L’atteinte de la parité dans les conseils municipaux: pourquoi y consacrer tant d’efforts?
Par janie-ducharme
En vue des élections municipales en novembre prochain, plusieurs organismes, comme le Réseau des femmes des Laurentides (RFL), mettent en place des actions pour favoriser l’émergence de candidatures féminines. Pourquoi est-ce si important d’atteindre la mixité paritaire dans les conseils municipaux?
Janie Ducharme – Collaboration spéciale
«C’est d’abord une question de démocratie», affirme Léa Cousineau, femme politique et engagée qui présentait avec le RFL, le Parcours de la candidate, un guide destiné aux femmes qui souhaitent briguer un poste électif en novembre 2013.
Aux urnes, nous choisissons collectivement les personnes qui vont nous représenter là où se prennent des décisions qui auront des répercussions sur notre propre vie. Si les femmes composent 50,6% de la population des Laurentides, il importe qu’elles soient équitablement représentées dans les lieux de pouvoir. Toutefois, on est encore loin de ce chiffre en politique municipale.
Lors des dernières élections, la population des Laurentides a élu 31,7% de conseillères (152/480) et seulement 18,4% de mairesses parmi les 76 postes disponibles sur tout le territoire* . «C’est trop peu. Pour que de réels changements s’opèrent, la parité doit être atteinte dans des proportions avoisinant le 40-60. Passé le 30% de femmes au conseil, on constate lentement des changements, mais la zone de confort se situe au-delà du 40%», nous explique Gaëtane Corriveau du Groupe Femmes, Politique et démocratie.
Les hommes ne peuvent-ils pas représenter adéquatement l’ensemble de la population tous genres confondus? «La réponse est non. La vision de la femme sur son milieu de vie diffère de celle d’un homme et son leadership aussi. Sa réalité est différente; on le remarque facilement dans l’organisation de la famille, en entreprises, sur les C.A. et dans notre entourage. Il n’est pas question ici de choisir entre les deux, mais plutôt de les faire cohabiter harmonieusement. Les femmes ont beaucoup à apporter aux municipalités», souligne Vicky Langlais, coordonnatrice au RFL.
Pourquoi si peu de femmes au conseil de ville?
Considérant les caractéristiques démographiques de la ville de Mirabel, terre d’accueil pour de nombreuses familles, il est tout de même étonnant de constater qu’aucune femme ne siège au conseil. Malheureusement, Mirabel n’est pas la seule dans les Laurentides où la sous-représentation des femmes est criante.
Plusieurs raisons peuvent être mises en causes pour expliquer cette carence: étanchéité de l’équipe en place, manque de temps, de moyens financiers et d’intérêt de la part des femmes, mauvaise opinion de la politique municipale… autant de raisons pour les femmes de consacrer leurs énergies ailleurs qu’en politique. Par chance, d’autres municipalités font meilleure figure en termes de parité (Piedmont et Sainte-Sophie par exemple).
Faire avancer les choses
Il est vrai que la politique nécessite temps et énergie, mais les élues consultées par le RFL ont presque toutes choisi la politique municipale pour agir directement sur leur communauté et améliorer leur milieu de vie.
C’est le cas de Nicole Davidson, mairesse de Val-David. «Quand je rencontre des candidates potentielles, je leur demande d’emblée si elles ont de l’intérêt pour la politique, mais surtout si elles ont des idées pour améliorer la société dans laquelle nous vivons, des convictions et du temps pour les défendre, du soutien autour d’elles. Je ne questionne pas leurs compétences; elles les ont, précise-t-elle, n’hésitant pas à remettre le Parcours de la candidate aux femmes qu’elle sollicite. Des fois, ça prend juste un petit coup de pouce pour qu’elles se lancent».
Le guide est également disponible au www.reseautablesfemmes.qc.ca.
*Conseil du Statut de la femme, Fiche socio-économique en matière d’égalité entre les femmes et les hommes pour la région des Laurentides, 2012.