Les projecteurs des théâtres de Sainte-Adèle et Saint-Sauveur s’éteignent
Les projecteurs des théâtres de Sainte-Adèle et Saint-Sauveur s’éteignent après 31 ans de productions.
C’est un ensemble de facteurs qui a motivé la décision du propriétaire Philippe Riopelle de fermer les rideaux. « C’est beaucoup de travail le théâtre. Cela a bien fonctionné, mais j’ai fait ma part. C’est assez, je me repose », confie l’octogénaire qui aura laissé sa marque dans le milieu culturel de la région.
« La clientèle ne s’est pas renouvelée. Il y a 25 ou 30 ans, le théâtre d’été fonctionnait très fort. On faisait de 75 à 90 représentations durant la saison. Si on retourne en arrière, il y avait beaucoup moins d’offres. Aujourd’hui, il y a tellement d’activités. Les gens sont beaucoup sollicités », ajoute son fils Roger Riopelle qui travaillait à la production avec sa sœur Ginette.
L’accessibilité à des spectacles souvent offerts gratuitement dans les municipalités et l’augmentation des coûts de production n’aideraient pas à l’industrie du théâtre d’été, selon Philippe et Roger Riopelle.
Les temps ont changé…
Que nous le voulions ou non, les temps et les besoins se transforment et se remodèlent au fil des générations. En repensant à l’époque où les gens se déplaçaient en groupe pour voir une pièce de théâtre, la famille Riopelle en conservera un souvenir impérissable. « On offrait un bel accueil. Les gens étaient contents. C’était leur place, se remémore Roger Riopelle. La vie change. C’est triste, mais il faut se rendre à l’évidence. Il y avait de moins en moins de monde qui venait. C’était une clientèle plus âgée, alors, de plus en plus, les gens sont malades ou décèdent ».
L’intérêt des nouvelles générations se dirigeant plutôt vers les spectacles d’humour, Roger Riopelle constate que la comédie a changé au fil des années. « Les gens ne rient plus pour les mêmes choses, » dit-il.
Le coeur fier et la tête haute
Ayant été propriétaire d’une vingtaine de concessions à Terre des Hommes et à la ronde, de 1967 à 1986, Philippe Riopelle opérait dans les domaines de la restauration, de l’amusement et du spectacle. « J’avais 300 employés qui travaillaient pour moi », dit-il.
Puis, saisissant un jour l’opportunité de louer le Centre culturel de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, il y a organisé des soirées de souper-théâtre durant environ 7 ans. Achetant ensuite le Théâtre de Sainte-Adèle en 1988 et celui de Saint-Sauveur en 1989, Philippe Riopelle est l’homme qui a insufflé une âme et réanimé les deux compagnies qui avaient sombré dans la faillite.
« La réussite », s’exclame Philippe Riopelle, lorsqu’on lui demande de nous raconter le plus beau moment de ses 31 ans d’histoire d’amour avec le théâtre.
En effet, ayant attiré entre 75 000 et 80 000 personnes durant la saison des théâtres d’été, et cela durant plusieurs années, il a réussi là où beaucoup de gens avaient échoué. Ainsi, M. Riopelle a contribué largement à l’économie de la région. De quoi à en ressortir le coeur fier et la tête haute!
Outre le souvenir du temps où les comédiens Michel Forget et Claude Michaud remplissaient les salles, Philippe Riopelle se dit encore impressionné par la mémoire phénoménale du comédien Jacques L’Heureux. « C’est un gars très intelligent! Il a lu le texte de la pièce et le lendemain, en répétition, il le disait mot à mot », relate-t-il.
6 commentaires
C’est très simple. Au Québec on est après fermer la place. Tout est vendu, tout ferme, tout se détériore… ça sent la mort de la nation …
Que de beaux souvenirs je conserve de tous ces étés au théâtre St-Sauveur. De magnifiques pièces avec d’excellents comédiens , des souper-théâtres délicieux et le personnel très attachant, Voilà de beaux souvenirs que je garderai dans mon cœur à tout jamais. Merci pour tous ces beaux moments.
J’ai travaillé au théâtre St-Sauveur à l’été 89,, avec La Cage aux Folles. et j’en garde de très beaux souvenirs, de comédiens ainsi que toute l’équipe de réservation. Bon repos M. Riopelle
L’école manque sa mission de transmettre la culture de la nation québécoise.
Culture? Vraiment? Théâtre d’été. L’école a le dos large me semble non?
Dommage , Nous étions un groupe de + de 40 , depuis de nombreuse Années . Dommage , Bou!Hou!Hou!