Groupe d’action contre le racisme – Les recommandations dévoilées
Coprésidé par Nadine Girault, ministre responsable de la région des Laurentides, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, et Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, le Groupe d’action contre le racisme a dévoilé le lundi 14 décembre, son rapport « Le racisme au Québec : tolérance zéro ».
Parmi les actions recommandées, il y a notamment la mise en place de différentes mesures pour mettre fin aux cas de discrimination policière. Le Groupe recommande que pour qu’une interpellation policière ait lieu, un motif clair soit établi et souligné au citoyen lors de l’interpellation. Cette mesure vise à réduire le profilage racial.
L’éducation : au cœurde la lutte
Le Groupe propose également le lancement d’une cam-pagne nationale de sensibilisation contre le racisme ainsi que des formations continues à l’attention notamment des corps policiers et des employés de la fonction publique. Le Groupe souligne d’ailleurs l’importance de l’éducation des jeunes à la question du racisme tout au long de leur parcours scolaire.
Lionel Carmant réitère l’importance de combattre les préjugés et la discrimination raciale dès le plus jeune âge. « La révision en cours du programme éthique et culture religieuse est là une occasion de mieux informer sur les enjeux de racisme et de discrimination », précise-t-il. Il ajoute également au sujet des professeurs : « Le Groupe d’action recommande que l’éducation sur le racisme soit un thème obligatoire dans la formation des futurs enseignants. »
Le Groupe recommande aussi certaines mesures pour remédier à la sous-représentativité des minorités visibles au sein de certains secteurs. Notamment, il recommande « d’augmenter d’ici 5 ans le taux de présence des membres des minorités visibles au sein de l’effectif de la fonction publique afin qu’il soit représentatif de celui observé au sein de la population active du Québec ». Ainsi que de « garantir la présence d’au moins un membre provenant d’une minorité visible au sein de la majorité des conseils d’administration des sociétés d’État d’ici 5 ans », comme le souligne Nadine Girault. La communication étant la clé, la ministre précise qu’il est essentiel de se parler pour mieux se comprendre.
Viser plus haut
Afin d’assurer la mise en place, mais aussi le suivi de ces mesures, le Groupe recommande la nomination d’un ou d’une ministre responsable de la lutte contre le racisme. « Notre approche est claire », affirme Nadine Girault. « Pas de victimisation, pas de banalisation, ce qu’on vous présente aujourd’hui, c’est de l’action qui vise des résultats. »
Sur une note plus personnelle, la ministre responsable de la région des Laurentides décrit la société québécoise comme étant très accueillante. « La réputation du Québec comme société d’accueil est excellente partout dans le monde », assure-t-elle. « Je pense néanmoins qu’on peut faire mieux, qu’on peut viser plus haut. […] Nous avons choisi la mobilisation, pas la polarisation. »
Questionnée au sujet du débat entourant la présence de racisme systémique au Québec, Madame Girault a mis l’emphase sur l’action : « Quelle que soit la façon dont on qualifie le racisme, en bout de piste, quand on parle du concret, quand on parle des actions qu’on veut mettre en place, ça retourne toujours sur les mêmes actions, sur les mêmes secteurs et c’est ça qu’on veut faire. On veut mettre ces actions en place pour vraiment faire bouger l’aiguille. »