La vie après le vedettariat

Par marjorie-roy

Le vedettariat est un phénomène existant depuis l’avènement de la télévision. Plusieurs domaines tels que le sport, la chanson et le cinéma mettent de l’avant des personnalités qui au départ ne sont connues que de leurs proches. Les grands évènements, les galas, les compétitions et les commanditaires sont tous des aspects qui participent à mettre sous la lumière des caméras des gens, comme vous et moi, qui soudain deviennent la grande vedette de l’heure.

Toutefois, malgré les côtés positifs du vedettariat, l’envers de la médaille représente une «éphémérité» souvent difficile à accepter pour ses célébrités. Deux grands champions de notre région nous confient la réalité derrière la vie de jet-set qu’ils ont vécue pendant plusieurs années. Stéphane Rochon, ancien skieur olympique, et Reno Belisle, planchiste professionnel, ont tous les deux monté les marches d’un podium, et ce, à maintes reprises. Outre plusieurs compétitions sérieuses, Stéphane a participé aux Jeux olympiques de Nagano en 1998 et de Salt Lake City en 2002. Tandis que Reno Belisle, âgé de 23 ans, a obtenu la 2e position au World Champion Ship en 2000, au US Open de 2001 ainsi qu’au Shakedown en 2006.

La vie de Jet-Set

Grâce à leurs médailles et à leur discipline maintenue, ces deux champions ont vécu une vie digne des vedettes hollywoodiennes pendant quelques années. Les voyages, les soupers gastronomiques, les dons des commanditaires et les accueils plus que chaleureux de leurs admirateurs faisaient partie de la réalité que vivaient ces deux hommes. Les commanditaires sont la principale source de revenus de leur sport, car c’est en fait ceux-ci qui font en sorte que les athlètes comme Stéphane Rochon et Reno Belisle puissent bien vivre de leur passion. Toutefois lorsque les commanditaires s’envolent il est souvent difficile de retomber sur ses pieds. «La vie continue, mais on n’a plus le même salaire surtout si on ne travaille pas» témoigne l’ancien skieur olympique.

Pourquoi s’est terminée leur aventure?

La carrière de Stéphane Rochon a pris fin lorsque ce dernier a décidé d’y mettre fin suite à une «écoeurantite aiguë» de performer. Il avait réfléchi longuement à sa décision et avait même prévu la naissance d’un enfant le mois suivant sa retraite en tant que skieur acrobatique. Reno a pour sa part dirigé sa passion vers la production de films de planche à neige. Ne regrettant toutefois pas son choix, ce planchiste s’est vite rendu compte que ce n’était pas aussi lucratif que de remporter des médailles aux compétitions importantes. «J’ai décidé de tout arrêter parce que j’étais tanné de me battre côté salarial», admet-il.

Leur vie d’aujourd’hui

Malgré la décision calculée de Stéphane Rochon d’arrêter le ski acrobatique, celui-ci a trouvé plus difficile que prévu le retour à une vie sédentaire. Afin de continuer avec un bon roulement de vie, le skieur avait prévu plusieurs projets en tant que travailleur autonome dans le domaine de la promotion d’événements, qui n’a toutefois pas été aussi fructueux qu’il le souhaitait: «J’avais prévu me lancer dans ce domaine, mais ça n’a pas fonctionné comme je pensais», admet-il. Puis, n’ayant plus le salaire auquel il avait droit en tant que skieur de haut calibre, Stéphane a fait ses premiers pas dans un marché de travailleurs complètement différent de ce qu’il avait connu. Une de ses premières expériences au niveau de la vente au détail a été atroce: «Je n’étais pas dans mon élément, je faisais quelque chose que je n’aimais pas et qui ne me ressemblait pas du tout, mais je devais le faire pour avoir un salaire comme tout le monde». Heureusement, les choses ont bien tourné, et celui-ci travaille désormais au bureau Merrel en tant que technicien-représentant à la chaussure: «La médaille s’est renversée, car c’est maintenant moi qui décide les jeunes que Merrel commandite».

Pour ce qui est de Reno Belisle, ce jeune homme s’est repris en main en s’inscrivant à l’école des adultes afin de terminer son secondaire cinq. Il ne regrette pas ses choix passés, mais reconnait que sa vie a complètement changé. «J’étais toujours en voyage, je m’amusais beaucoup, il y avait beaucoup de partys, et aujourd’hui c’est plus pareil», avoue le planchiste. Le compte de dépenses n’étant plus le même Reno réalise que la vie coûte cher et qu’il doit travailler fort. Malgré tout, il croit en ses capacités et garde plusieurs projets en tête telle que l’école de pompier pour laquelle il s’entraîne fort afin d’y être accepté.

Faut avoir une grande confiance

Les deux athlètes font preuve d’un beau courage et soulignent que la confiance en soi est primordiale lorsqu’il est question de réussite. «Dans les compétitions, tu as une immense confiance en toi, tes bonnes performances te permettent de garder une belle image de toi-même mais lorsque tu redescends sur terre il faut que tu aies toute une force de caractère», affirme Stéphane Rochon en souriant.

L’importance de l’Éducation

Autant Stéphane Rochon que Reno Belisle constatent l’importance des études lorsqu’il est question de rebâtir son avenir. N’ayant pas été jusqu’au bout de leur cheminement scolaire

lorsqu’ils ont commencé à compétitionner, ces grands sportifs insistent auprès des jeunes que l’école est beaucoup plus utile qu’ils peuvent le penser, car on ne sait jamais comment les choses peuvent tourner.

Conseils de pro

En conclusion, ces deux athlètes conseillent grandement à la relève de continuer leurs études et de toujours rester fidèle au même commanditaire au cours de leur cheminement même si d’autres peuvent t’offrir un peu plus sur le moment. «C’est comme ça que tu réussis à bâtir ton nom au travers de cette compagnie et d’en retirer plus au bout du compte», témoigne Reno Belisle. Ils soutiennent aussi tous deux qu’un plan B est souvent nécessaire, car «on ne sait jamais ce qui peut arriver!» Finalement, «de s’amuser et de profiter à 100% de leur expérience parce qu’elle peut se terminer beaucoup plus vite que prévu», conclut le futur pompier!

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