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« Il y avait moyen de voyager sécuritairement jusqu’à la mi-décembre » – Brigitte Morel

Par Luc Robert - Initiative de journalisme local

Plutôt que d’isoler les touristes infectés dans des anciens hôtels défraîchis et éloignés, transformés en piètres lieux d’isolement à Cuba, la République dominicaine a préféré créer des zones de confinement à même ses hôtels de luxe, afin d’aider les clients à se rétablir sur place. Les blocs de chambres réservés aux infortunés visiteurs sont supervisés par des gardiens.

Des domaines du secteur de Punta Cana ont obtenu beaucoup de succès avec ce procédé, l’automne dernier. La politique gouvernementale du président Luis Abinader visait également à préserver les quelque 250 000 emplois reliés au tourisme dans la partie est de l’île d’Hispaniola.

« C’est la responsabilité du touriste de prendre rendez-vous, dès son arrivée, pour s’assurer qu’il obtiendra un test 72 heures avant son retour. Le résultat arrive la journée ouvrable suivante par courriel. S’il s’avérait positif, l’hôtel dispose de chambres d’isolement ($). Le test individuel coûte 80$ US » s’est remémorée la comédienne et conférencière Brigitte Morel, de Saint-Adolphe-d’Howard.

Brigitte Morel a trouvé efficace le code QR de voyagement et l’application ArriveCan. Photo : Julie Perreault

Des blocs sanitaires, aménagés dans les complexes hôteliers, ont aussi permis de suivre la propagation du virus.

« Il y avait des pôles sanitaires devant lesquels on se place et qui prenaient notre température. À l’arrivée aux complexes, tout le monde passe là. Pour aller chercher une boisson au bar extérieur ou pour assister au spectacle du soir, on se masquait, car la distanciation n’était pas toujours possible avec le serveur. Même les vendeurs de plage portaient le masque. Je n’ai pas vu de résistance là-dessus du personnel de l’hôtel. En général, les gens étaient prudents. Les tours organisés et les activités extérieures étaient tout de même proposées, mais qui aurait eu le goût de se taper deux heures d’autobus en pandémie ? », raconte Mme Morel.

Quelques récalcitrants ont tout de même été remarqués.

« Des gens jouaient au volley-ball sans masque à la piscine. Ça ne m’a pas affecté, car j’ai passé la majorité du temps sur les vastes plages, seule à prendre des longues marches. Cependant, il était obligatoire d’être masqué pour entrer dans tous les lieux fermés. Pour les Canadiens et les Allemands, ça allait au niveau vaccinal. À ce qu’on m’a dit, ce sont les Russes qui ne semblaient pas tous inoculés adéquatement », a-t-elle témoigné.

Différents codes QR

Au moment du périple de Brigitte Morel et de son mari à Punta Cana, du 14 au 21 décembre, environ 300 nouveaux cas de COVID étaient recensés par jour. Ils sont partis une journée avant qu’Ottawa recommande d’éviter tout voyage essentiel, même vacciné, le 15 décembre. La patrie de Felipe Alou a reçu 728 000 touristes dans le seul mois de décembre. La République dominicaine a toutefois été rattrapée par le variant Omicron, après le jour de l’an. Depuis ce temps, ce sont près de 6 000 infections quotidiennes qui sont décelées. Le ministère de la Santé exige depuis des tests PCR et des preuves de vaccination à toutes les personnes en visite au pays.

« En faisant très attention, il y avait moyen de voyager sécuritairement jusqu’à la mi-décembre dans les Caraïbes. Munis d’un code QR de voyageur, avant le départ, nous avons reçu un courriel nous informant du code QR à obtenir pour entrer en République, un code différent. À l’arrivée à Punta Cana, nous sommes passés comme dans du beurre. Mais d’autres Canadiens, qui avaient acheté un forfait à rabais, n’ont pas été informés du code QR à télécharger. Ils ont été pris pour payer 150 $ US le test PCR, dont ils n’avaient toujours pas obtenu les résultats à l’embarquement, malgré une demande accélérée », a ajouté celle qui est aussi auteure.

La chance a ensuite semblé délaisser le couple à son retour.

« Il fallait présenter un autre code QR pour sortir de la République. J’ai réussi à l’avoir, mais pour mon conjoint, le site gelait tout le temps sur son cellulaire. Après plusieurs essais, ils ont fini par nous laisser passer. Bref, il faudra à l’avenir lire aussi les petits caractères du contrat du transporteur, tant à l’aller qu’au retour. Puis, lors des tests aléatoires au retour, nous avons été choisis pour aller plus en profondeur. Une fois que nous avons récupéré nos bagages, les infirmières nous attendaient à Montréal-Trudeau pour nous jouer dans le nez. J’haïs ça, mais au moins, ça a juste duré trois secondes, sans nous l’enfoncer jusqu’à la gorge. En revenant le 21 décembre, cela nous a servi de vérification pour les Fêtes. »

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