L’affaire Richardson:

Par nathalie-deraspe

la vraie question à poser

Plusieurs médias américains ont fait leurs choux gras du décès de l’actrice Natacha Richardson, accusant le système de santé canadien de ne pas avoir été à la hauteur pour sauver l’épouse de Liam Neeson. Même le Chicago Tribune et le New York Post ont traité de l’affaire. Mais qu’on se le tienne pour dit : la skieuse débutante a refusé de visiter l’hôpital de Sainte-Agathe. Mais ces accusations nous conduisent à une question que le milieu hospitalier devrait se poser.

Il peut être questionnable en effet de constater que les Laurentides n’ont aucun centre de traumatologie à leur disposition, malgré l’avalanche de skieurs et de planchistes qui dévalent nos innombrables pentes hiver après hiver. Qui plus est, ces villégiateurs ne constituent qu’une poignée d’individus sur la masse qui se déplace semaine après semaine sur nos autoroutes achalandés. Le dimanche, les véhicules commencent à s’entasser de plus en plus tôt aux abords de Saint-Sauveur, pour former une longue file indienne qui tend à s’étirer bien au-delà de Mirabel. Hors les patients qui se retrouvent en traumatologie sont plus souvent qu’autrement des accidentés de la route ou des pistes de ski. On sait que les Laurentides ont toujours été les parents pauvres en matière de soins de santé au Québec, mais avec une population globale de plus d’un demi-million de personnes et une autoroute traversée par des centaines de milliers de voitures transportant des adeptes de plein air, il est légitime de se demander si la région ne mériterait pas un meilleur traitement.

500 cas par an
«La question est légitime, lance Alain Paquette, responsable des ycommunications au CSSS des Sommets. Nous sommes un centre de traumatologie de première ligne, donc on stabilise la personne avant qu’elle ne soit transférée à l’Hôpital Sacré-Coeur, avec qui nous avons des ententes spécifiques. On peut se questionner à savoir si nous pourrions faire appel au transport médical héliporté. L’Hôpital de Sainte-Agathe est plus généraliste et dans le cas de Mme Richardson, il aurait fallu l’intervention d’un neurochirurgien. Le transport a pris 45 minutes en tout, mais c’est sûr que s’il y avait eu du trafic, c’aurait été autre chose», confesse M. Paquette. Le centre hospitalier laurentien traite une vingtaine de cas d’urgence par jour les week-ends et 4 à 6 quotidiennement la semaine.

Selon le Centre de réadaptation en déficience physique, les traumatismes crâniens constituent la cause principale de décès et d’incapacités majeures chez les moins de 35 ans. Chez les adultes, 45% des traumatismes crâniens ou crâniocérébral (TCC) surviennent à la suite d’un accident de la route. Les chutes et les accidents survenant lors de la pratique d’un sport et lors d’activités reliées au travail représentent également des causes importantes. La région compte environ 500 nouveaux cas de TCC par année. Au moins 3 millions de touristes nous visitent annuellement. Les Laurentides compteraient le double d’excursionnistes et des dizaines de milliers de villégiateurs.

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