Parcours
M. Darveau a commencé sa carrière comme rédacteur en chef d’un hebdo, le Courrier de Portneuf. « Si on voulait résumer qui je suis, ça s’est passé là. » À l’époque, les empires médiatiques de Québecor et de Transcontinental « avalent tout », en achetant et en consolidant les journaux régionaux indépendants. « C’est à ce moment que je me suis dit que je ne resterai pas journaliste, parce que je suis un créateur de projets, un solutionneur. »
Pour sauver le Courrier de Portneuf, il propose à ses propriétaires de le transformer en coopérative qui appartient aux annonceurs, mais qui maintient une ligne éditoriale indépendante. « Ça traduit qui je suis : c’est de séparer les pouvoirs. […] C’est là aussi que j’ai appris à contrer le lobbying. Le premier mot avec lequel mes amis me définissent, c’est que je suis un incorruptible. »
L’aspirant préfet souligne d’ailleurs qu’il n’aura jamais de firme de relations publiques à ses côtés. « Je vais être sans filtre. » Il se définit aussi comme un « compétiteur » et un sportif. « J’ai fait de la compétition internationale et des Jeux nationaux. »
Après le journalisme, il devient régisseur des communications de la Ville de Québec. Mais il a un malaise face à l’administration du maire de l’époque, Jean Pelletier, raconte-t-il. « La plateforme électorale sur laquelle il a été élu, on n’en tient pas compte. On prend des décisions sans revenir à la base. Ce n’est pas parce que tu es élu une fois aux quatre ans que tu peux faire ce que tu veux. Il faut avoir des façons de consulter la population, de rester connecté sur les parties prenantes et la société civile », plaide-t-il.
Lorsque Jean-Paul L’Allier décide de se porter candidat à la mairie, il décide de quitter son emploi et devient organisateur de la campagne de L’Allier. Ce dernier l’emporte avec 17 des 21 sièges du conseil municipal.
Dans sa carrière, M. Darveau a été président ou directeur général d’organismes patronaux, dont la Chambre de commerce et d’industrie de Laval, le Forum francophone des affaires, le programme Bien fait ici / Well Made Here, et l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction. Il a aussi siégé sur une douzaine de conseils d’administration, dont ceux du Conseil du Patronat du Québec, de la Chambre de commerce du Québec, du Théâtre Duceppe, de la Coalition Bois, de Éco Entreprises Québec, et de la Société québécoise de la schizophrénie.