Pays-d’en-Haut : Catherine Hamé, candidate à la préfecture
La mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs, Catherine Hamé, sera candidate à la préfecture de la MRC des Pays-d’en-Haut lors des élections municipales de novembre prochain, a-t-elle annoncé en exclusivité au journal Accès.
Selon elle, la région traverse « un moment charnière », à la suite de la pandémie et de la forte croissance démographique qu’ont connue les Laurentides. « Je veux m’assurer que la région est capable de faire cette transition et qu’elle maintienne ses valeurs, comme la mixité sociale et le sens de la communauté. C’est une force de notre région. »
Mme Hamé se dit aussi amoureuse de nos paysages, qu’elle souhaite protéger. « Ça fait partie de notre identité : les forêts et les lacs. C’est notre héritage, mais aussi notre mode de vie. Et ça contribue à notre qualité de vie. »
Parcours
« Je suis une fille de la région. J’ai fait mon parcours scolaire ici. Et je suis une amoureuse de la région et sa communauté », souligne la candidate. Juriste de formation, Catherine Hamé est d’abord élue à Sainte-Anne-des-Lacs comme conseillère municipale en 2017, puis comme mairesse par acclamation, en 2021. « Ça fait déjà huit ans que je suis dans le milieu municipal », indique-t-elle, un peu surprise.
Avant ça, elle a travaillé au cabinet de la ministre provinciale Christine St-Pierre et comme adjointe à la Colline parlementaire, à Ottawa. Cette expérience sera un avantage précieux si elle est élue à la préfecture, soutient-elle. « Le préfet a un très grand rôle de coordonnateur dans les dossiers, dont avec les autres paliers de gouvernement. »
Entre autres, elle veut s’assurer que les intérêts de la MRC, ainsi que ses particularités régionales et territoriales, soient bien représentés dans les lois adoptées à Québec et à Ottawa.
« Dans les vertus de la gouvernance, il y a la prudence, mais il y a le courage aussi. »
Logement
Comme présidente du comité logement de la MRC, Catherine Hamé sait que le manque de logements dans la MRC est un problème criant. En novembre 2022, la Municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs avait accueilli le premier Sommet de l’habitation. Depuis, la MRC travaille sur une politique du logement. Son adoption a dû être retardée quelques fois, entre autres parce que le gouvernement du Québec a donné de nouveaux pouvoirs aux municipalités et aux MRC, qui doivent être pris en compte, explique Mme Hamé.
Il a aussi fallu changer des mentalités, tant dans la population qu’au conseil des maires, continue la mairesse. « L’enjeu est régional, mais les pouvoirs sont aux municipalités, d’où l’importance d’avoir une vision commune. […] Il faut faire participer tout le monde dans la prise de décisions et l’élaboration des stratégies. […] Plus on en parle et plus on réussit à définir les particularités du problème et ce sur quoi on s’entend. »
Mais Mme Hamé croit que les conditions sont maintenant bonnes pour faire des avancées importantes lors du prochain cycle électoral. « Il y avait beaucoup d’entraves systémiques, tant pour les municipalités que pour les entrepreneurs. » Ainsi, depuis quatre ans, beaucoup de changements ont été faits, au niveau des taxes et de la réglementation, pour faciliter la construction de nouveaux logements, indique-t-elle.
Communauté et environnement
Selon la mairesse, l’esprit de communauté est fort dans les Pays-d’en-Haut et fait partie de son identité. « On est tissés serré. » Pour préserver cette communauté et sa mixité sociale, par contre, il faut planifier le développement de la région en conséquence, et s’assurer que l’offre de logements soit diversifiée, soutient-elle.
Cependant, la pression pour faire du développement immobilier met aussi, à son tour, de la pression sur nos forêts. « C’est le défi qu’on a devant nous. Et ça va prendre de la concertation : entre les municipalités, mais aussi avec les différents paliers de gouvernement. Le logement est l’enjeu numéro 1, mais il est intimement lié à la préservation de nos forêts et de notre qualité de vie. »
Quitter Sainte-Anne-des-Lacs
Catherine Hamé laissera donc sa place à la mairie de Sainte-Anne-des-Lacs en novembre. « Les citoyens ont fait le pari d’élire une jeune mère de famille. On a eu nos moments, mais je me suis sentie soutenue », confie-t-elle, émue.
Quel bilan fait-elle de son mandat ? « Ce dont je suis la plus fière, c’est l’achat du lac Loiselle, pour donner un accès à la baignade aux citoyens. » Ce projet, qui a été ardu à réaliser, touchait à des enjeux chers à la mairesse, comme la qualité de vie et la mixité sociale. « C’était un gros dossier qui, je pense, s’est bien passé. Il y avait eu une grosse levée de boucliers. On a pris le temps de consulter les citoyens, pour comprendre leurs préoccupations. On avait la majorité [au conseil] : on aurait pu aller de l’avant. Mais c’était un beau projet, constructif. On ne voulait pas que ça se fasse dans la chicane. […] Je crois que les gens se sont sentis écoutés », raconte-t-elle.
Mme Hamé parle aussi avec enthousiasme du règlement sur la foresterie durable adopté récemment. « Avec les changements climatiques, les forêts sont appelées à changer. Les espèces d’arbres migrent vers le nord. Il y aura des perturbations. » Le règlement permet donc de planifier l’exploitation forestière à long terme, par exemple en récoltant des espèces à risque et en plantant des espèces qui seront mieux adaptées. Selon la mairesse, ce règlement unique en son genre pourrait servir d’exemple au reste du Québec. « C’est ça, le rôle du préfet. Les municipalités sont prises dans leur quotidien, et on manque de temps. Mais le préfet peut amener cette vision-là à un niveau plus haut. »
La mairesse mentionne également le redressement des finances de la Municipalité, qui a été « tout un défi ». « C’était plus qu’au niveau financier : c’était aussi au niveau des règlements et de la conformité, surtout en environnement », dont pour les barrages et leur gestion, indique-t-elle.
Mme Hamé mentionne aussi la réalisation du « plus gros chantier d’infrastructures routières » de la Municipalité, au coût de 9 M$ (dont 7,5 M$ en subventions), pour la réfection des chemins Filion et Fournel. Quant au projet du nouvel hôtel de ville et de la bibliothèque, elle espère que la construction pourra débuter avant la fin de son mandat. « Tous les documents ont été soumis. On attend l’approbation du gouvernement pour aller en appel d’offres. »
1 commentaire
Lors des dernières élections de 2021, une aspirante candidate a tout de même réussie à obtenir, 4127 votes en sa faveur. Pourtant, elle est apparue en dernier lieu et sans être connue publiquement étant à ses premiers pas afin de se faire élire. La MRC a besoin de sang neuf et probablement qu’avec le départ du trio composé de Gariépy, Watchorn et Genest , sera bénéfique pour la MRC . La MRC devrait être vue comme une enceinte permettant aux maires et mairesses qui la compose de relancer certaines idées et réflexions afin d’établir certaines bases communes pour l’avenir des habitants de la MRC et de maintenir un meilleur dialogue avec eux. Bonne chance madame!