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«L’Hôpital régional nécessite des investissements majeurs»

Par Éric-Olivier Dallard

La visite de hauts fonctionnaires à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme ce printemps dernier n’a toujours pas porté fruit. «J’ai la conviction qu’ils ont compris des choses», estime toutefois le directeur général de l’établissement, Claude Blais.
«Un argumentaire de cent pages n’aurait pas fait mieux qu’une visite dans le département de psychiatrie, illustre le directeur général de l’Hôpital régional. Quand tu fais le tour, t’en rajoutes pas.» La vétusté de l’hôpital a été décriée maintes fois dans les journaux mais les annonces concernant les rénovations se font toujours attendre et ce, malgré le dépôt d’un premier projet de 80 M$ déposé en 2002 et révisé en 2004, projet qui visait à construire six étages au-dessus de la nouvelle urgence.

Claude Blais s’explique mal comment une région comme la nôtre, avec une population qui aura doublé de 1981 à 2026 et dont le bilan migratoire des personnes âgées est positif (bon nombre de baby boomers viennent s’établir au chalet pour de bon), ne puissent bénéficier des mêmes avantages que la rive-sud ou la Mauricie. «C’est comme si région des Laurentides avait été oubliée, lance-t-il. À Trois-Rivières, ils ont plus que doublé les espaces cliniques. Chez nous, ça prendrait un agrandissement majeur comme à Le Gardeur. La question est de savoir si ça vaut vraiment la peine d’investir.» La première construction de l’Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme date de 1952.

L’établissement a subi des agrandissements sur la devanture en 1989 et bon nombre de réaménagements qui ont permis «d’agrandir par en dedans» mais la direction maintient qu’elle ne peut faire davantage.

Un réseau qui pisse de partout
«Actuellement, on ne suffit pas à la demande, et c’est le cas dans à peu près toutes les activités chirurgicales, poursuit M. Blais. On n’a pas de centre ambulatoire. En orthopédie, la liste d’attente est très longue et en urgence, on n’a pas d’équipe de relève.»

Le directeur général de l’Hôpital régional souhaiterait que la région puisse s’occuper de ses malades. Pour l’instant, seulement 64% de sa clientèle est soignée sur place, alors que la plupart des régions réussissent à prendre en charge de 75 à 95% de sa clientèle. Qu’en est-il quand des patients de Saint-Eustache sont transférés? «On vit ça 24 heures à la fois, concède Claude Blais. On est à saturation même à ce temps-ci de l’année.»

Même si celui-ci est conscient que les demandes de l’Hôpital régional ne seront pas exaucées dans les prochaines semaines, Claude Blais affirme qu’il faudra arrêter de «taponner» comme dans le dossier des 212 lits, un projet qui vise à déplacer les clientèles en perte d’autonomie de Youville et de l’Auberge Saint-Jérôme pour les installer dans un établissement neuf et d’agir si on veut parvenir à rénover dans un horizon de trois à cinq ans. «Nous avons une pression énorme sur notre demande de services et si le centre régional ne se modernise pas, cela va se ressentir sur nos centres en région (Sainte-Agathe, Argenteuil et Mont-Laurier)», de dire Claude Blais.

Lutter contre le cancer

Quant au dossier de la radio-oncologie, ce dernier n’a pas jeté l’éponge, bien au contraire. De nouveaux chirurgiens spécialisés en oncologie s’apprêtent à joindre eux en place ce qui consolidera l’équipe d’autant. «Quatre accélérateurs nucléaires suffiraient amplement à la demande pour offrir un service performant, affirme Claude Blais. Ça fait 30 ans qui se fait de l’hémato-oncologie à Saint-Jérôme et j’ai dit aux hauts fonctionnaires, vous avez devant vous une région entrepreuneuraile, donnez-nous les moyens et on va réussir. Avec une équipe jeune et prêt à s’investir, vous pouvez nos confier la stratégie régionale de lutte contre le cancer.» Les députés de l’ADQ, du PQ et la direction de l’hôpital sont à dresser un plan de représentation pour l’ensemble des projets d’avenir de l’établissement.

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