Legendre perd son match: ADQ : 5, PQ : 2

Par Journal Accès

Élections: les réactions des intéressés

L’ex-champion de tennis et président du caucus laurentien au parti Québécois n’a pas vu la balle des adéquistes venir. Seuls Sylvain Pagé et Claude Cousineau continuent la partie. «Les gens de l’ADQ ont tout intérêt à les écouter», estime Legendre.
«J’ai peine à croire que le spectre du référendum nous a fait perdre, confie Richard Legendre, encore secoué. On savait qu’il y avait de l’ADQ dans l’air, mais pas à ce point-là», ajoute l’ancien ministre.

Le bâtisseur de l’année 1998 et 1999 s’est fait démolir. D’’une majorité de 2 600 voix en 2003, Richard Legendre a dû déclarer forfait devant son adversaire, l’ancien maire de Blainville, Pierre Gingras, qui l’a battu par 3 600 voix de majorité. Même si les verts et les solidaires se sont partagé quelque 2 300 votes, cela a fait peu de différence dans le jeu. Sa collègue dans Groulx n’a guère fait mieux. Déclassant de 833 voix le libéral Pierre Descôteaux, contesté depuis sa valse-hésitation qui a failli le conduire chez les péquistes, Rachel Gagnon s’est fait dépasser à droite par Linda Lapointe, en avance de plus de 3 000 voix sur la nouvelle recrue. Sa majorité est dix fois supérieure à celle de Descôteaux en 2003. Du côté de MIrabel, la vengeance a été douce pour les adéquistes et la défaite tout aussi cuisante pour les péquistes comme pour la «nouvelle» libérale, Ritha Cossette. Malgré le fait que Denise Beaudoin eut récolté plus du double d’appuis que l’épouse du maire Hubert Meilleur, l’adéqiuste François Desrochers, appuyés par d’ex-libéraux, a facilement remporté la victoire, avec une confortable avance de plus de 3 500 voix. Dans Deux-Montagnes, Daniel Goyer a perdu par 1 100 voix.

Un château fort s’écroule

Mais de toutes ces défaites, c’est sans doute la déconfiture de Lucie Papineau dans Prévost qui a fait le plus mal. En route vers un quatrième mandat, appréciée de la population, Mme Papineau était loin de se douter que Martin Camirand allait ravir son poste. À deux semaines des élections, ce conseiller municipal décidait de sauter à pieds joints dans la course pour sauver le comté et faire oublier les bévues de son ex-collègue Christian Raymond. Sans pancartes, sans local et muni d’une poignée de bénévoles, M. Camirand parle d’une «surprise agréable et valorisante». Lui qui s’est passé de dîner pendant près de deux semaines, peut maintenant se dire repu.

Seul David Whissel, député d’Argenteuil et président du caucus libéral a su résister à la rafale adéquiste, laissant en plan le péquiste John Seywell, qui n’aura pas réussi à se hisser au deuxième rang dans la campagne.
«Le message de Mario Dumont a fini par passer, explique Richard Legendre. Il insistait à parler des vieux partis, mais au PQ, on avait un nouveau chef et un nouveau programme. Notre projet n’avait rien de vieux, poursuit-il. Mais les gens ont aimé l’homme, sa façon de parler. Ils ont voté pour une marque de commerce. Est-ce c’est notre programme qui n’a pas plus, est-ce c’est le chef, ou les deux?, questionne M. Legendre. Une chose est sûre, c’est qu’il ne faut rien exclure».

Cousineau heureux pour la démocratie

Le député de Bertrand a su résister à la déferlante adéquiste en terminant avec une avance encore plus marquée qu’en 2003. Visiblement chagriné de la défaite de ses collègues de la région et l’échec de son parti, Claude Cousineau a été bon prince en soulignant que cette élection historique allait en bout de liste servir la démocratie. «Ce sont les Libéraux qui perdent le plus. De 75 députés, ils tombent à 46. Avec la balance du pouvoir, Jean Charest ne pourra pas faire ce qu’il veut.» Même s’il était encore trop tôt pour faire une analyse approfondie de la situation, M.Cousineau a admis que le parti aura à se repositionner par rapport à son chef et a réinvité le parti Vert et Québec Solidaire à se joindre à lui pour défendre différents enjeux, notamment en ce qui concerne les problèmes sociaux et environnementaux.

Desjardins déçu

Le candidat libéral Daniel Desjardins comptait sur son passage à la Chambre de commerce de Sainte-Agathe pour se faire élire. Celui-ci ne croyait pas que la tornade adéquiste allait souffler jusqu’au nord et rafler la majeure partie des votes destinés aux Libéraux. Non seulement n’aura-t-il pas été élu, mais il aura fini troisième, avec 2096 voix derrière l’adéquiste Sylvain Charron et 4580 derrière Claude Cousineau. Interviewé le soir de la défaite, M.Desjardins se questionnait face à son avenir. «Je suis un homme de défi, a dit le candidat déchu. Si jamais je retourne à la Chambre de commerce, il faudra qu’on me propose quelque chose d’intéressant.»

Charrron promet de s’impliquer

Nouveau venu dans le paysage politique laurentien, le fiscaliste Sylvain Charron a courtisé les personnes âgées et su récolter beaucoup d’appuis de leur part. La tactique s’est avérée tout aussi fructueuse du côté de Prévost, où Martin Camirand affirmait avoir été chaudement applaudi par le troisième âge. Inconnu il y a un mois à peine dans le comté, M. Charron a eu la faveur de plus de 10 000 électeurs. Malgré tout, l’adéquiste semblait déçu de ne pas avoir pu profiter pleinement de la popularité de son parti dans Bertrand. Qu’à cela ne tienne, Sylvain Charron a promis de demeurer à l’écoute des électeurs jusqu’à ce qu’une prochaine élection lui soit favorable. «Vous allez me voir à l’œuvre!» a conclut le candidat défait.

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