Habitat Saint-Sauveur: Roger Tardif promet l’inspection des logements
Il semble que notre dossier de la semaine dernière ait permis d’établir le dialogue entre le président de la Corporation d’Habitat Saint-Sauveur, Roger Tardif, et l’Association des locataires. La rencontre, attendue depuis des années, s’est ouverte sur un tonnerre d’applaudissements.
Venu pour discuter expressément avec la présidente de l’Association des locataires, Harlean Brébeau, le président de la Corporation d’Habitat Saint-Sauveur s’est retrouvé, à sa grande surprise, au beau milieu d’une rencontre prévue depuis déjà deux semaines.
Dès son entrée dans la salle de réunion, Roger Tardif s’est fait accueillir en héros par les membres de l’Association qui, depuis des années, passaient par l’intermédiaire du gérant de l’édifice pour signifier leurs doléances. La discussion a duré deux heures et s’est soldée par plusieurs promesses, dont celle de faire inspecter sous peu six logements par mois. La SCHL se chargera par la suite d’indiquer l’urgence et l’échéancier des travaux. Roger Tardif a également établi qu’à l’avenir, toute lettre serait accompagnée d’une réponse dans les 30 jours. Auparavant, les locataires avaient à patienter jusqu’à six mois avant d’obtenir un suivi de leur courrier, a expliqué Mme Brébeau, qui s’est dit très heureuse du dénouement de la rencontre.
«Les locataires sont frustrés. Des gens ont mis jusqu’à 30 000$ dans leur logement, en pensant que ce serait leur dernier logis. Quand il y a des infiltrations d’eau, tout est à refaire. Moi, j’ai mis 40 000$ dans quatre logements. En septembre, je me suis plains de l’état de ma porte-patio. On pouvait passer un tournevis entre le mur et la porte. J’ai su cette semaine qu’on viendrait la réparer.»
Les plaintes fusent
Les locataires affirment ne pas habiter des taudis, mais le mauvais entretien de la bâtisse conduit inévitablement à des dégâts à l’intérieur de l’édifice. Une dame a dû mettre une chaudière dans son salon à force que l’eau coulait, relate Harlean Brébeau. Une autre se plaignait des odeurs de merde qui ont empesté son logement durant deux ans. Les tuyaux d’égout s’étaient brisés au sous-sol. Des mulots qui avaient fait leur nid au même endroit s’infiltraient dans les appartements. «Encore aujourd’hui (mercredi), un homme est venu me voir pour me dire que les tuyaux ont déjà coulé dans les murs de son appartement et s’inquiète des dangers de la moisissure. On pose des diachylons par l’intérieur, explique Mme Brébeau, mais c’est l’extérieur qui devrait être réparé.» Peu à peu, la peur semble vouloir faire place à la dénonciation. Alors que la semaine dernière, les gens osaient à peine parler du malaise qui sévit à Habitat Saint-Sauveur, voilà que les appels fusent au domicile de Mme Brébeau qui, la première, ne voulait pas révéler son identité.
Pour sa part, le maire Michel Lagacé a affirmé que la ville a fait son travail. «Les techniciens sont allés sur place, ont pris des photos et complété un rapport qui a ensuite été soumis au CSSS. Ce n’est pas la première fois qu’on agit de la sorte. On a le pouvoir d’aller inspecter des logements à chaque fois que des locataires se plaignent, précise-t-il. C’est dans notre mandat.» La SCHL devrait réagir au dossier dans les prochaines semaines.