Les Laurentides requièrent plus d’efforts en santé, clame Mario Dumont

Par Éric-Olivier Dallard

Mercredi matin, le chef de l’opposition officielle a convoqué les journalistes devant l’urgence de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme, afin de dénoncer la précarité des services dans la région.
«Les gens des Basses-Laurentides sont mal desservis, a lancé d’emblée Mario Dumont. Le ministre Couillard soigne mieux l’image que ses prédécesseurs, mais il n’a pas de plan. Quand les ambulances de Saint-Eustache sont détournés, on vient engorger l’urgence de Saint-Jérôme.»

Le chef de l’ADQ n’a pas manqué de souligner qu’avec une population en forte croissance, les crises dans les urgences des hôpitaux de la région comme dans les autres départements risquent de se multiplier. À Saint-Eustache, il manque cruellement de médecins. Du côté de Saint-Jérôme, l’hébergement en soins de longue durée est déficient. «On va remplacer des lits avec des infrastructures plus modernes, mais en bout de ligne, il n’y aura pas plus de places. On est en train de créer les listes d’attente de demain», a dit en substance Mario Dumont. L’urgence de Saint-Jérôme a été refait à neuf mais le financement du département a été coupé après une année seulement, a-t-il ajouté. «La Rapport Castonguay contenait des solutions mais le ministre les a rejeté du revers de la main. M. Couillard sait ce qu’il ne veut pas, mais il ne sait pas ce qu’il veut.»

Le député de Prévost, Martin Camirand et son collègue, le porte-parole en matière de santé, Éric Caire, étaient présents à la rencontre. En marge de la conférence de presse, ce dernier a déclaré sans surprise qu’historiquement, les Laurentides ont toujours été le parent pauvre de la santé. En gros, les adéquistes exigent que le ministre injecte plus d’argent pour la région et fasse preuve d’imagination quant aux solutions envisageables au lieu de faire du cas par cas.

La direction confirme le problème

Comme seul commentaire à cette visite opportune, le directeur général par intérim de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme, Normand Legault, a affirmé «qu’il n’aurait pas pu dire mieux». Année après année, l’établissement tente de quémander davantage d’argent du ministère de la Santé et des Services Sociaux, avec les résultats qu’on connaît.
«Il y a eu un énorme débordement la semaine dernière, a confié M. Legault. Trois astres étaient alignés. Il y avait quelques cas d’influenza et beaucoup de problèmes respiratoires chez les personnes âgées. Dans la nuit de mardi à mercredi, il nous est arrivé 25 ambulances, dont un certain nombre en provenance de Saint-Eustache. Durant cette période, il y a eu jusqu’à 65 personnes sur civières dont 35 en attente de lit.»

Normand Legault atteste que les Laurentides sont défavorisées en terme de médecins de famille. L’accès aux cabinets privés est à son minimum. Quant à la clinique sans rendez-vous, dès 8 h30 le matin la journée est comblée et les patients doivent revenir le lendemain.

Des pistes de solution

Dès la mi-mai, l’hôpital entend instaurer de nouvelles mesures qui devrait permettre d’éliminer plus de 10 % des stages sur civières et augmenter d’autant la fluidité au département de l’urgence. Les médecins de famille pourront entre autres référer des cas spécifiques aux infirmières dans le but d’obtenir certains types d’examens dans un court délai, des plages horaires seront réservées pour l’imagerie diagnostique et des corridors d’accès privilégiés (fast track) seront mis sur pied. Par ailleurs, François Therrien vient d’être nommé comme directeur général de l’établissement. Basé au CSSS du Granit depuis 2002, celui-ci entrera en fonction le 12 mai prochain.

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