L’école alternative : place à la différence
Par Journal Accès
Reine Côté, collaboratrice spéciale – Système public ou système privé… L’école, porte-étendard de la transmission de la connaissance, n’arrive plus à retenir tous ses élèves sur ses bancs. La créativité mise de l’avant dans les établissements alternatifs représenterait-elle une solution pour certains enfants?
Dans les Laurentides, on retrouve deux établissements de modèle alternatif : l’école alternative de la Fourmilière, une école de Saint-Jérôme chapeautée par la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord, et Imagine, une école suivant l’approche Waldorf et établie à Val-David. Deux écoles offrant le niveau primaire.
D’entrée de jeu, le porte-parole du Réseau des écoles publiques alternatives du Québec (REPAQ), Pierre Chénier, assure que les écoles qui font partie de son réseau – comme l’école alternative de la Fourmilière – suivent le programme obligatoire prôné par la loi 180 sur l’instruction publique.
M. Chénier se dit surpris que l’on mette autant d’emphase sur la persévérance des étudiants. « La persévérance est un mot minimal en éducation. Comme l’est le terme tolérance dans les rapports humains. Comment développer la passion, la motivation, si l’on parle de persévérance? », affirme-t-il.
C’est en orientant la pédagogie différemment que l’enfant restera à l’école, pense M. Chénier. Et c’est justement ce qui distingue les écoles dites « alternatives », selon lui.
À la Fourmilière, les écoliers suivent le programme officiel, mais leur enseignant respecte leur rythme d’apprentissage. Et les parents s’impliquent. Lors de récents travaux, ce sont les parents qui ont peint les classes des élèves.
En proposant de respecter le rythme de l’enfant, la réforme scolaire a amélioré l’apprentissage dans les écoles régulières, souligne M. Chénier. Mais les écoles alternatives, elles, ont intégré les parents à l’enseignement. Pour nous, le lien entre l’école et la maison est important. C’est ce qui fait que nos écoles forment une belle communauté. Comme à la Fourmilière, ce sont des gens qui croient à l’éducation », souligne M. Chénier.
Imagine, la différente
Privée, cette école de Val-David propose la pédagogie Steiner-Waldorf, dont l’approche se veut plus holistique et propose un apprentissage global des connaissances qui développera la volonté, le ressenti et l’intellect de l’élève. Les villes de Victoriaville, Waterville et Montréal ont aussi un établissement Waldorf.
L’établissement de Val-David a ouvert ses portes en 2013 et compte actuellement 65 élèves de niveau primaire. Noémie Glen, qui est enseignante et responsable de l’école Imagine, connaît la méthode Waldorf depuis 30 ans.
Tous les enseignants qu’elle embauche ont complété leur baccalauréat en enseignement avant d’aller chercher la formation spécifique Waldorf à Montréal, Toronto ou à New York.
L’école Imagine compte quatre enseignants titulaires, six autres aux matières secondaires, en plus de quelques assistants. Chaque enfant sera suivi par le même titulaire durant toute sa scolarité à Imagine.
En plus des matières régulières comme les mathématiques, le français et les sciences, les élèves apprennent l’histoire des grandes civilisations : Vikings, Égyptiens, Grecs, Romains, Juifs et la Renaissance.
Tout est enseigné en trois facettes : la théorie, le ressenti et la mise en action avec des exercices pratiques et directement sur le terrain. « Les enfants apprennent par l’expérience et par le ressenti, donc ça s’intègre », explique Mme Glen.
Le programme de l’école Imagine fait une grande place aux sports et aux activités en plein air. En plus de leurs cours d’éducation physique, les petits passent un après-midi par semaine à faire du ski, de la raquette, du patinage, selon la saison.
Avec une classe d’au plus 15 élèves, l’enseignant a une autonomie complète dans ses tâches. « Le premier critère, chez nous, c’est d’aimer les enfants », insiste Noémie Glen.
Alors que l’instruction est gratuite à l’école publique, il en coûte 6000 $ pour inscrire son enfant à l’école Imagine.